Vincent Lefevre – Fresque de la Mobilité : « La part des émissions de la mobilité, aujourd’hui est de 31% »

Par Yann Azran
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Vincent Lefèvre, animateur volontaire pour la Fresque de la Mobilité depuis plus d’un an, nous explique le fonctionnement de cette fresque ainsi que l’impact de la mobilité sur l’environnement.

La Fresque de la Mobilité, c’est quoi ?

Dans la Fresque de la Mobilité, on est sur un panorama dans un premier temps. Et puis après, on a une partie levier avec des jeux de rôle, avec des profils un peu spécifiques qu’on va essayer de coacher pour améliorer leurs émissions liées à la mobilité. La part des émissions de la mobilité, aujourd’hui est la plus grosse part et elle représente 31%. C’est au-dessus de l’industrie, c’est au-dessus du bâtiment et c’est au-dessus de l’agriculture. Aujourd’hui, c’est vraiment le plus gros levier sur lequel on peut agir pour décarboner.

Quelle mobilité à le plus gros impact environnemental ?

C’est des données France et en pourcent, mais la voiture particulière représente 17% des émissions. Aujourd’hui, le schéma de la voiture particulière, comme on l’a connu depuis 50 ans, doit changer. C’est-à-dire que la voiture particulière n’est plus une fin en soi. C’est certain que c’est plus simple dans les agglomérations que sur un territoire rural. L’impact le plus important sur le véhicule reste le poids. Plus vous êtes lourd, plus vous consommez. Alors qu’un quadricycle lourd qui ferait 400 ou 500 kilos avec trois, quatre personnes aura une faible consommation, que ça soit en thermique ou en électrique.

Comment elle fonctionne cette fresque ?

On se met autour de la table. C’est les participants qui sont acteurs. C’est-à-dire que moi, j’interviens bien évidemment, mais je ne surinterviens pas. C’est chaque participant va prendre sa carte, va lire, va poser la question aux autres et après place les cartes sur le panorama. C’est atelier participatif, bien évidemment.

Entre une entreprise et une collectivité, déjà, on n’a pas les mêmes cas d’usages. Une version citoyen bénévole et une entreprise, les contraintes de chacun sont tout à fait différentes. Encore une fois, l’idée, c’est de ressortir d’un atelier comme celui-ci, non pas en culpabilisant, mais en se disant: J’ai les informations, qu’est-ce que je peux faire pour avancer ? Sachant que : « Un homme averti en vaut deux ». Une fois qu’on a les informations, c’est quand même beaucoup plus simple de savoir sur quel levier on doit bouger.

La mise en situation

Par exemple, avec des décisionnaires, l’idée, c’est de travailler avec eux sur des actions concrètes. Par exemple, une entreprise qui a une flotte plutôt ancienne avec des véhicules polluants, via les cartes d’entreprises qui sont assez ciblées :  avoir une flotte bas carbone, optimiser, réduire les déplacements professionnels, c’est-à-dire d’avoir des actions cibles et à l’issue, justement, de la partie entreprise, de prendre quelques engagements qui paraissent réalisables et que, justement, eux, ils les mettent en place. Mais encore une fois, les ateliers de la fresque de la mobilité, comme les autres fresques, sont des ateliers de sensibilisation et on n’est pas là pour faire l’action. Mais ça peut découler derrière sur une action d’accompagnement, bien évidemment.

50% de la voirie parisienne est à destination des place de parking !

Régulièrement, on voit des reportages de cyclistes qui se filment au quotidien. Et c’est vrai que tout a toujours été fait pour le tout voiture. Je prends mon exemple, 10 ans en arrière, pour moi, le vélo, j’en faisais, mais c’était un loisir. Mais je ne le voyais pas comme un moyen de transport du quotidien. Là où moi, aujourd’hui, quand je suis en région parisienne, c’est à pied, en vélo ou un transport en commun.

Une réelle prise de conscience ?

Moi, je suis parti de la distribution automobile en 2019. Ça fait cinq ans. J’étais quand même agréablement surpris de voir que ça a bien changé. Quasi la totalité roulait en véhicule électrique. Pour les assisteurs, j’ai été surpris de voir qu’ils commençaient à vouloir s’équiper, pas forcément avec les gros camions de dépannage, parce que là, tout n’existe pas à l’instant T ou alors c’est très cher, mais des camions intermédiaires. Une assisteur qui était à Marseille, qui avait, elle, des vélos de dépannage avec un genre de vélo électrique avec un panier à l’avant sur lequel il y a de quoi dépanner les voitures qui sont en panne de batterie avec un genre de booster. Je pense que certains métiers s’adaptent aussi à leurs contraintes liées à Marseille, Paris, Lyon, c’est les villes congestionnées. Il faut trouver des alternatives pour pouvoir continuer à travailler simplement.

13 000 personnes qui ont été déjà fresquées en France sur la fresque de la mobilité et on est en train de développer un format international.

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