Dans un contexte européen où les exigences ESG s’intensifient, et face aux attentes de plus en plus fortes des différentes parties prenantes, les PME et TPE se retrouvent confrontées à un besoin croissant de structurer et de communiquer leurs données extra-financières. C’est dans cette perspective qu’a été conçue la VSME (Voluntary Standard for non-listed SMEs). Une norme volontaire portée par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), et qui s’adresse donc principalement aux PME de moins de 250 salariés. Avant, peut-être, de concerner un périmètre large…
Une alternative simplifiée
La VSME se veut une version allégée des ESRS (European Sustainability Reporting Standards), des normes applicables aux grandes entreprises dans le cadre de la directive CSRD. Elle vise à aider les PME à structurer leurs informations ESG de manière cohérente, sans pour autant leur imposer la complexité des exigences réglementaires réservées aux entreprises cotées. Son objectif est claire: permettre à ces PME de répondre aux attentes de leurs parties prenantes tout en valorisant leurs engagements RSE.
Une norme pas encore reconnue officiellement
La VSME pourrait prochainement bénéficier d’un statut renforcé grâce à la directive Omnibus, actuellement en discussion au Parlement européen. Si cette directive est adoptée d’ici fin 2025 comme il est prévu, la VSME deviendra alors le standard volontaire de référence pour les entreprises de moins de 1 000 salariés. Une période transitoire de six mois. D’ici là, la version actuelle de la VSME peut don être adoptée, voire enrichie, par les entreprises concernées en suivant les indicateurs ESRS, c’est-à-dire les impacts positifs ou négatifs de l’entreprise sur ses parties prenantes et sur son environnement.
Quelles données sont prises en compte?
La norme VSME repose sur une logique de «boîte à outils» structurée en deux modules: un module de base (« Basic module ») et un module complet (« Comprehensive module »). Au total, entre 46 et 87 data points sont couverts, incluant onze thématiques. Sont compris des informations générales, des indicateurs environnementaux (émissions GES, gestion des déchets, par exemple), des données sociales (diversité, conditions de travail…) et des indicateurs de gouvernance. Ce module a été est conçu pour être accessible même aux entreprises peu matures en matière de RSE, avec un langage simplifié et des formats de restitution systématiquement proposés. Quant au module complet, il enrichit ces thématiques en en ajoutant neuf autres, permettant aux entreprises qui le souhaitent d’aller plus loin dans leur reporting ESG. Enfin, ces deux modules peuvent être utilisés séparément ou de façon combinée, selon le niveau d’engagement de chaque organisation.
À noter: Contrairement aux ESRS, la VSME écarte l’analyse de double matérialité, mais conserve toutefois des indicateurs qui lui sont liés.
Quel intérêt pour les PME et les TPE?
L’un des intérêts majeurs de la VSME réside dans sa capacité à répondre aux attentes croissantes des différents partenaires. En effet, les entreprises soumises à la CSRD doivent évaluer les impacts ESG sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, y compris sur leurs fournisseurs. Or, ceux-ci s’avèrent souvent être des PME, et sont donc de plus en plus sollicités pour fournir des données fiables. En adoptant la VSME, elles peuvent donc anticiper ces demandes et faciliter les échanges. Tout en gagnant en attractivité, bien entendu. Ceci, tant au niveau des banques, des investisseurs que de leur clientèle. Autant de raisons laissant à penser que (quoiqu’en décide bientôt l’Europe) les entreprises ont tout intérêt à s’emparer d’ores et déjà de cette norme VSME.