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Malgré la crise, les énergies renouvelables poursuivent leur croissance

par Laurent F.

Plusieurs rapports d’experts le montrent: la guerre en Ukraine et la crise mondiale qu’elle a générée ont obligé les Etats à repenser leur politique énergétique. En résulte une indiscutable accélération des énergies renouvelables. 

+39%… Un record historique! 

Chaque année, le Think tank indépendant Ember publie son rapport, «Global Electricity Review», qui s’appuie sur les données du secteur de l’électricité dans 78 pays représentant à eux tous 93% de la demande mondiale. Pour lui, aucun doute: le conflit ukrainien, l’arrêt progressif des gazoducs russe et la flambée des prix historique qui a suivi ont contribué -pour ne pas dire fortement incité- les Etats à revoir vite leur politique énergétique. En 2022, «toutes les sources d’électricité propres ont atteint 39% de l’électricité mondiale, un nouveau record!», se réjouit Ember qui englobe là la part du nucléaire.

Grandes bénéficiaires, les énergies éoliennes et solaires ont atteint à elles deux 12% de l’électricité mondiale quand elles comptaient pour seulement 5% il y a huit ans. Ainsi, une bonne soixantaine de pays en tirerait désormais plus de 10% de leur électricité, et même 22% pour ceux de l’Union européenne. Un bon signe supplémentaire: le solaire aurait même enregistré une croissance de 24% en un an.

Mais, face à la crise, le charbon progresse aussi

Pour autant, on le sait, certaines nations ont poursuivi (et même accéléré) leur recours au charbon, demeuré «la plus grande source d’électricité au monde, produisant 36% de l’électricité mondiale en 2022.» Une progression toutefois limitée par l’émergence des énergies renouvelables puisque sa part n’aura finalement crû que de 1,1%.

Mais, bien sûr, c’est toujours trop. Surtout quant on sait qu’ajouté à la demande en gaz, le dit-charbon aura tout de même fait «grimper les émissions de CO2 à un nouveau record»: 12 milliards de tonnes. Un chiffre que relativisent malgré tout les experts d’Ember. Selon eux, cette année 2022 pourrait bien être celle du «pic des émissions liées au secteur électrique, et la dernière année de croissance de l’énergie fossile.» Ember parie ainsi sur une légère diminution de la production fossile en 2023 (-0,3%). Avant des baisses plus marquées dans les années qui viennent grâce au développement promis de l’éolien et du solaire.

EurObserver confirme, mais relativise

Un second rapport vient d’être publié qui confirme la tendance: le Baromètre Eolien 2023 d’EurObserv’ER, un consortium spécialisé dans le suivi du développement des énergies renouvelables dans l’Union européenne. Pour ces experts, les marchés européens de l’éolien, terrestre et offshore, ont effectivement connu un net rebond en 2022, sa capacité annuelle installée étant passée de 11,3 GW à 15 GW. Un dynamisme permis notamment grâce au marché allemand (+2,7 GW), suédois (+2,5 GW), et surtout finlandais (+24 GW). Là bas, la croissance de 75% en un an est impressionnante, souligne Euro’Observ’ER qui relativise toutefois ces bons chiffres: «Le segment de l’offshore reste cependant bien en dessous de ses capacités avec seulement 963 MW installés

Toutefois, deux bonnes nouvelles sont à noter. L’Union européenne aurait passé la barre symbolique des 200 GW. Quant à la production, après une mauvaise années 2021 elle est elle aussi repartie à la hausse avec 419,5 TWh, contre 384,9 TWh un an plus tôt.

«Dans le monde, le développement de la filière éolienne s’éloigne de sa trajectoire nécessaire à l’atteinte de l’objectif Net Zéro Émission de l’AIE.» 

EurObserv’ER

A la baisse en Chine et aux Etats-Unis

Et EurObserv’ER de stipuler qu’au niveau mondial, la Chine reste de loin le principal acteur avec une puissance annuelle nette raccordée de l’ordre de 36,8 GW (pour un parc de 365,4 GW). Toutefois, elle accuse un très net ralentissement depuis deux ans. Tout comme les États-Unis qui n’ont raccordé que 8,6 GW en 2022. «Dans le monde, le développement de la filière éolienne s’éloigne de sa trajectoire nécessaire à l’atteinte de l’objectif Net Zéro Émission de l’AIE. Toutefois, de nombreux projets ont été annoncés pour les années à venir, que ce soit en Europe, en Asie ou en Amérique du Nord. La levée des obstacles à leur développement doit être la priorité des gouvernements pour permettre l’accélération de la filière

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