Dans le cadre de la Journée mondiale du recyclage qui se tient ce samedi 18 mars, l’éco-organisme Screlec vient de lancer une campagne au ton décalé visant à inciter les 18-35 ans à recycler davantage leurs piles et petites batteries.
L’humour pour arme de conviction
Eco-organisme à but non lucratif agréé par les pouvoirs publics sur la filière des piles et des accumulateurs portables, Screlec organise leur collecte et leur recyclage partout en France. Et s’est donné pour autre mission de sensibiliser le grand public aux gestes de tri. À l’occasion de la Journée mondiale du recyclage, l’éco-organisme vient de lancer une vidéo au ton décalé. La cible ? Les 18-35 ans qui, d’après une étude réalisée en 2022, trieraient beaucoup moins que leurs aînées : 87% des 50-64 ans et 91% des plus de 65 ans le feraient contre seulement 67% de cette tranche d’âge.
Un écart que Screlec explique simplement : «Les plus de 50 ans ont le réflexe de rapporter leurs piles et petites batteries usagées en points de collecte lorsqu’ils font leurs courses. Les 18-35 ans ont plutôt tendance à les stocker chez eux et à les rapporter seulement lors d’occasions particulières comme un déménagement ou un grand ménage de printemps.» Conséquence : 18% des piles et petites batteries traînent dans nos tiroirs, et 12% finissent par être purement et simplement jetées à la poubelle.
Une simple pile bouton peut polluer pendant… 50 ans !
Si, à vue d’œil, ces chiffres peuvent sembler plutôt faibles, l’impact écologique est néanmoins bien réel. Ainsi, par exemple, selon Bruxelles Environnement (l’institut belge pour la gestion de l’environnement), une pile bouton peut polluer 1m3 de terre ou 400 litres d’eau (soit l’équivalent de trois baignoires), et ceci pendant cinquante ans. «De plus, à une époque où les ressources naturelles sont rares, ce non-recyclage empêche de valoriser les métaux que les piles et batteries contiennent, et nous prive de la fabrication de nouveaux objets.», précise encore Screlec.
Agir s’impose donc. D’autant que le 10 décembre dernier, l’Union Européenne a révisé ses règles sur le sujet, posant des exigences plus strictes : non seulement les piles et batteries devront être plus simples à changer et/ou réparer, mais leur taux de collecte devra passer de 45% cette année à 63% en 2027, et même 73% en 2030. C’est pourquoi l’éco-organisme anticipe d’ores et déjà cette évolution en investissant le champ de la réparation, du réemploi, de la réutilisation, du recyclage des batteries de la petite mobilité, et de l’éco-conception grâce à plusieurs partenariats. Notamment avec Doctibike, Gouach ou la Fédération Professionnelle de la Micro-Mobilité (FPMM).
Bon à savoir : selon des chiffres communiqués par l’ADEME, 1,5 milliard de piles et petites batteries seraient aujourd’hui sur le marché en France, soit trois fois le poids de la Tour Eiffel. Dans chaque foyer, nous en disposerions de 104 en moyenne, nichées dans 42 appareils. En 2021, 5 310 tonnes d’entre elles ont été collectées dans les 32 000 points de collecte Batribox.
Un mois pour changer les habitudes
Mais revenons à cette campagne de communication. Diffusée depuis le 15 mars et jusqu’au 15 avril sur les différentes plateformes, «La Mission» (c’est son titre !) parodie les célèbres «James Bond». Et c’est le Youtubeur éco-engagé Mathieu Duméry que l’éco-organisme a choisi pour l’incarner. Une seconde collaboration en réalité, puisque celui-ci pilotait déjà la web série «Pilacoté» qui, en 2019, visait les mêmes objectifs sur un même ton humoristique.
À noter aussi: depuis huit ans, Screlec organise également (en partenariat avec l’ONG Électriciens sans frontières), l’opération «Piles Solidaires» qui rassemble chaque année plus de 280 000 élèves dans 1 500 écoles françaises.
Pour en savoir plus sur «La Mission» et voir les précédentes web séries, c’est par ici.