Est-il encore besoin de le rappeler : depuis longtemps déjà, La Poste fait figure de véritable moteur de la transition environnementale. Et si son ambition va bien au-delà d’un « simple » verdissement de ses flottes, le groupe investit massivement dans l’électrification de ses véhicules utilitaires. Et pas seulement…
600 millions d’euros pour verdir le transport
En mai 2022, La Poste annonçait un plan de 600 millions d’€ destiné à la transition vers des transports bas carbone. Une partie de cette enveloppe (200 millions d’€) était alors allouée à sa flotte de proximité. Comprendre : les véhicules utilitaires légers (VUL) circulant sur le premier et le dernier kilomètre. Quant aux 400 millions d’€ restants, ils étaient alors dédiés à la transformation de sa flotte de poids lourds vers des énergies alternatives. Dans le détail, La Poste prévoyait alors d’acheter 8 000 utilitaires électriques d’ici cette année 2025 pour atteindre environ 15 000 VUL. À cela venait s’ajouter le déploiement de 1 000 vélos-cargo électriques supplémentaires, qui – depuis – se sont ajoutés aux 125 déjà en service.
5 000 camions bientôt convertis au biogaz ou aux biocarburants
Mais le défi ne concerne pas uniquement les quatre roues : La Poste aligne environ 5 000 camions pour relier ses centres de tri, les plateformes et les clients. Soit une part majeure de son empreinte carbone. Pour la réduire, le Groupe prévoit de convertir ces camions au biogaz (GNV) ou aux biocarburants dans une première phase, avant d’expérimenter des camions électriques et à hydrogène dans les années suivantes (notamment au-delà de 2030). Ainsi, d’ici 2030, 50% des kilomètres parcourus par ses poids lourds devraient être effectués avec des énergies bas carbone via ses transporteurs partenaires. Son projet ? Que l’hydrogène et l’électricité deviennent majoritaires dans son mix énergétique pour le transport longue distance dès 2040.
Le rétrofit pour prolonger la vie des véhicules
Au cœur de sa stratégie se trouve une autre dimension, innovante: La Poste, via sa filiale Véhiposte, collabore avec Qinomic Mobilities pour rétrofiter des utilitaires thermiques déjà existants. La technologie utilisée, appelée QI-TECH, est conçue pour des flottes professionnelles : batterie de 75 kWh, packs sur-mesure, autonomie d’environ 465 km en usage urbain… Au final, chaque véhicule rétrofité permet une réduction moyenne de 56% des émissions de CO2 par rapport à un modèle électrique neuf. En octobre dernier, Qinomic et Véhiposte ont officiellement lancé un déploiement national : plusieurs véhicules ont déjà été convertis (dont un est en service actuellement à Aix-en-Provence).
Vers une logistique globale alignée sur la RSE
On l’aura compris : ce plan de transition s’intègre pleinement dans la politique RSE de La Poste. Aucun doute : l’entreprise voit la décarbonation comme un véritable levier d’innovation, de création de valeur et de transformation industrielle. Ainsi, le Groupe participe très activement à la co-construction d’un écosystème avec ses transporteurs partenaires (plus de 600 fournisseurs) pour les accompagner vers des pratiques plus durables. Et s’appuie, en outre, sur des choix stratégiques comme le recours aux biocarburants pour ses camions et le développement de stations de biogaz (GNV) sur ses plateformes logistiques.Le Groupe démontre avec éclat que, oui, une grande entreprise publique peut parfaitement être un acteur de premier plan de la transformation écologique. Un acteur à la fois crédible et très ambitieux.