Depuis peu, le groupe thermal landais figure parmi les premiers en France à avoir fait disparaitre définitivement le plastique de ses espaces de soins. Histoire d’une étonnante innovation.
Une démarche RSE fortement ancrée
Le groupe Thermes Adour dispose de six centres thermaux avec hébergement. Des établissements situés à Dax et à Saint-Paul-lès-Dax, seules stations thermales françaises à disposer de trois ressources locales pour soulager les pathologies rhumatismales et veineuses. Ainsi, outre l’eau thermale, ces stations bénéficient des boues récoltées dans les limons de l’Adour voisin et de l’extrait de térébenthine venue des pins des Landes. Engagé à 360° dans une démarche RSE, Thermes Adour s’est rapproché en 2018 de l’association d’éducation à l’écologie scientifique Water Family Nouvelle-Aquitaine basée à Biarritz. En a aussitôt découlé plusieurs initiatives concrètes. «Sous l’impulsion de Water Family, une douzaine de professionnels du groupe Thermes Adour représentant toutes les fonctions supports ont constitué un groupe de travail RSE. Ensemble ils ont passé en revue l’organisation de l’entreprise, les modes opératoires, le choix des fournisseurs et des produits. Cette analyse a fait émerger les pistes prioritaires pour réduire l’impact environnemental de l’activité thermale et hôtelière.», expliquent les responsables du Groupe.
Le plastique à usage unique, principal polluant des activités thermales
Parmi les priorités, figure alors le remplacement des produits d’entretien utilisés jusqu’ici. D’autres, éco-responsables et tous labelisés ECOCERT, leur sont préférés. De même, l’utilisation du papier dans le démarchage des clients est abandonné, du moins très fortement amoindri. Mais c’est surtout l’abandon du film plastique à usage unique qui représente ici le plus gros défi. Ce dernier est en effet le facteur le plus polluant de l’activité du groupe. Evidemment très fréquent dans les soins de massage et l’application de boues il représente (à Dax et à Saint-Paul-lès-Dax) 170 tonnes par an! Mais comment le remplacer? Une solution à base de fécule de maïs a d’abord été testée. Sans succès.
Et c’est là qu’en 2022 une start-up brestoise, O’Mineral, intervient. Adossée à SeaMer (une entreprise créée il y a trente ans, qui produit notamment des cosmétiques marins à destination des thalassos et des hôtels), O’Mineral conçoit des produits sur-mesure pour les centres thermaux, notamment des draps de soin et des films de protection dans une matière biodégradable et compostable.
Un an de développement R&D aura été nécessaire
Face à la problématique du Groupe Thermes Adour, O’Mineral décide donc de relever le défi. Défi qui mobilisera ses équipes R&D pendant un an. Première difficulté: trouver un film capable de supporter le poids (très lourd) de la boue utilisée. Ainsi, ceux employés traditionnellement par les thalassothérapies (que fournit déjà SeaMer) doivent être d’emblée abandonnés. «Un enveloppement d’algue pèse un kilo, précise Marianne Herreria, Directrice des opérations du groupe Thermes Adour, alors que dans nos centres nous appliquons 15 kg de boue par patient chaque jour.» Alors les équipes cherchent et cherchent encore… Jusqu’en décembre 2022. Cette fois, ça y est! C’est la fécule de pomme de terre qui pourra remplacer le plastique. «Bonus, elle apporte un confort supplémentaire aux curistes. Les patients trouvent la matière douce au toucher, presque soyeuse et moins froide que le plastique.» Pour Marianne Herreria, «c’est la cerise sur le gâteau dans ce grand bouleversement de nos process de travail. Le résultat est là, gagnant-gagnant pour tout le monde et pour la planète!»