Comme chaque année, l’Union Sport & Cycle (USC) vient de publier les résultats de son Observatoire qui dresse le bilan des ventes et de la production des deux roues en France. L’occasion de nous pencher aussi sur celles des trottinettes électriques.
Depuis 1999, chaque année en avril, l’Union Sport & Cycle (USC) dresse le bilan annuel des ventes de vélos en France, s’appuyant sur les chiffres communiqués par les différents distributeurs, des grandes enseignes aux petits détaillants. A la même période, la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité (FPMM) dévoile elle aussi tous les ans son panorama des ventes de trottinettes électriques. Et si les perspectives émises en 2021 laissaient prévoir la poursuite d’une (forte) croissance pour ces différentes mobilités douces, on le sait bien: l’inflation est passée par là, amenant une crise du pouvoir d’achat sans précédent. Alors, cette embellie enregistrée depuis plusieurs années s’est-elle vue soudainement freiner par la situation économique? Les différents chiffres étaient particulièrement surveillés. Ils sont sans trop d’équivoque.
Trottinettes électriques: La qualité plutôt que la quantité!
Selon le baromètre FPMM (réalisé avec Smart Mobility Lab), c’est à une pérennisation du marché de la trottinette électrique à laquelle on a pu assister en 2022. En clair, si le bilan a de quoi satisfaire les acteurs du secteur, il marque toutefois un coup d’arrêt sur l’envolée des ventes enregistrée ces dernières années. Et pour cause: il s’est vendu 759 000 de ces engins en 2022, soit une baisse notable de 16% par rapport à 2021. Pour autant, leurs ventes en valeur ont progressé de 14,5% (345 millions d’euros). Alors, pourquoi une telle différence? Tout simplement parce que le prix moyen des trottinettes est en forte hausse! En se fixant aux alentours de 455 euros (contre 341 euros en 2021), il bondit de 33,2%. Moralité: on achète un peu moins, mais beaucoup mieux! Ainsi, les modèles premium ont été clairement privilégiés par les acheteurs. Pour preuve, les trottinettes de moins de 300 euros ont vu leurs ventes baisser de façon vertigineuse: -25% sur un an, passant de 54% à 28% du marché. Celles se positionnant sur le segment 500-800 euros ont, en revanche, progressé de 14% pour passer à 20% des ventes.
Selon la FPMM, «la montée en gamme des trottinettes électriques est une très bonne nouvelle pour le marché de la micro-mobilité. Elle montre bien que de plus en plus d’utilisateurs sont prêts à investir dans des engins qui répondent parfaitement à leur besoin, plus fiables et toujours plus réparables. Le marché de la micro-mobilité opère sa mutation pour s’installer de façon pérenne dans la mobilité urbaine. (…) C’est tout un écosystème qui continue à croître économiquement et à créer de la valeur», s’est réjoui Grégoire Hénin, le vice-Président de la FPMM.
Deux-roues: Les VAE poussent le marché en avant
Dans ce contexte, que pouvait-on attendre des résultats l’Observatoire du cycle 2022? Allait-il suivre les mêmes tendances, à savoir une valorisation du secteur plutôt qu’une nouvelle croissance des volumes? La réponse est… clairement non!
Avec une hausse de 7% de son chiffre d’affaires, le marché du cycle connait bel et bien une nouvelle année de croissance. Certes moindre, mais tout de même. «En dépit d’un contexte économique difficile, le marché global du cycle (vélos + pièces et accessoires) a poursuivi sa croissance en 2022 avec un chiffre d’affaires cumulé de 3,6 milliards d’euros. (…) Cette croissance, qui s’élève à 52% sur les quatre dernières années, est d’autant plus remarquable compte tenu de la crise sanitaire mondiale survenue les deux années précédentes.» se félicite l’USC.
La principale cause de cette nouvelle progression? Les ventes des vélos à assistance électrique qui, une nouvelle fois, battent des records: 738 000 VAE ont été vendus en 2022, soit 12% de plus qu’en 2021. Un chiffre qui vient atténuer la baisse (pour la sixième année consécutive) des vélos dits classiques (-13%). «Il convient de relativiser cette baisse, principalement due à la diminution des ventes de vélos pour enfants et de vélos d’entrée de gamme, deux catégories de produits particulièrement touchées par l’inflation.», précise l’USC.
Un contrat de filière pour bientôt
Quid de la production de cette filière française ardemment souhaitée par les professionnels comme par les pouvoirs publics? L’Observatoire du cycle montre qu’elle aussi connait une légère hausse: les vélos made in France ont augmenté de 7%, passant à 854 417 unités produites, dont 52% sont des VAE. Selon le vice-président de l’USC Jérôme Valentin «en croissance ininterrompue depuis douze ans, le VAE confirme son statut de moyen de transport le plus vendu en France. Or, avec une part de marché de 28% et au regard de la dynamique constatée aux Pays-Bas et en Allemagne -où il représente respectivement 57% et 48% des ventes de vélos neufs- son potentiel de développement est considérable. Cette dynamique, conjuguée à notre ambition de produire plus de 2 millions de vélos en France d’ici cinq ans, fera de notre pays le leader économique du marché du vélo en Europe.» Et Jérôme Valentin d’annoncer la signature d’un contrat de filière avec les pouvoirs publics en juin prochain.
Les voitures électriques suivent la même tendance
Bref, le vélo (qu’il soit classique ou VAE) demeure sans conteste le moyen de transport le plus vendu en France. Il occupe 43% du marché, ce qui le place loin devant les trottinettes (26,5%) et les voitures (26%). A ce propos, où en sont les ventes de voitures électriques, justement? Eh bien elles aussi ont enregistré un nouveau record en 2022! Selon l’Association des Constructeurs Européens (ACEA), les V.E. ont représenté 12,1% des ventes de voitures neuves en Europe (9,1% en 2021, et 1,9% en 2019). En France, il s’en serait arraché près de 203 000 selon les chiffres d’AAA Data (162 000 en 2021). Soit une très belle progression de 20%. Et, face à l’extrême morosité du marché automobile mondial, ces chiffres ont de quoi réjouir!