Sujette à discussion depuis longtemps, la Zone à Trafic Limitée est entrée en vigueur dans l’hyper centre parisien. Dans quel but ? Qui concerne-t-elle ? On fait le point.
A quoi sert la ZTL parisienne ?
Déjà instaurée dans plusieurs villes françaises et européennes, une Zone à Trafic Limitée (ZTL) vise à interdire la circulation de transit dans un secteur bien délimité. A Paris, depuis le 4 novembre c’est l’hyper centre qui est concerné. A savoir les quatre premiers arrondissements, à l’exception des quais hauts et des îles Saint-Louis et de la Cité. Un secteur d’un peu plus de 5 km2 au total, très touristique et commerçant, et qui concerne directement quelque 100 000 Parisiens. Selon la mairie de Paris, le nombre de véhicules circulant dans le périmètre du centre de Paris était jusqu’ici «compris entre 350 000 et 550 000 par jour. Et une part importante de ce trafic traverse cette zone sans s’y arrêter.»
Dans quel secteur s’applique-t-elle, plus précisément ?
Délimitent notamment la ZTL les secteurs des places de la Concorde, de la Madeleine et de l’Opéra , les places de la République et de la Bastille, le quai Henri-IV, ceux des Célestins et de l’Hôtel-de-Ville, les quais du Louvre et des Tuileries, les boulevards des Capucines et des italiens, les boulevards Montmartre et Bonne nouvelle. A noter qu’une phase de pédagogie de six mois devrait précéder les premiers contrôles. Donc les premières contraventions annoncées en avril 2025. Ce qu’il faudra payer? 135 euros.
@Mappy
Quelles exceptions?
Si vous vivez dans ce secteur ou si vous y travaillez, vous pourrez bien entendu y circuler. Même chose pour les livreurs. Si vous vous rendez dans un commerce, un restaurant, un théâtre ou un cinéma, pas de problème non plus. Et pas non plus si vous allez consulter un médecin ou un établissement de santé. Evidemment, les dépanneurs, les taxis et VTC, ainsi que les bus peuvent également entrer dans la ZTL.
Que faire en cas de contrôle?
Pour l’heure, contrairement à ce que souhaite Rachida Dati et l’opposition parisienne, les contrôles vidéo ne sont pas à l’ordre du jour. «Nous attendons une modification de la réglementation et de la loi pour nous permettre de faire du contrôle sanction automatique, c’est-à-dire des caméras qui permettent de sanctionner à partir de la lecture de plaques, comme c’est le cas en Italie.», explique David Belliard, adjoint aux Transports et à l’espace public. D’ici là, les choses demeurent assez floues. «Les modalités de contrôle ainsi que la liste des justificatifs permettant d’établir le droit à circuler à l’intérieur de la ZTL seront définies par un (nouvel) arrêté conjoint de la Maire de Paris et du préfet de police».
Ce que l’on sait toutefois, c’est qu’à moyen terme un système d’attestation en ligne devrait être mis en place. Et que les conducteurs devront fournir un justificatif (leurs tickets d’achats dans les commerces, la facture de leur hôtel ou leur place de cinéma, par exemple).
Quels effets concrets sont attendus?
«On estime que seulement 30% des transitaires ont absolument besoin de la voiture pour effectuer leur trajet (port de charge, trajets complexes, absence de solutions en transport en commun). Pour les 70% restants, la voiture est avant tout une commodité.», explique la municipalité sur son site internet. Pour Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre, «la ZTL est une étape importante. Ses effets se combineront à ceux du plan de circulation avec le double objectif de réduire la circulation et la fluidifier. C’est nécessaire pour le service public, la sécurité, les riverains, les artisans et commerçants…» Une chose est sûre: face aux critiques des élus de l’opposition parisienne, la Ville entend bien aller jusqu’au bout, forte de la pleine réussite des ZTL dans les différentes villes où elle a déjà été mise en place.