Instaurée il y a tout juste un an pour lutter contre l’autosolisme, la prime covoiturage vient d’être prolongée pour une année supplémentaire. Avec un petit changement toutefois…
Mise en place le 1er janvier 2023 dans le cadre du «Plan national Covoiturage du quotidien (2023-2027)» décidé par le gouvernement, la prime covoiturage devait permettre (jusqu’au 31 décembre) le versement d’une prime de 100 euros à tous les conducteurs se lançant pour la première fois dans le covoiturage courte distance à la condition qu’ils réalisaient au minimum dix trajets partagés dans les trois mois. Une autre (de 100 euros là aussi, et cumulable avec la première), pouvait être également versée aux automobilistes covoiturant sur trois trajets longue distance. Pour l’Etat, l’objectif était alors aussi clair que «simple»: parvenir à 3 millions de trajets par jour effectués en covoiturage d’ici 2027 contre environ 900 000 fin 2022, et faire passer par ce biais le nombre moyen de passagers par voiture de 1,1 à 1,8 d’ici 2030.
Déjà deux fois plus de covoiturage!
A l’heure du bilan, le succès du dispositif semble incontestable quand bien même on demeure encore loin des objectifs: la prime covoiturage aura ainsi permis de multiplier par deux le nombre de trajets quotidiens partagés en l’espace d’un an. Toutes plateformes spécialisées confondues, ce sont non plus 25 000, mais 50 000 voyages qui sont opérés chaque jour partout sur le territoire. Et même si l’effet d’aubaine a joué, il ne compte que de façon très minoritaire dans les raisons de ce succès. Comme nous le disait Tom Attias chez Karos, et comme le confirment l’ensemble des observateurs: la majorité des particuliers ne se contente pas d’empocher les 100 euros ; ils continuent bel et bien à covoiturer après avoir touché ce coup de pouce financier!
Mais la prime longs trajets n’est pas reconduite
Une excellente raison pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, donc. C’est la raison pour laquelle le gouvernement vient de décider le prolongement du dispositif pour une année supplémentaire. Avec, toutefois, un petit bémol: si la prime est bel est bien renouvelée sur les trajets domicile-travail (du moins, sur les trajets courts), elle ne le sera pas sur ceux supérieurs à 80 kilomètres. Une décision que les opérateurs semblent regretter. Toutefois, l’Etat a préféré favoriser d’autres pistes pour mener à bien son Plan 2023-2027.
De nouvelles mesures pour bientôt
Ainsi, une série de mesures pourraient être annoncées tout au long de l’année 2024, qui viendront accompagner cette prime covoiturage. La poursuite des aides aux collectivités locales qui comptent pour beaucoup dans le développement de ce moyen de déplacement bas carbone, mais pas seulement. Des aménagements aussi, à moyen terme. Comme, en région parisienne, la pérennisation probable des 185 kilomètres de voies réservées sur le périphérique et sur les autoroutes A1 et A13. D’autres grandes métropoles pourraient être également concernées alors que -toujours en Ile-de-France- IDFM vient tout juste d’annoncer le déblocage de 26 millions d’euros sur trois ans pour inciter plus encore les Franciliens à covoiturer. A la clé, une plateforme de réservation centralisée et la création de douze lignes de covoiturage comprenant des aires spécialement aménagées. A Paris et son agglomération, à ce jour, les trois-quarts des déplacements en voiture sont effectués par des autosolistes.