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Ce que le Plan canicule implique pour les territoires

par Laurent F.

Au-delà du rappel de mesures de bon sens auprès du grand public, le Plan canicule dévoilé par le gouvernement ce jeudi 8 juin impacte forcément les collectivités locales et les entreprises. Voici comment…

Alors qu’une vague de chaleur s’abat sur le nord de la France, et que tous les prévisionnistes prévoient une nouvelle fois un été plus chaud que la normale, le gouvernement a dévoilé ce jeudi 8 juin «quinze actions» pour anticiper les prochains pics de canicule. Bien sûr, ces mesures concernent majoritairement le grand public, mais pas seulement… Collectivités et entreprises devront elles aussi faire bouger quelques «lignes».

Vers une collaboration étroite entre Etat et territoires 

Outre les mesures (pour la plupart déjà bien connues) qui visent à se protéger individuellement face aux pics de chaleur, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a affiché sa volonté de travailler étroitement avec les mairies, les départements et les régions. Tout particulièrement autour de la question des établissements scolaires. «On a mis en place un fonds vert qui permet de financer des mesures de plantation d’arbres, de déminéralisation de cours d’école, de lutte contre les îlots de chaleur…», a-t-il précisé. Avant d’annoncer «un contrôle des pièces et des locaux rafraîchis à proximité des collèges et des lycées (…) réalisé tous les ans dans chaque académie». Un guide national recensant et décrivant les actions visant à limiter l’impact des vagues de chaleur sera par ailleurs diffusé par le ministère de l’Éducation nationale.

Cap sur les îlots de fraîcheur et les fontaines publiques!

Au-delà des seuls écoles, collèges et lycées, le gouvernement souhaite le recensement (par les différentes préfectures) des îlots de fraîcheur et des fontaines publiques présentes dans les communes. En parallèle, un premier bilan de la start-up d’État «Plus fraîche ma ville» sera dressé en même temps que l’Ademe renouvellera cette initiative avec «un service numérique public d’aide à la décision pour les villes qui veulent mettre en place des solutions de rafraîchissement». L’objectif? Favoriser leur multiplication dans toutes les villes de France en même temps qu’accroître une nécessaire végétalisation urbaine, bien entendu!

Les registres communaux pour aider les plus vulnérables

Le dispositif d’alerte FR Alert intégrera désormais «les risques associés aux vagues de chaleur. Un SMS avec les bons comportements sera envoyé aux habitants des territoires concernés.» Rappelons aussi que Météo France et l’Office National des forêts publiera cet été, une Météo des forêts pour prévenir les risques d’incendies. Quant à RTE et Enedis, ils renforceront  «les moyens de surveillance et d’intervention en déployant notamment des équipes d’urgence pendant les périodes de vagues de chaleur et de sécheresse».

Mais les plus vulnérables n’ont évidemment pas été oubliés. Les jeunes effectuant leur service national universel (SNU) ainsi que les facteurs de La Poste seront mobilisés pour inciter les populations fragiles «à s’inscrire sur les registres nominatifs tenus par les communes». De son côté, le ministère des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées «va saisir les juges de tutelle et les mandataires judiciaires» pour procéder eux aussi à des actions de sensibilisation. Et pour «inciter les curateurs et les tuteurs à porter une attention particulière aux personnes bénéficiant d’une mesure de protection et isolées et veiller à leur inscription dans les registres communaux ».

Et pour les entreprises?

Là encore un guide sera publié à leur intention, notamment «pour améliorer la température dans les bureaux». Mais Christophe Béchu a également annoncé une «intensification des contrôles de l’inspection du travail », ceci «pour les accompagner dans la prise en compte du risque chaleur». Et le ministre de s’engager pour que l’on puisse «de façon exceptionnelle, faire en sorte de pouvoir aménager des horaires de manière à éviter d’exposer la vie des ouvriers qui travaillent sur les chantiers». Sauf qu’un problème persiste. Selon lui, quelques «points de friction» avec les mairies sont encore à régler: «Il y a parfois des arrêtés municipaux qui vous empêchent de faire du bruit très tôt le matin et qui empêchent de commencer tôt des chantiers.»

Restent les manifestations sportives et culturelles. Dès la mi-juin, le gouvernement demandera aux maires d’adresser à leur préfecture un recensement de tous les événements se déroulant sur leur territoire en y incluant le contact des organisateurs. En cas de vague de chaleur annoncée, ces derniers seront alors directement convoqués par les préfets pour adapter leur organisation. Voire pour les annuler ou les reporter puisqu’ils seront en droit de le décider.

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