En vigueur depuis avril dernier, le règlement européen sur le déploiement d’une infrastructure de recharge pour carburants alternatifs (AFIR) a pour but de remettre de l’ordre dans l’organisation des réseaux de recharge au sein de l’UE. Un tournant stratégique qui vise à soutenir et à accélérer la transition vers la mobilité électrique.
Si la question de la recharge a longtemps constitué un frein au développement des voitures électriques, les critiques n’avaient pas tout à fait tort tant -il y a quelques années encore- le réseau de recharge était pauvre, mal adapté, et particulièrement opaque. Du passé, désormais! Plusieurs enquêtes d’opinion prouvent que ce qui représentait une « angoisse » pour les futurs usagers ne l’est plus du tout.
Normal: en deux ans à peine, on note une amélioration nette du réseau; on compte désormais sur presque toutes les stations-services sur autoroutes des bornes électriques, tout comme le cœur des villes petites ou grandes. Pour autant, l’Union Européenne a souhaité réglementer davantage cette question en adoptant fin 2023 une nouvelle réglementation: le Règlement européen sur le déploiement d’une infrastructure de recharge pour carburants alternatifs (AFIR), entrée en vigueur en avril dernier. A la clé, une triple ambition: renforcer le réseau de recharge sur le territoire européen, clarifier les tarifs pratiqués, et démocratiser le principe de la recharge.
Que prévoit le règlement AFIR?
Pour assurer une couverture «complète et efficace pour tous les types de véhicules électriques», le réseau européen devra se densifier. A l’horizon 2025, des stations de recharge rapide verront le jour à intervalles réguliers sur le réseau central du RTE-T (Réseau Trans-Européen de Transport) comme sur le réseau étendu. De 60 kilomètres à 100 kilomètres sur le premier, tous les 100 kilomètres sur le second. Concernant les véhicules utilitaires lourds, des stations de recharge très rapide devront également être installées. Enfin, dès 2030, des stations de ravitaillement pour voitures et camions fonctionnant à l’hydrogène seront aussi déployées dans tous les grands centres urbains, et tous les 200 kilomètres le long des grands axes européens.
Des usagers (enfin) mieux informés
Un récent rapport de l’Autorité de la concurrence dénonçait le manque de clarté dans les tarifs des bornes de recharge publique. Et l’Union Européenne partage pleinement son avis. Au point de faire du problème l’élément central de son règlement AFIR. Depuis avril, les opérateurs ont l’obligation d’afficher leurs tarifs détaillés, c’est-à-dire en incluant le coût par kWh, par minute et par session de charge. «Cette information doit être claire, raisonnable, non discriminatoire et facilement comparable d’un opérateur à l’autre, assurant ainsi une concurrence saine et équitable.»
Trois moyens de paiement au minimum dans chaque station
Quant aux modalités de paiements qui constituaient pour les usagers l’un des principaux casse-têtes puisque variant d’une station et d’un opérateur à l’autre, la réglementation AFIR y a aussi pensé. Désormais, chaque point de recharge d’une puissance de moins de 50 kW doit obligatoirement disposer d’un terminal de paiement électronique pour les cartes bancaires, d’un système de paiement sans contact, et d’un dispositif de paiement via Internet (avec code QR sécurisé). «À travers ces dispositions, le règlement AFIR (…) assure des infrastructures modernes, une transparence tarifaire accrue et des options de paiement variées qui, ensemble, contribuent à rendre la voiture électrique plus accessible et attrayante pour le grand public.»