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Jean-Marc Zulesi: « Ma volonté est véritablement d’incarner l’écologie du quotidien »

par Yann Azran

A l’approche des Mobility Meetings Live à Paris, notre partenaire Mobility Makers a rencontré Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône et président de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, pour échanger sur les transports et les actions menées en France pour réduire leur impact environnemental.

Vous êtes député des Bouches-du-Rhône et président de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Quelles sont aujourd’hui vos grandes priorités en tant que président de cette commission?

« En tant que président de commission, ma volonté, c’est véritablement d’incarner l’écologie du quotidien. Que nous puissions, excusez-moi du terme, embarquer l’ensemble de nos concitoyens sur cette prise de conscience. Et que des actions concrètes puissent être mises en place dans les territoires, permettant justement d’accompagner vers cette transition écologique, cette transition énergétique, nécessaire pour l’avenir du pays, pour l’avenir de nos enfants. »

Justement vous parlez d’actions concrètes. A quelques jours des Mobility Meetings, donc des rencontres des professionnels de la mobilité durable. Aujourd’hui, quel est l’impact connu des transports sur l’environnement?

« Moi, c’est pour cela que j’ai souhaité m’impliquer, en particulier sur ces sujets de transports, de mobilité. Les transports, c’est 30% des gaz à effet de serre aujourd’hui en France. Il ne s’agit pas de stigmatiser, de pointer du doigt les transports, bien au contraire. Si on veut justement embarquer nos concitoyens, il faut accompagner via des mesures incitatives la transformation, la décarbonation du secteur, et c’est tout l’enjeu des travaux que l’on mène au sein de la commission. »

Ça fait déjà plusieurs années que vous travaillez sur ces sujets. Les cinq dernières années, quels ont été les grands chantiers qui ont été menés dans ce sens là?

« On a eu une loi d’orientation des mobilités très ambitieuse qui a permis d’améliorer l’organisation de la mobilité dans les territoires. Une volonté d’avancer dans le cadre de cette loi sur la décarbonation, avec tout un sujet lié à la promotion du vélo. Des sujets également liés à la sortie des véhicules thermiques en 2040. Et vous avez aussi vu que l’Union Européenne a emboîté le pas avec des mesures à l’échelle européenne, qui prenaient en compte ce qu’on avait fait. Une volonté, enfin, dans les transports de pouvoir innover à travers notamment un cadre législatif assez ambitieux permettant de déployer des véhicules autonomes. Ça, c’est donc pour la loi d’orientation des mobilités. »

« Ensuite, vous avez eu les différents projets de loi de finances qui ont permis notamment de pouvoir porter et de rendre toujours plus ambitieux, quelque chose qui me tient à cœur, c’est le Forfait Mobilités Durables. Et merci de venir jusque dans mon bureau parce que ça me permet de lancer un appel d’application du Forfait Mobilités Durables dans les entreprises. En résumé, c’est 500€ par an pour aller au travail, en vélo, en covoiturage, pour chaque salarié. Et c’est aussi une manière de pouvoir transformer concrètement son quotidien et limiter son impact sur la planète. »

transports impact
Vélotaf

« Et puis, il y a eu la loi climat résilience aussi, où j’étais rapporteur sur le volet transports, qui a permis d’avancer aussi sur le déploiement des zones à faible émission mobilité. Sur une volonté d’avancer sur le déploiement des bornes de recharge où là aussi, il faut que l’on mette le paquet parce que nos concitoyens, si nous voulons qu’ils changent de véhicules, il leur faut un maillage de bornes de recharge assez fin. Donc, vous le voyez, une volonté très concrète de pouvoir transformer les mobilités. Surtout que notre pays a les atouts pour atteindre cet objectif. »

On entre bientôt dans l’année 2023. Quelles vont être justement les grandes priorités? Les lignes, puisque les lignes tracées, déjà, on les voit. Comment on continue cet effort là?

« La volonté, à travers notamment un cycle d’auditions que nous allons lancer à la rentrée dans la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, c’est de pouvoir travailler sur les investissements dans le ferroviaire, en particulier. Le message est très clair: si nous voulons avoir un pays où le ferroviaire est une priorité, il faut mettre au moins 50 milliards d’euros sur cinq ans. La volonté est de venir investir une fois encore sur les mobilités du quotidien. C’est la raison pour laquelle le président de la République a fait aussi une annonce assez intéressante sur les RER métropolitains. Si on veut arriver à les déployer dans les territoires, il faut des moyens. »

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RER

« C’est tout l’objectif que nous souhaitons porter dans le cadre de ces auditions que nous mènerons dès la rentrée. On a mis en place dans la commission quelque chose d’assez innovant, puisqu’on va aussi sur le terrain. Pour clôturer ce cycle d’auditions, nous sortirons de cette Assemblée nationale, à travers une commission hors les murs, pour se rendre sur le terrain, à travers des projets de territoires qui illustrent cette volonté des entreprises, des élus locaux, de transformer les mobilités.

Donc plus de transports partagés, plus de transports publics, mais pas que.

« Exactement, pas que. C’est important de venir investir dans les territoires à travers, vous l’avez dit, les transports publics. Mais je pense qu’on a un vrai sujet dans les années à venir, c’est de pouvoir passer, au niveau des véhicules, de la possession à l’usage. Ça aussi, c’est quelque chose de très important sur laquelle j’ai envie de travailler parce qu’on le voit, on a des ressources qui ne sont pas infinies, qui sont finies. Donc, si on veut limiter la congestion, si on veut permettre un mode de transport accessible à tous, je suis certain que ce concept de la possession, que l’on passe de la possession à l’usage, est la clé nécessaire pour accompagner nos concitoyens à l’avenir. »

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