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Interview de Thibaud Philipps, Vice Président Délégué aux Transports et aux Mobilités Durables à la Région Grand Est

par Laurent F.

La région Grand Est travaille entre autres à la mise en place du Réseau Express Métropolitain, notamment autour de Strasbourg, afin de développer les mobilités, axe d’amélioration crucial pour le développement du territoire.

Thibaud Philipps, Vice Président Délégué aux Transports et aux Mobilités Durables, nous présente les objectifs de la région.

Quels sont les projets en cours pour la région Grand Est ?

La région travaille essentiellement en ce moment sur le projet du Réseau Express Métropolitain, qui est un projet de mise en œuvre d’un réseau de RER en région, en métropole. Et donc on est en train de le mettre en place sur l’agglomération de Strasbourg et on va faire la même chose autour de Metz et Nancy et autour de Reims.

Quels sont vos objectifs ?

Sur le RER strasbourgeois, c’est 800 trains par semaine qui ont été mis en œuvre et qui sont en train d’être déployés. Et l’idée est de dupliquer ce modèle sur les deux grandes agglomérations, en Lorraine et en Champagne-Ardenne. Nous avons ici un horizon plutôt 2030, parce qu’il y a le temps de le mettre en œuvre, de créer la structure, de créer le réseau.

Et les transports interurbains ?

L’objectif de ce réseau est de desservir les petites gares et donc on est plutôt sur l’omnibus que sur le train direct ou semi-direct qu’on pouvait voir jusque-là. La région souhaite retravailler la halte ferroviaire en pôle d’échanges multimodaux et  faire ensuite, à partir de ces pôles d’échanges multimodaux, des liaisons avec les réseaux cyclables existants pour que les personnes puissent venir ou partir de la halte ferroviaire à vélo et que le point aujourd’hui de la halte ferroviaire soit un point de rabattement pour les différents usages.

Mais la multimodalité se met bien en place pour que ces territoires puissent bénéficier d’un cadencement important sur le train, mais puissent aussi aller sur une maille un peu plus fine, c’est-à-dire sur des territoires peut-être plus éloignés. Et c’est vrai que le vélo électrique aujourd’hui offre la possibilité d’aller peut être un peu plus loin que ce qui était prévu avant.

Qu’en est-il du covoiturage ?

Aujourd’hui, un des enjeux pour le Grand Est est de reprendre un peu la main en tant qu’autorité organisatrice des mobilités sur le covoiturage et de pouvoir proposer une offre unifiée sur le territoire pour que ce soit une offre complémentaire au train, au car, au vélo et qu’on offre sur une même plateforme les différents modes de déplacement. Et que lorsqu’il n’y a pas forcément de train, le covoiturage puisse être une solution complémentaire.

On a par exemple l’axe qui va de Metz jusqu’au Luxembourg, qui aujourd’hui est saturé en termes de ferroviaire. Proposer une offre de covoiturage qui passe sur l’autoroute qui est parallèle à la voie ferroviaire, c’est tout à fait intéressant puisque cela permet de développer des capacités qu’on n’arrive pas à développer en mettant des trains supplémentaires puisqu’on est au maximum de ce qu’on peut mettre en offre ferroviaire.

Quel est le rôle des entreprises et comment la région Grand Est travaille-t-elle avec elles ?

C’est l’un des enjeux sur lesquels la région travaille, notamment par exemple pour le Réseau Express Métropolitain de Strasbourg. Nous avons renforcé une halte ferroviaire où on sait que Merck va développer quasiment 800 emplois supplémentaires. Ils sont venus nous voir en amont parce qu’on les accompagne à l’installation, au développement économique. En parallèle, on a le service mobilité qui peut intervenir justement pour adapter une offre de transport, avec peut être des horaires aussi, parfois un peu plus décalés parce qu’ils font des trois-huit.

Souvent on essaye de travailler notamment avec les grosses structures pour pouvoir leur proposer des offres de transport qui soient peut être plus adaptées, ou en tout cas renforcer le cadencement. Parce qu’on sait que si on veut résoudre la problématique de l’emploi et du chômage, il faut aussi que les mobilités soient présentes. La mobilité, c’est un des axes d’amélioration pour qu’on puisse amener des gens d’un point A à un point B et qu’ils puissent trouver un emploi.

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