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Plan Vélo: 250 millions d’euros d’investissement en 2023

par Laurent F.

La Première ministre Elisabeth Borne vient d’annoncer la mise en place d’un deuxième plan vélo qui succède à celui lancé en 2018. Voici les principales mesures annoncées par la cheffe du gouvernement.

Plan vélo
@Chateauroux Métropole-Benjamin Steimes

S’il n’en disait rien dans son programme, le candidat Macron l’avait annoncé après avoir été interrogé sur la question par l’Alliance pour le vélo. «Nous avons œuvré pour construire une véritable politique nationale en faveur du vélo. Elle a été dotée de plus de 850 millions d’euros d’investissements. (…) L’objectif que nous visons restera le même pour les cinq années à venir. Faire en sorte que le vélo puisse être un véritable moyen de transport du quotidien pour les Français. Pour ce faire, nous accélérerons les investissements dans l’infrastructure cyclable, en renforçant le soutien à la construction de pistes cyclables sécurisées et la mise à disposition de stationnements.»

Cinq mois mois après sa réélection à la Présidence de la République, Emmanuel Macron confirme cette promesse. Ce 20 septembre une conférence de presse de la Première ministre Elisabeth Borne allait en tout cas dans ce sens. 

200 millions pour les infrastructures, 50 pour le stationnement

Plusieurs annonces ont ainsi été faites par la Première ministre. A commencer par le déblocage d’une enveloppe de 250 millions d’euros sur l’année 2023. L’objectif: développer les pistes cyclables et les parkings sécurisés. Plus précisément, le gouvernement destinera 200 millions au développement des infrastructures, 50 millions aux parkings et autres abris. Et Elisabeth Borne précise que ce plan vélo vient poursuivre les objectifs du premier plan dévoilé en 2018 par celle qui était alors Ministre des Transports. Celui-ci aurait déjà permis l’aménagement de 14 000 km de pistes cyclables supplémentaires.

Coup d’accélérateur sur les zones rurales

Mais derrière les satisfécits, une auto-critique tout de même. La Première ministre le reconnaît: tous les efforts fournis jusqu’ici ont porté sur les grandes villes, au détriment des plus petites. Et ne parlons pas des zones rurales. «Notre défi, c’est de démontrer que le vélo peut aussi être un mode de déplacement dans les territoires ruraux.» A ce titre, les communes pourront demander des aides pour financer leurs projets. L’ambition de l’exécutif: développer la part du vélo dans nos déplacements en le portant à 9% en 2024 quand elle n’était encore que de 3% il y a six ans.

vélo zones rurales
Voie verte, Vif ©Grenoble Alpes Métropole-Lucas Frangella

Les aides maintenues et des formations renforcées

Pas de nouvelles aides, en revanche, même si celles existantes (comme le bonus écologique) seront maintenues. «En 2021, c’est le moyen de transport le plus vendu grâce aux aides mises en place pour la réparation et pour l’acquisition de vélos», selon Elisabeth Borne qui a également annoncé le renforcement de l’apprentissage du vélo, tout particulièrement pour les plus jeunes. Ainsi, le gouvernement souhaite-t-il former «toute une classe d’âge d’ici à la fin du quinquennat, soit 800 000 enfants.»

Plan vélo

La filière française du vélo poursuivra son développement

Comme Emmanuel Macron s’y était aussi engagé, la filière française du vélo devrait poursuivre son développement. «On veut faire une filière française du vélo, de l’assemblage au recyclage», a annoncé la cheffe du gouvernement ce 20 septembre. Avec là encore un objectif fixé: un million de vélos fabriqués chaque année en France d’ici à la fin du quinquennat. Pour information, ce sont 800 000 bicyclettes qui sortent aujourd’hui des ateliers français. 

Un comité interministériel deux fois par an

«Pour développer la nation du vélo que nous souhaitons faire de la France, un comité interministériel se réunira tous les six mois pour faire un point sur les avancées», vient également d’annoncer Elisabeth Borne. Tout en précisant que le gouvernement s’appuiera également sur le Conseil d’orientation des infrastructures (une instance consultative dépendant du Ministère des Transports). Celui-ci aidera l’exécutif à décider des futurs montants alloués au vélo dans les prochaines années.

«L’enjeu est d’aller chercher des territoires qui n’ont pas encore commencé leur transition cyclable. Notre dernier baromètre montre que 90% des communes classées sont en dessous de la moyenne.»

Olivier Schneider, Président de la FUB

Des réactions positives mais vigilantes

A l’annonce de ces nouvelles mesures, l’ensemble du secteur s’est montré satisfait (et même rassuré). Mais la vigilance reste de mise, notamment à la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB). Son Président Olivier Schneider a ainsi régi dans la journée du 20 septembre au micro de France Info: «C’est un très bon premier pas. Mais il faut voir la suite…» Rappelons que la FUB demandait jusqu’ici un «plan Marshall» à hauteur de deux milliards et demi d’euros sur le quinquennat. Ce qu’il attend maintenant du gouvernement? «C’est en moyenne 500 millions d’euros par an, avec une trajectoire qui croît année après année. Au début, l’argent est dépensé pour faire des études et ensuite, c’est pour faire les investissements. (…) Ce sera nécessairement plus que 250 millions d’euros les années suivantes.»

pistes cyclables
@Bordeaux Métropole

A la clé, un lourd enjeu qui passe par la sécurité des usagers. «Les collectivités ont vraiment pris conscience que nos concitoyens sont prêts à passer au vélo, mais pas à tout prix. A condition qu’ils ne le fassent pas en risquant leur propre vie au milieu de la chaussée sans aménagement. Et donc l’enjeu n’est pas de continuer uniquement dans les métropoles déjà engagées comme Lyon, Paris, Strasbourg ou Grenoble, mais d’aller chercher des territoires qui n’ont pas encore commencé leur transition cyclable. Notre dernier baromètre montre que 90% des communes classées sont en dessous de la moyenne.»

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