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Jérémy Hureaux : « Le rôle d’Ecolab est de recenser et de détecter des bonnes idées. »

par Néo Prevot

Jérémy Hureaux, directeur adjoint d’Ecolab, un organe gouvernemental qui dépend du ministère de la transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous en dit plus sur les actions menées en soutien à l’écosystème environnemental.

Ecolab, c’est quoi ?

Chez Ecolab, on est porteur de deux politiques, très exactement l’animation de l’écosystème Green Tech. C’est ce pourquoi nous sommes présents ici aujourd’hui au World Impact Summit. Et également aussi, on joue le rôle d’administrateur ministériel des données avec un certain nombre d’outils numériques, de communauté animée sur les enjeux de la donnée environnementale.

Les données et la traçabilité

La donnée est aujourd’hui un vecteur essentiel de l’amélioration de la situation. On connaît cette urgence climatique qui est la nôtre aujourd’hui. Les données sont un moyen utile de circonstancier la prise de décisions publiques et aussi une bonne manière de mettre en place des outils informatiques, notamment,  l’intelligence artificielle, qui permet de pouvoir améliorer la situation à partir de données très factuelles.

L’usage de la donnée

Là, par exemple, je vais prendre l’exemple d’un appel à projets qu’on appelle DIAT, Démonstrateur d’intelligence artificielle frugale au service de la transition écologique dans les territoires. On s’appuie sur une communauté des acteurs de l’IA dans les territoires et pour notamment bénéficier de l’intelligence collective là-dessus. Cet appel à projets, c’est 40 millions d’euros de France 2030. Et ça permet, sur la base d’un cofinancement, subvention et puis financement aussi du porteur de projets publics, de pouvoir favoriser l’expérimentation, le recours à l’intelligence artificielle pour résoudre un enjeu de transition écologique. Là, je pense, par exemple, à Noisy-le-Grand. La ville de Noisy-le-Grand a déposé un projet l’année dernière. Ils ont été lauréats de la vague 1 chez nous. Ce projet utilise l’intelligence artificielle pour améliorer la consommation énergétique de 200 bâtiments, faire un gain d’efficacité, pouvoir baisser la facture pour le contribuable de 15 à 20%.

La communauté GreenTech Innovation chez Ecolab

Aujourd’hui, la green tech, selon les différents panoramas publics qui existent, c’est entre 2 300 et 2 750 entreprises qui sont réparties selon les différentes verticales, les différentes thématiques de toute la transition écologique. Ça va du bâtiment durable à la finance durable, en passant par la protection de la biodiversité marine… On a entre 12 et 13 thématiques. Entre 18 et 20% des entreprises dites green tech sont ce qu’on appelle des deeptech, c’est-à-dire des sociétés pour lesquelles la recherche fondamentale joue un rôle important en termes de structuration et développement commercial, ce qui permet aussi de voir des solutions très robustes techniquement et technologiquement. Entre 40 et 45% de ces green tech sont plutôt des green tech dites industrielles. Le rôle d’Ecolab est de recenser et de détecter des bonnes idées. Et puis, de les accompagner commercialement, de les aider à vendre aux acheteurs publics.

L’acquisition de marché

Nous, on a un appel à manifestation d’intérêt, un appel à candidature. On a un dossier à remplir, très court, et didactique. On passe à la moulinette d’un jury d’experts métiers. Par exemple, je pense à la verticale alimentation et agriculture durable. Là, pour le coup, on va chercher des experts de ministère de l’Agriculture, etc. L’idée, c’est de vérifier différentes choses. Vérifier à la fois que la solution qui nous a mis en avant et qui veut être labellisée, correspond à un des objectifs gouvernementaux, objectifs en matière de transition écologique. On vérifie aussi le caractère réellement innovant de la solution. On vérifie que ça s’est dépassé le stade de simples maquettes.

Et puis, on vérifie aussi les allégations environnementales, aujourd’hui, tout le monde est plus vert que vert. Ces experts métiers nous aident à vérifier à quel point ces allégations environnementales sont réelles. On labellise entre 25 et 35 startups par an. On n’a pas de numerus clausus en tant que tel. Et donc derrière, ça veut dire un accompagnement spécifique du ministère qui n’est pas financier, en tout cas pas directement financier. On fait de la mise en visibilité, on référence par le biais d’un annuaire les différentes solutions.

L’annuaire

On a une version papier, une version web avec toutes les verticales. L’économie circulaire, les bâtiments durables, la mobilité durable… Justement, on trouve dans ce côté dérisqueur, ce côté tiers de confiance qu’apporte la labellisation. On met en avant les références commerciales obtenues par ces startups et PME, auprès de collectivités. C’est-à-dire que c’est toujours intéressant pour un investisseur public de se dire: Je vois qu’un tel a contracté, avec la ville d’Arras. Peut-être que je peux appeler mes collègues à la ville d’Arras pour voir comment ça s’est passé avec cette boite.

On est souvent aussi dans un réflexe où l’acheteur public veut se prémunir de tout ça, ce qui est normal. Il est responsable de la bonne utilisation des données du contribuable. On aide à démystifier un peu ce recours-là. Ce qui est intéressant aussi en termes de bizdev pour les sociétés qui sont référencées, c’est que les règles de la commande publique sont les mêmes en Europe à quelques micros différences.

L’effet de levier

Ce qui fait qu’une fois qu’on a eu, potentiellement, la commune d’Arras, on peut potentiellement aller travailler avec une ville comme Milan ou Berlin…
L’effet de levier est hyper intéressant. On a reçu plus exactement le prix de l’esprit d’entreprendre lancé par la Commission européenne. La DG Growth, exactement, qui, parmi 529 candidats, nous a choisi comme lauréat de la catégorie transition écologique. Ce qu’elle a trouvé intéressant, c’est qu’avec nos moyens, modestes, mais efficaces, on a réussi à avoir de l’impact. Ce qui est intéressant pour eux, c’est le caractère réplicable de l’initiative. C’est-à-dire que Green Tech Innovation, c’est non seulement cette labellisation-là, mais aussi deux fois par an, il y a ce qu’on appelle les rencontres des décideurs de Green Tech. On fait, s’entrechoquer, les solutions portées par les startups européennes innovantes et les besoins d’un territoire sur une thématique précise. Et c’est quelque chose qu’on co-organise avec la collectivité ou le territoire.

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