Face aux enjeux climatiques et au nouveau modèle économique qui s’est imposé, les territoires -comme les entreprises- doivent impérativement s’adapter. C’est notamment le cas de Grand Orly Seine Bièvre, deuxième zone industrielle de la métropole du Grand Paris.
Que l’on y vive ou non, on connaît forcément Grand Orly Seine Bièvre. D’abord parce que cette structure intercommunale située dans le Val de Marne et dans l’Essonne réunit plusieurs villes limitrophes de Paris (Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-seine, Gentilly…). Mais aussi parce qu’elle abrite, plus au sud, des sites majeurs que sont l’aéroport d’Orly et le MNI de Rungis. Un territoire stratégique donc, qui regroupe aussi bon nombre d’entreprises. Et ce n’est pas fini! Deuxième territoire industriel de la métropole du Grand Paris, son développement (économique autant que démographique) est appelé à croître. Notamment grâce à l’arrivée prochaine du Grand Paris Express et de nouvelles lignes de tramway qui viendront encore renforcer sa -déjà forte- attractivité.
Une multimodalité absolument nécessaire
Pour la décarbonation et pour mieux répondre aux nouveaux usages (comme les livraisons du dernier kilomètre en pleine explosion depuis l’avènement du e-commerce), plus aucune alternative n’existe aujourd’hui que de réinventer nos villes, leurs zones d’activités et leurs quartiers résidentiels. Ainsi s’agit-il de concevoir de nouveaux quartiers ou de redonner vie à d’anciens sites désaffectés. Sans oublier de favoriser le report modal au profit de la décongestion des villes. Pourquoi ne pas s’appuyer davantage sur le rail, par exemple? Et sur la Seine, qui, justement, passe par Grand Orly Seine Bièvre?
Sur ces points, le territoire est d’une richesse toute particulière puisque, outre ses grands sites ferroviaires, ses routes et autoroutes et son aéroport, il dispose de six ports fluviaux actifs (notamment à Choisy-le-Roi et à Athis-Mons), et de deux en mutation (à Vitry et à Villeneuve-Saint-Georges). De deux sites multi-modaux d’enjeu métropolitain également (Villeneuve-Triage et Athis-Mons, qui sont au centre de vastes objets de réaménagement). Reste donc à accompagner résidents et entreprises, tant dans leur transition écologique que dans leur développement et leur politique immobilière. Et si, sur le territoire, les concertations ont été entamées depuis la fin 2021, les premiers effets se sont déjà fait nettement sentir.
De l’obligation de repenser nos quartiers… et leurs entreprises!
Citons notamment le groupe Danone Produits Frais France qui, depuis début 2022, a choisi de quitter ses anciens entrepôts de Tremblay-en-France et de Rungis devenus trop énergivores pour un autre, à Viry-Chatillon, qui bénéficie de toutes les dernières innovations technologique de la supply chain. Un bâtiment de 20 000 m2, bâtie sur une friche industrielle. Pas d’artificialisation ni d’imperméabilisation des sols, tout ici a été fait en suivant une démarche de construction durable.
Autre exemple, la Sogaris fait partie des leaders nationaux du secteur de la logistique. Présente depuis plus de cinquante ans à Rungis, elle est une actrice clé du territoire. Et s’est très largement engagée dans une politique durable. Deux nouveaux sites ont ainsi été lancés récemment. Au sein d’ Ivry Les Lettres d’abord, c’est-à-dire dans l’une des plus grandes zones d’aménagement du Grand Paris. Porté par Linkcity et Nexity, ce vaste projet réinvente le site des anciennes imprimeries du journal Le Monde. Soit 43 000 m² avec, à terme, près de 400 logements créés. Et, pour Sogaris, un espace logistique de proximité de 6 500 m².
Réimplanter l’agriculture urbaine
Second projet, un Hôtel logistique construit au sein du nouveau quartier des Ardoines à Vitry-sur-Seine. Là encore, ce projet fait partie des plus importants de la métropole. Et l’autre parfait exemple de ce que villes et territoires doivent aujourd’hui repenser. L’objectif? Créer un quartier tertiaire métropolitain qui viendra s’attacher au futur pôle multimodal. Nous sommes là en bord de Seine, tout près de la gare RER Vitry-Les Ardoines. Et bientôt de la ligne 15 du Grand Paris Express tandis que la ligne 10 du métro parisien devrait être prolongée jusqu’ici à l’horizon 2030. Dans cette ZAC de 49 ha, ce seront au total 100 000 m2 qui seront bientôt disponibles pour des activités économiques de proximité. Avec notamment cet Hôtel logistique qui proposera un immeuble d’activités sur deux niveaux avec, sur sa toiture, 8 000 m² dédiés à l’agriculture urbaine. Ou comment ramener du vert (et du beau!) dans la ville.