50 kilomètres/heure sur le périphérique : Face à la décision de la Mairie de Paris, la région Île-de-France monte au créneau

Par Juliette Pinet
Publié: Mis à jour: 4 minutes de lecture
Périphérique Paris

En 2020, lors de la campagne pour les élections municipales, la Ville de Paris avait déjà annoncé sa ferme intention. Quatre ans plus tard, et après bien des débats et des polémique, ça y est: dès le 1er octobre, la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien sera abaissée à 50 km/heure. Mais la Région ne l’entend pas de cette oreille… 

Ce 9 septembre, au lendemain de la clôture des Jeux Paralympiques, l’annonce a fait l’effet d’une petite bombe chez les automobilistes parisiens: au micro de RTL, la maire de Paris annonçait l’abaissement de la limitation de vitesse sur le périphérique à 50 km/heure dès le 1er octobre prochain. Une mesure expliquée un peu plus tard par David Belliard, adjoint en charge de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, du code de la rue et de la voirie. Sur France Bleu Paris, il rappelait d’abord que cette décision avait été prise pour une question de santé publique et de réduction de la pollution sonore pour les plus de 300 000 riverains vivant ou travaillant le long de la voie express. «Pour ces gens, ce sera un gain de qualité de vie qui sera évidemment majeur.», a-t-il poursuivi.

La Région déplore une décision unilatérale et «sans étude préalable»

Aussitôt une bronca s’est levée, tant chez les automobilistes parisiens que chez les élus de la Région Ile-de-France qui ont, majoritairement et depuis longtemps déjà, affiché leur franche opposition. Tout comme les deux anciens ministres des Transports, Clément Beaune et Patrice Vergriete. Sans surprise la colère a donc redoublé ce 9 septembre. Sur France Info, Pierre Liscia -conseiller régional d’Île-de-France (et proche de Valerie Pécresse)- déplorait une décision prise «sans concertation, sans consultation et surtout sans étude préalable, sans étude d’impact préalable». Tout en réclamant «des garanties sur les itinéraires de report, sur la baisse du bruit, sur la baisse de la pollution. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.» 

Et si Île-de-France Mobilités récupérait la compétence boulevard périphérique?

En conséquence, la Région Île-de-France s’apprête à déposer une motion pour empêcher l’application de la mesure au 1er octobre. «La Région Île-de-France va déposer une motion mercredi matin, en séance plénière, pour proposer à la Mairie de Paris de renoncer à ce projet d’abaissement de la vitesse maximale sur le périphérique.», expliquait encore Pierre Liscia. L’occasion également de se saisir plus profondément du dossier. Ainsi, plutôt que de baisser la vitesse maximum, la Région compte demander à l’équipe d’Anne Hidalgo «de s’engager dans la pose d’enrobés phoniques neufs qui permettront de diviser par cinq le bruit sur la chaussée.» Surtout, elle entend par cette démarche récupérer la compétence boulevard périphérique via «Île-de-France Mobilité qui gère déjà l’ensemble des transports en Île-de-France.»

Un effet marginal sur l’air, mais impactant sur les émissions de CO2

Si cette limitation de vitesse était finalement rejetée par l’Etat et par la Région, la situation du périphérique parisien pourrait bien devenir totalement ubuesque. Car si la décision revient bel et bien à la Mairie de Paris, la gestion des radars -elle- est assurée par l’Etat. Imaginons une limitation fixée à 50 km/heure, mais des contrôles effectifs conservés à 70 km/heure. Un non-sens absolu !

Mais, au final, la question demeure, soulevée par les opposants: s’il était appliqué, cet abaissement serait-il réellement efficace tant pour la fluidité de la circulation que pour la lutte contre la pollution? A ce stade, trouver les réponses à ces questions s’avèrent particulièrement difficile, pour ne pas dire impossible. Mais Tony Renucci, Directeur général de l’association Respire, s’en réjouit plutôt: «Sur les émissions de CO2 et la pollution sonore, ça aura un impact très positif puisqu’il y aura moins de consommation avec la baisse de la vitesse. Ce sera le cas aussi sur l’accidentalité. Maintenant, si la question concerne la qualité de l’air, l’effet sera marginal sur les émissions de polluants. On ne verra pas de grosses différences, à part sur les émissions des véhicules les plus vieux.»

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