Accueil » Mobilité durable » Vélo électrique » Bart Vos, co-fondateur de Holland Bikes: «Depuis nos débuts en 2002, la France a fait de grands pas!»

Bart Vos, co-fondateur de Holland Bikes: «Depuis nos débuts en 2002, la France a fait de grands pas!»

par Laurent F.

Holland Bikes fêtera bientôt ses vingt ans. Une bonne occasion pour nous pencher sur ce vendeur, réparateur et loueur de vélos qui, un peu partout en France, exporte le savoir-faire néerlandais. Et qui propose notamment la mise en place de flottes et de vélos de fonction aux entreprises.

Sur quelle idée a reposé la création de Holland Bikes?

Bart Vos : «Notre enseigne a vu le jour en 2002, avec pour leitmotiv de transmettre aux Français la tradition du cycle hollandais. où le vélo au quotidien est un art de vivre et un état d’esprit. Pour cela, Holland Bikes a mis en place et adopté une stratégie transversale et complémentaire qui passe par le retail (vente et distribution en magasins), la réparation et l’entretien, la mise en place d’offres entreprises, la location et tours guidés ainsi que par un site d’e-commerce.»

Depuis quand l’enseigne est-elle présente en France? 

B.V: «Notre première boutique parisienne a ouvert ses portes dans le 15ème arrondissement de Paris en 2004, puis nous en avons ouvert une deuxième dans le 17ème en 2007. Et, enfin, en 2015, une troisième dans le 5ème. Entre temps se sont développés des partenariats qui ont permis l’ouverture de nouveaux points de services axés sur l’entretien et la location. Notamment l’atelier Paris Opéra ouvert en septembre 2020. A ce jour, Holland Bikes, ce sont 7 magasins et ateliers en Ile-de-France, 7 points de location et tours guidés, 5 magasins en régions, 13 magasins partenaires. Et 100 000 clients».

Quels types de vélos peut-on trouver chez vous? 

B.V: «Nous proposons des solutions de mobilité adaptées aux différents besoins des citadins. Vélos classiques vintages et modernes, VAE, cargo bikes (biporteurs et longtails), vélos pliants, speed bikes, vélos crossover et VTC. Nous distribuons uniquement des marques de qualité dont la fiabilité et la réputation ne sont plus à prouver. Comme les Hollandaises Gazelle, Bakfiets.nl et Cortina. Et aussi Brompton, Bicicapace, Flyer, Achielle…»

Côté ateliers, vous avez récemment mis en place une offre d’abonnement entretien à destination des vélotafeurs parisiens. Un besoin de fidéliser votre clientèle face à la concurrence?

B.V: «L’idée était de créer un abonnement pour les utilisateurs qui ne peuvent pas se passer de leur vélo plus d’une journée. Nous avons fait le constat (encore plus affirmé depuis la crise sanitaire) de l’arrivée massive de nouveaux cyclistes, et d’un besoin croissant lié à l’entretien. La longévité des vélos est principalement due à la régularité de leur entretien. Nous avons donc souhaité réadapter le fonctionnement de nos ateliers de réparation. Notre service d’abonnement permet, en définitive, de prolonger la durée de vie du deux-roues et de garantir une expérience de déplacement toujours sûre et confortable».

vélo holland bikes

Vous disposez aussi d’offres entreprises. Pouvez-vous nous en dire plus? 

B.V.: «Notre offre est double. D’un côté, la mise en place de flotte de vélos (à partir de dix). Nous proposons un accompagnement sur mesure avec un contrat de 6 mois renouvelable, des vélos de ville et VAE, et une assurance vol et entretien incluse. D’autre part, nous disposons d’une offre orientée vers les comités d’entreprises qui permet de faire bénéficier chaque salarié d’une réduction de 10% sur un achat personnel (vélos, accessoires). A ce jour, de grandes sociétés nous font confiance dans le cadre de leur Plan de Mobilité. C’est le cas, par exemple, de Google, Mazars, Diptyque, Orange, LVMH ou encore su Groupe Rocher…»

Dans ce secteur, avez-vous vu la demande évoluer depuis la crise sanitaire et la prise de conscience sur les enjeux climatique qui l’a accompagné? 

B.V.: «En effet, nous constatons une accélération dans la prise de conscience. Mais beaucoup se cherchent encore par rapport à la bonne solution à adopter: une solution collective avec des flottes de vélos à partager, ou une approche individuelle où chaque collaborateur sélectionne son propre vélo. Grâce à notre expérience, et ayant la capacité de mettre en place les deux solutions en parallèle, nous proposons des programmes de test sans engagement afin de permettre aux responsables d’évaluer le véritable taux d’utilisation des vélos par leurs collaborateurs. Au final, la solution individuelle est de loin la plus privilégiée».

Pour conclure, que pensez-vous que, ce grand pays du vélo qu’est la Hollande, a apporté au marché français? 

B.V: «La Hollande continue à donner l’exemple en matière de produits, d’infrastructures, et de développement d’une filière professionnelle autour du «vélo de déplacement». En 2006, nous avons introduit les premiers vélos électriques programmables en France avec les batteries intégrées dans le cadre, ainsi que les premiers transporteurs («Bakfiets» en néerlandais). Aujourd’hui, ceux-ci sont fortement appréciés et connaissent plusieurs fournisseurs, y compris des marques françaises. Nous avons aussi organisé plusieurs voyages pour des responsables politiques et professionnels français aux Pays-Bas.

Le film néerlandais «Why We Cycle» («Pourquoi nous faisons du vélo») a été visionné dans des centaines de mairies et d’universités en France. Il a montré que le vélo apporte un véritable bien-être sociétal, bien au-delà des avantages écologiques et économiques. Bref, depuis nos débuts la France a fait de grands pas. Même si certains disent toujours que les changements ne vont pas assez vite!»

Quels sont les challenges qu’il nous reste à relever, selon vous?

B.V: «Par rapport à l’exemple néerlandais, je dirais la création des pistes cyclables larges et sécurisées et non pas juste une ligne sur la route! Cela permettrait à nos enfants de prendre leur vélo du domicile à l’école. Pour la plupart des Français cela semble un objectif impossible à atteindre, pourtant c’est une réalité aux Pays-Bas! Je dirais aussi la connectivité de l’infrastructure cycliste (par exemple, connecter Paris extra et intra-muros). Aux Pays-Bas vous pouvez prendre votre vélo sur une piste cyclable de Maastricht dans le sud-est du pays jusqu’à Amsterdam au nord-ouest. Enfin, la création et la valorisation d’une véritable éducation professionnelle pour les jeunes telle qu’elle existe déjà pour l’automobile et la moto. La France connaît de plus en plus de vendeurs et de marques de vélos, mais très peu de gens savent les réparer!»

vélo holland bikes

Articles connexes