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Scooters: Troopy passe à l’électrique, et pose sa candidature à Paris

par Laurent F.

Son histoire est insolite. Troopy a été créée il y a bientôt quatre ans par le Groupe Chapat, lui-même né en… 1835 ! L’entreprise vient d’annoncer son passage à l’électrique, en même temps que son désir de déployer une flotte de scooters 50 cc en libre-service à Paris. Son CEO, Axel Vilaseca, a répondu à nos questions.

Qu’est-ce qui a incité le groupe Chapat à créer Troopy en 2018? 

Axel Vilaseca: «Le groupe Chapat est un groupe familial dont la création date de 1835 à Béziers. Elle s’est implantée à Paris en 1918. Acteur historique de la mobilité, le groupe fabriquait initialement des véhicules hippomobiles. Mais, en seulement une décennie, les véhicules hippomobiles ont complètement disparu au profit des automobiles. Le groupe a su s’adapter et sortir grandi de cette première révolution de la mobilité. Aujourd’hui, nous sommes face à une nouvelle révolution. C’est un nouveau paradigme qui s’offre à nous. Avec un basculement des usages qui passe d’une mobilité individuelle en propriété à une mobilité multimodale et partagée. Une nouvelle fois, nous avons souhaité être acteur des transformations en cours en lançant notre service de scooters partagés.»

Pourquoi s’être lancé sur le segment du 125cc? A Paris, était-ce vraiment «utile»? 

A.V.: «Nous étions convaincus que les besoins de mobilité des Parisiens et des Franciliens ne se limitaient pas aux frontières de Paris. Et qu’il existait un vide sur les besoins de déplacements de moyenne distance pour permuter entre Paris et la banlieue, ou faire du banlieue-banlieue. Les scooters 125cc permettant d’emprunter les voies rapides et l’autoroute, ils nous semblaient être la réponse idéale à cette problématique.»

Vous avez d’abord fait le choix d’une flotte thermique. Pourquoi n’avoir pas directement proposé l’électrique? 

A.V.: «En 2018, le secteur de la mobilité partagée était aussi jeune que dynamique. De nombreux services venaient (ou allaient) voir le jour: vélos, trottinettes, scooters électriques 50cc et voitures. Nous voulions offrir un service différent qui réponde à un besoin laissé sans réponse par les services de mobilité partagée. Nous avons donc fait le choix de développer une solution proposant aux usagers un scooter 125cc avec tous les avantages de circulation de celui-ci. Le choix du véhicule thermique s’est fait au regard de la maturité industrielle du secteur, et de la volonté de Troopy de proposer un véhicule fiable et accessible offrant l’autonomie nécessaire à un usage moyenne distance.»

En même temps que votre passage au tout électrique, vous venez d’annoncer votre volonté de répondre au prochain appel d’offre de la Ville de Paris. Une obligation depuis l’arrivée de tant de nouveaux acteurs?

A.V.: «L’arrivée des nouveaux opérateurs de scooters partagés à Paris pousse la Ville de Paris à réguler le secteur. Elle souhaite éviter le développement anarchique que nous avons connu avec d’autres services. Quand les acteurs sont trop nombreux et qu’ils ne sont tenus par aucune obligation en matière de qualité de gestion de leur flotte ou de qualité des véhicules déployés dans les rues parisiennes. Si cet AMI (ndrl: Appel à la Manifestation d’Intérêt) vient poser un cadre réglementaire contraignant pour les opérateurs, il vise surtout à limiter le nombre d’acteurs et de véhicules déployés sur la voirie parisienne.

scooter troopy

Nous avons toujours collaboré en toute transparence avec la ville en exposant nos plans de développement et nos ambitions. A savoir, déployer une offre multi-véhicules composée de scooters 50cc et 125cc électriques pour répondre à l’ensemble des besoins de mobilité urbaine et périurbaine. L’AMI va encadrer l’activité des scooters électriques 50cc. A ce titre nous allons participer et nous appuyer sur nos qualités différenciantes pour obtenir l’autorisation de déployer nos scooters 50cc électriques.»

Après les Yamaha Tricity, à quoi ressembleront ces deux nouveaux scooters? Et quand arriveront-ils dans votre flotte? 

A.V.: «Nous ne pouvons pas encore dévoiler nos nouveaux scooters. Il faudra attendre le Salon Autonomy en mars 2022 pour les découvrir. Mais nous pouvons d’ores et déjà vous dire qu’ils répondront à l’ensemble des standards de qualité, d’autonomie et de durabilité que nous nous sommes toujours fixés, avec une grosse part d’innovation. Pour ce qui est du déploiement, nous commencerons par les 125cc. Ils seront déployés progressivement au printemps, et nous attendrons les résultats de l’AMI pour déployer nos 50cc.»

Ce positionnement et ce changement de motorisation vont-ils impliquer des modifications dans votre offre?

A.V.: «Nous gardons notre offre avec un système «Pay per use» à 0,33€/minute et la possibilité de faire des pauses pour 0,10€/minute. Nous la complétons avec des abonnements permettant aux usagers de bénéficier d’un prix à la minute plus avantageux. Nous pourrons ainsi répondre aux besoins des usagers ponctuels, et favoriser les usagers réguliers.»

D’autres projets? 

A.V.: «Nous allons lancé notre offre BtoB pour favoriser la mobilité des professionnels. Là encore, nous avons choisi d’attendre le lancement de nos scooters électriques afin de répondre aux attentes des entreprises, qui souhaitent offrir à leurs salariés des services de mobilité alternatifs au véhicule individuel tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre générées par les déplacements professionnels.»

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