Ils viennent certifier la maturité de nos démarches RSE. Mais comment s’obtiennent-ils? Et à quoi obligent-ils? Sophie Yanou, Directrice d’Anjou Tourisme -le premier office de tourisme départemental à obtenir cette certification- a accepté de nous en dire plus.

Fin janvier, pour la première fois un office de tourisme départemental (Anjou Tourisme) recevait le label «Engagé RSE». Une distinction qui vient souligner l’exemplarité d’une organisation ou d’une entreprise dans sa démarche RSE. Si plusieurs labels de ce type existent (comme Lucie ou Empl’itude, par exemple), c’est toutefois l’AFNOR (Association Française de NORmalisation) qui demeure en France le large leader. Depuis sa création en 1926, l’association fixe (en toute indépendance) normes et labels. Et attribue, entre autres, ceux nommés «Diversité», «Egalité Professionnelle», «Origine France Garantie», et «Engagé RSE».
Comment obtenir un label AFNOR ?
Pour être certifiée par l’AFNOR, l’entreprise ou l’organisation doit impérativement réaliser un audit s’appuyant sur un référentiel. L’AFNOR en propose près de 500 qui s’adaptent à de très nombreux domaines d’activité. Celui permettant d’être labellisé «Engagé RSE» s’appuie, quant à lui, sur 55 critères répartis en 7 principes d’actions. A savoir:
- la gouvernance
- les droits humains
- les relations et conditions de travail
- l’environnement
- la loyauté des pratiques
- les questions relatives aux fournisseurs
- les communautés et le développement local.

Anjou Tourisme, un office de tourisme «Engagé RSE»
Avec plus de 170 sites touristiques, plusieurs millions de visiteurs et un chiffre d’affaire qui dépasse le milliard d’euros chaque année, le Maine-et-Loire est une zone touristique de premier ordre en France. Engagé depuis longtemps dans la cause environnementale, son agence de tourisme avait déjà signé en 2021 la convention «Passeport Vert». Un dispositif porté par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) qui vise à créer des destinations d’excellence sur le plan du tourisme durable. L’obtention récente du label AFNOR «Engagé RSE» niveau «Confirmé» vient donc comme un aboutissement, du moins comme une étape supplémentaire, pour Anjou Tourisme. Sa directrice Sophie Yanou a accepté de nous en dire plus.
Que représente, pour Anjou Tourisme, ce label «Engagé RSE» attribué par l’AFNOR?
Sophie Yanou: «C’est d’abord l’aboutissement d’un travail qui aura duré quasiment deux années. Mais c’est surtout le début d’une autre aventure. Car il ne suffit pas d’obtenir un label; il faut le maintenir! Voire l’améliorer. Dans dix-huit mois nous aurons une nouvelle évaluation pour vérifier notre progression. Puis, dans trois ans, une réévaluation totale. Le principe est de viser à une amélioration continue. De plus, nous avons obtenu ce label au niveau 3, mais il va de soi que nous visons le niveau 4, l’«Excellence ».»
Obtenir ce type de label ne serait-il pas devenu indispensable aujourd’hui, notamment dans votre secteur?
Sophie Yanou: «Oui, bien sûr. Et ceci, pour plusieurs raisons. En interne ce label nous oblige. Par ailleurs, les professionnels, comme les touristes qui consulteront notre site internet ou nos réseaux sociaux, sauront immédiatement que nous sommes engagés dans une démarche de qualité. La valorisation de nos offres se trouve donc renforcée. De même, nous avons reçu le label OPQUASP qui vient certifier nos bonnes pratiques numériques. Là encore, cela veut dire qu’on ne fait pas n’importe quoi: nous respectons le RGPD, la propriété intellectuelle, la réglementation sur les cookies etc… Tout cela donne (à juste titre!) la vision d’une structure extrêmement exigeante vis à vis d’elle même.
Pouvez-vous nous citer quelques exemples concrets de ce que vous avez mis en œuvre pour parvenir à cette labellisation?
Sophie Yanou: «C’est un label particulièrement exigeant. Il ne s’agit donc pas seulement d’acheter des ramettes de papier labellisées PEFC. Ca, c’est facile!.. Des tas d’autres éléments entrent en ligne de compte. Ainsi, par exemple, lorsque nous publions un post sur nos réseaux sociaux (Linkedin, Instagram ou Facebook), nous avons ensuite une note qui nous dit -en fonction d’un certain nombre de critères- si notre publication entre dans le cadre «développement durable» ou non. De manière générale, nous devons toujours interroger nos pratiques dès la conception d’un projet.»

Justement, que suppose ce travail de préparation?
Sophie Yanou: «C’est avant tout un travail d’équipe. Il faut donc embarquer les collaborateurs à nos côtés. C’est aussi un travail particulièrement intéressant et important car porteur de sens. Or, donner un sens me parait aujourd’hui absolument essentiel. Cela contribue au bien-être au travail, à fédérer les équipes… C’est aussi un projet qui embarque les partenaires. Car nous choisissons de façon très sélective les offres que nous proposons sur notre site, au regard des domaines d’application de ce label, et donc de notre stratégie RSE.»
Pour conclure, que conseilleriez-vous aux entreprises et aux différentes organisations qui ne seraient pas encore entrées dans ce type de démarche?
Sophie Yanou: «Je dirais que, même si (pour des tas de raisons qui leur sont propres et qu’il ne m’appartient pas de juger), ces structures ne vont pas jusqu’à la labellisation, elles ont tout intérêt à se saisir tout de même de ces sujets. Car c’est un label de progrès. Un label de vérité et d’authenticité. Se pencher sur ces problématiques apporte de la méthode et de la réflexion sur le sens des actions que l’on conduit.»