Accueil » Mobilité durable » Stéphanie Gay-Torrente: « Il est vraiment nécessaire d’aller au plus près et de personnaliser ces solutions »

Stéphanie Gay-Torrente: « Il est vraiment nécessaire d’aller au plus près et de personnaliser ces solutions »

par Clémentine Elisabeth

Stéphanie Gay-Torrente, directrice et fondatrice du salon Drive to Zero, met en lumière les enjeux de la mobilité décarbonée, les défis rencontrés par les acteurs du secteur et l’importance de la collaboration entre les différents acteurs pour réussir cette transition.

Qu’est-ce que Drive to Zero ?

C’est un salon, c’est un rendez-vous dédié à la mobilité décarbonée, mais surtout dédié aux acteurs qui font cette mobilité décarbonée, qui travaillent aujourd’hui ardemment pour nous proposer des solutions qui soient adaptées à tous nos besoins, que ce soit en termes de déplacement des personnes ou de déplacement des marchandises.

Quels sont les thèmes sur lesquels il vous paraissait essentiel cette année de pouvoir faire échanger l’écosystème ?

La mobilité décarbonée ce n’est pas un marché mature. C’est un sujet déjà qui est assez holistique puisqu’il va rassembler des acteurs, des infrastructures, des énergéticiens, l’industrie automobile, le monde des collectivités, l’ensemble des acteurs qui mettent en œuvre au quotidien les sujets de mobilité à la fois des personnes et des marchandises. Et lorsque nous avons travaillé sur cette deuxième édition, l’ensemble de ces acteurs fait un état des lieux. Où en sommes-nous ? Qu’est-ce qu’il reste à faire ? Quelles sont les difficultés ? Et quelles sont finalement les questions que se posent les différents acteurs, les différents opérateurs, pour pouvoir faire avancer les choses ? L’une des priorités de cette année 2024 a été d’aborder le sujet de l’acceptabilité. L’usager est au cœur du travail de ce comité qui porte la programmation de Drive to Zero. Et quand on s’adresse à l’utilisateur, le sujet de l’acceptabilité d’une transformation de ces modes de déplacement est devenue une priorité absolue. Donc ça a beaucoup orienté notre programmation cette année. D’autres sujets ont également été fortement portés, bien sûr les sujets de financement, mais également de gouvernance, puisque la responsabilité de déployer les solutions, elle est partagée entre les différents acteurs: les pouvoirs publics, bien sûr, mais également les entreprises et nous, citoyens, puisque nous sommes aussi responsables demain de la façon dont nous pourrons ou devrons nous déplacer.

Est-ce qu’on ressent qu’il y a cette volonté, par les entreprises et les élus, d’aller chercher les citoyens sur ces sujets-là ?

Pour communiquer correctement avec une personne ou avec un groupe de personnes, il est nécessaire de partir d’eux, de comprendre justement quels sont leurs besoins, et qui ils sont. Vous parliez de la diversité entre les territoires ou les lieux d’habitation. Effectivement, quand vous êtes dans les Hautes Alpes ou en territoire métropolitain, vous n’avez pas les mêmes besoins. Vous n’avez pas non plus les mêmes aménagements, les mêmes infrastructures. Donc, il est nécessaire pour les amener et faire cette pédagogie vers cette transformation, de partir d’eux, de bien étudier les besoins des différentes personnes, de travailler avec les maires, au plus proche de ces acteurs qui sont aussi à la croisée entre les autorités de régulation des transports et les usagers pour faire un maillage et déployer des solutions qui répondent aux spécificités de ces territoires. On ne peut pas calquer un aménagement et des modes de déplacement dans ces différents territoires. Il est vraiment nécessaire d’aller au plus près et de personnaliser ces solutions. Et c’est aussi ce que sur Drive to Zero, nous proposons avec un certain nombre d’acteurs qui travaillent sur les solutions de data, aussi pour accompagner les décideurs publics de ces territoires à prendre les meilleures solutions.

Des visiteurs et exposants entre secteur privé et secteur public.

C’était effectivement un pari de rassembler des gens qui peut-être ne se côtoient pas tout le temps, qui ont l’habitude de travailler de façon extrêmement verticale. Des acteurs du secteur public, des acteurs du secteur privé, des acteurs aussi du monde associatif, mais qui, encore une fois, sont des décideurs, sont des prescripteurs, sont aussi des gens qui œuvrent sur le terrain et qui cherchent des moyens, qui cherchent des solutions. Il y a un programme de 80 conférences pour partager, faire des états des lieux, partager sur les initiatives. Il y a une centaine d’innovations qui ont été pitchées cette année sur l’événement. Je dirais que c’est effectivement grâce à la diversité de ces différents profils de visiteurs que nous avons un panel de contenus. Ils se rencontrent, de nouveaux partenariats se créent et ils vont quitter Drive avec un réseau élargi, mais orienté sur la mobilité décarbonée et pas seulement sur leur filière d’origine.

Pourquoi l’Hippodrome de Longchamp ?

C’est un lieu extrêmement verdoyant, en plein cœur d’une grande métropole qui est Paris. Nous sommes ici dans un cadre où nous pouvons bouger, où nous pouvons faire des tests de véhicules, de vélos, de véhicules intermédiaires, où les gens, finalement, peuvent aussi se rencontrer en dehors des stands, dans des espaces verts, sur des terrasses. C’est un espace qui est à la fois chic, convivial, verdoyant. Et effectivement, pour aussi créer cette adhésion et cette envie de se rencontrer, cette expérience de l’Hippodrome de Longchamp, je pense, fait vraiment sens. Quand les gens arrivent, ils sont contents d’être là et ils restent. Ils passent toute la journée et même la soirée avec nous. C’est un moment très agréable.

Articles connexes