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« La mobilité fait partie des enjeux de transformation du territoire »: Interview de Sacha Gaillard, adjoint à la Mairie de Saint-Cloud

par Laurent F.

Sacha Gaillard, adjoint à la Mairie de Saint-Cloud, responsable des relations extérieures et institutionnelles chez Bouygues Telecom, et président fondateur du think tank EspriTerritoires, évoque la mobilité durable comme enjeu essentiel de la transformation du territoire.

Comment la ville de Saint-Cloud œuvre-t-elle pour une mobilité plus durable ?

Je pense que la mobilité fait partie des enjeux de transformation du territoire, comme de la transformation écologique de la transformation numérique. Et c’est pourquoi à Saint-Cloud, nous essayons de comprendre la mobilité comme un enjeu de partage, de partage de la voirie, de la voie. Afin que chacun puisse, autant que faire se peut, prendre le moyen de transport qui lui convient le plus, qu’il s’agisse du vélo, la voiture, etc., et qu’il n’y ait pas une exclusivité dans le mode de transport que l’on choisirait. Notre rôle en tant que collectivité étant de faciliter cette possibilité de choix entre différents moyens de transport.

Quels dispositifs sont mis en place ?

Aujourd’hui, dans la ville, on va pouvoir retrouver un certain nombre de véhicules, d’autopartage, de vélos mis à disposition type Vélib’, etc. Ce qu’on peut connaître de façon assez régulière dans dans les communautés périurbaines ou urbaines. Et puis également les véhicules d’autopartage qui sont des entreprises privées qui mettent à disposition leurs voitures.

Aujourd’hui, il est vrai que lorsqu’on s’aperçoit qu’il y a 1,4 personnes dans une voiture dans une zone urbaine, on se dit que l’avenir serait peut-être au covoiturage, à ces types de mobilités qui vont nous permettre aussi de rentabiliser l’utilisation qu’on fait du véhicule.

Quel lien y a-t-il entre le secteur public et le secteur privé ?

Les entreprises doivent travailler avec le public, avec les collectivités territoriales, avec tous les organismes  qui existent, qu’elles soient centralisées ou décentralisées. Mais également le secteur public, ses représentants et ses émanations doivent pouvoir s’inspirer  du secteur privé pour pouvoir aller plus vite, peut-être dans la gestion de projets.

Comment le secteur public s’inspire-t-il du privé ?

Le secteur public s’inspirant du secteur privé pour aller plus vite dans la gestion de projets, on sait que le temps du public n’est pas le temps du privé, que le sujet de la passation de marchés publics, d’une délégation de service public, etc. prend du temps. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas pertinente, parce qu’elle permet aussi de se backer d’un point de vue réglementaire, juridique etc. Mais que je crois qu’on aurait à gagner mutuellement, entre le rapprochement des élus et le rapprochement d’un certain nombre d’experts ou de personnes qualifiées issues du privé en termes de célérité, de gestion de projets et d’efficacité sur la possibilité de faire pour l’ensemble des acteurs.

Des projets vont-ils éclore grâce à cette collaboration ?

Nous sommes aujourd’hui au sein du collectif Esprit Territoire, tournés autour des enjeux de transformation au pluriel. Les enjeux de transformation y revêtent plusieurs formes. La transformation économique, évidemment, qui prend en compte l’ensemble des aspects écologie, mobilité, numérique. Mais quand on va dans le détail de ces trois sujets là, on voit bien qu’ils sont au fonts baptismaux de l’ensemble des sujets actuels que l’on veut adresser, et pour lesquels les collectivités, surtout locales, ont un rôle à jouer. La population est de plus en plus demanderesse de services publics et on se doit, en tant que représentants des collectivités locales, de faire en sorte que ces sujets soient mis sur la table et puissent être également adressés avec l’ensemble des acteurs qui peuvent y contribuer.

Un exemple concret ?

Je pense que l’on peut prendre les exemples qui sont présents au Hub Institute avec les entreprises qui disruptent assez facilement les sujets même de transformation autour des mobilités. Je parlais avec une entreprise qui est très intéressante sur la recharge des véhicules électriques. On est convaincus du fait d’avoir des véhicules électriques qui puissent se recharger efficacement rapidement. Mais j’avais un exemple concret qui était de dire une voiture pour qu’elle se recharge, aujourd’hui, il faut à peu près compter 4 heures, 4 heures et demie. La solution qui est proposée, c’est qu’en quinze minutes chrono, on ait sa voiture rechargée.

Ces modèles là permettent de pérenniser certainement et sont une des réponses pour le développement de la voiture électrique. Demain, on sera plus à même de vouloir acheter un véhicule électrique si il peut se recharger comme on fait son plein d’essence. Je crois que ces solutions qui viennent s’ajouter à des modèles économiques durables, vont permettre demain de susciter la confiance de ceux qui vont vouloir acquérir ces types de véhicules par exemple, mais également de transformer la société de façon concrète.

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