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Aviation durable : Pour les Français, la route est encore longue !

par Laurent F.

Engagée dans une obligatoire transition écologique, l’aviation déploie des solutions qui, le plus souvent, ne reçoivent que peu d’échos. Qu’en pensent les Français ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour voyager dans les airs de façon plus durable ? Le dernier rapport de la Chaire Pégase nous éclaire un peu…

Rattachée à la Montpellier Business School, la Chaire Pégase regroupe une vingtaine d’enseignants-chercheurs qui se consacrent à l’économie et au management du transport aérien et de l’aérospatial. Avec l’ambition de renforcer les liens entre le monde académique et les entreprises. Afin d’évaluer le taux d’acceptation des innovations vertes chez les Français, elle vient de publier un nouveau rapport intitulé «Innover pour une aviation plus durable : l’enjeu de l’acceptabilité des passagers». Celles-ci sont-elles connues des Français ? Comment sont-elles considérées ? Attendent-ils une aviation plus verte, surtout ? Si ces questions ne se posent plus vraiment lorsqu’il s’agit d’évoquer les autres mobilités, la perception d’un secteur aérien devenu durable peut effectivement interroger…

@DHL

Moteurs, design, énergies… Des innovations sur tous les fronts

On le sait : un peu partout dans le monde, des plans de transition ont été élaborés avec pour objectif -comme pour tous les autres secteurs- la neutralité carbone à l’horizon 2050. À la clé, de nombreuses innovations ont été développées (et le sont encore) qui concernent le design des avions, de nouveaux moteurs, de nouveaux types de carburants comme les SAF (Sustainable Aviation Fuels). Ou de nouvelles formes d’énergie (l’hydrogène ou le solaire, tout particulièrement). Ces innovations sont évidemment portées ou relayées par les différents constructeurs, par les compagnies aériennes, mais aussi par des flottes privées. Ainsi, peut-on citer (parmi d’autres) celles du géant DHL engagé depuis longtemps sur le chemin de la décarbonation pour ses livraisons aux quatre coins de la planète. Le groupe DHL se pose aujourd’hui «à la pointe de l’électrification» grâce au déploiement de plus de 30 000 véhicules électriques dans son parc mondial, mais aussi de quelque douze avions cargo 100% électriques.

Hormis l’hydrogène, peu de solutions sont connues des Français

Mais revenons à l’aviation civile à laquelle s’intéresse spécifiquement cette étude. La Chaire Pégase a donc interrogé 1 000 personnes représentatives de la population française. Si 79% d’entre elles se sont déclarées préoccupées par l’environnement, incontestablement le sujet de l’avenir de l’aérien ne les concerne qu’assez peu. Certes, 41% essaient de prendre moins l’avion pour privilégier des moyens de transports moins polluants. Mais, côté perspectives, ils sont en moyenne 35% à n’avoir absolument jamais entendu parler des différentes innovations. Sans surprise, 50% d’entre eux connaissent tout de même l’hydrogène et les solutions qu’elle peut apporter tant pour l’aviation que pour les autres moyens de transport. Mais pour le reste… Les nouveaux types de moteurs, par exemple, ne sont connus que de 19% d’entre eux. Et ne parlons pas du design.

«Les résultats de ce rapport soulignent l’importance de la pédagogie et de l’information des passagers, afin d’améliorer l’acceptabilité de ces technologies et accélérer la transition écologique du secteur aérien.»

Chaire Pégase

Dans dix ou vingt ans, pas avant !

S’annoncent-elles plus chères pour les voyageurs, ces nouvelles technologies ? Sans aucun doute ! Heureusement, les Français se montrent prêts à payer davantage : 56,5% d’entre eux accepteraient de voir le prix de leurs billets augmenter s’il venaient à voyager avec une compagnie durable. Mais assez modérément : en moyenne de 15,6%. De toutes façons, à leurs yeux ce n’est pas pour demain, loin s’en faut : 28% d’entre eux n’attendent absolument rien avant dix ou vingt ans quand 55% se montrent un peu plus optimistes, tablant sur neuf ans maximum. Pour les chercheurs de la Chaire Pégase, ces résultats «soulignent l’importance de la pédagogie et de l’information des passagers, afin d’améliorer l’acceptabilité de ces technologies et accélérer la transition écologique du secteur aérien.»

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