Profitant du 9ème anniversaire de l’adoption des Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), le Réseau français du Pacte mondial de l’ONU a récemment dévoilé les résultats de son baromètre intitulé «ODD et entreprises en action» qui mesure chaque année l’engagement du secteur privé européen face à ces objectifs.
Présidé par Florent Menegaux (le Président du Groupe Michelin), le Réseau France réunit plus de 2 000 entreprises et cent organisations à but non-lucratif sur tout le territoire. Il a pour mission d’accompagner la mise en œuvre par le secteur économique français des 10 principes du Pacte mondial ainsi que des 17 ODD fixés par les Nations Unies. Cette édition 2024 de son Baromètre «ODD et entreprises en action» a été réalisée de la mi-mars à la mi-mai 2024 auprès de 1 422 entreprises européennes exerçant dans dix pays où le Pacte mondial est présent. A savoir, la Bulgarie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Royaume-Uni, la Serbie, la Turquie, la Suisse et le Liechtenstein. Parmi toutes celles-ci, 43% sont des PME, 33% des ETI, 13% des micro-entreprises,11% des grandes entreprises.
Les ODD sont connus et maitrisés par les 2/3 des entreprises européennes
Ces précisions faites, et au regard des résultats de ce Baromètre 2024, une chose est sure: les ODD semblent de plus en plus intégrés par les entreprises européennes. En effet, 69% d’entre elles affirment les connaître «de manière approfondie», quand 27% disent les connaitre plus superficiellement. Plus étonnant: seules 5% ont découvert leur existence à la réception du questionnaire! Toujours est-il qu’une large majorité d’entre elles affirme avoir déployé une stratégie de développement durable intègrant ces ODD tandis que 18% les intègrent sans avoir fixé une stratégie formelle. Reste un quart des entreprises qui, pour moitié, n’intègrent pas les ODD dans leur stratégie, et pour l’autre moitié affirment ne pas avoir de stratégie du tout.
L’égalité des sexes et une croissance durable, premières des préoccupations
Quelles actions mènent-elles prioritairement, toujours en lien avec les ODD? L’égalité des sexes concerne directement 44% des entreprises interrogées. Un chiffre en tous points égal à leur ambition d’agir pour une croissance économique durable. L’atténuation du changement climatique touche 41% des sondées, immédiatement suivie par la promotion de la santé (40%), la consommation et la production durables (39%) et l’éducation de qualité (36%). Loin derrière, la préservation des océans ne concerne que 11% d’entre elles. A peine moins que la sécurité alimentaire (13%) et les villes durables (17%), trois sujets pourtant au cœur des enjeux.
Un impact forcément positif
Ces engagements ont-ils un impact positif sur la performance économique de ces entreprises? Oui pour un tiers (32%) qui décrit toutefois l’impact plutôt faible. Une certitude, en tout cas: s’engager ainsi ne leur est pas négatif. Ils ne sont que 1% à le penser. Au contraire, 42% estiment y avoir trouvé un avantage considérable, 35% un avantage léger. En revanche, 26% ne mesurent et n’évaluent toujours pas leur contribution au développement durable et aux ODD de quelque manière que ce soit, contrairement aux 33% qui ont établi des indicateurs ainsi que des objectifs clairement mesurables pour le savoir . Restent les entreprises concernées par la CSRD. 87% affirment qu’elles utiliseront expressément les ODD dans leur rapport.
Les réseaux européens du Pacte mondial de l’ONU livrent leurs recommandations
Pour Nils Pedersen, Délégué général du Pacte mondial de l’ONU-Réseau France, «les entreprises européennes sont nombreuses à intégrer directement les ODD au cœur de leurs opérations, et donc à agir face aux défis contemporains. Pour autant, le secteur privé européen doit renforcer ses dynamiques de partenariats avec l’ensemble des parties prenantes concernées, car c’est une condition essentielle de la réussite de l’Agenda 2030.» De fait, face aux résultats de ce Baromètre, les réseaux européens du Pacte mondial des Nations Unies ont formulé cinq recommandations à l’attention des entreprises européennes: intégrer les ODD dans la stratégie d’entreprise, renforcer leur communication sur le sujet en intégrant des outils de mesure du progrès, tisser des partenariats avec davantage d’acteurs (gouvernements et organisations de la société civile compris), former les fournisseurs à ces enjeux, et enfin mieux articuler les ODD avec les enjeux financiers.