Justo Garcia – Orano : « Le projet d’Orano est de proposer des solutions décarbonées »

par Yann A.
4 minutes de lecture

Justo Garcia, responsable des financements publics pour les projets batteries chez Orano nous explique sur le salon Drive To Zéro les actions menées par l’entreprise pour recycler les batteries des voitures électriques.

Orano c’est quoi ?

Orano est un acteur historique du nucléaire en France. Nous comptons plus de 17 000 salariés issus de la séparation d’Areva.  Aujourd’hui, on se concentre sur les activités du cycle du combustible nucléaire, de la mine jusqu’à la conversion, le recyclage des combustibles, l’ingénierie, le transport logistique des matières nucléaires. C’est toute une activité, pour supporter et apporter une expertise au cycle du combustible nucléaire.

Un nouveau projet sur la décarbonation

Orano a cherché de nouvelles activités qui soient en lien avec la décarbonation et donc pour aider la transition énergétique. On a commencé par le recyclage des batteries lithium-ion. Ensuite on a développé, un nouveau procédé très innovant de mise en sécurité et de récupération des matériaux d’intérêt qui sont dans les batteries lithium-ion. Lorsque l’on parle de chimie NMC (nickel, cobalt, manganèse), l’objectif, c’est de récupérer ces matières pour les réutiliser dans de nouvelles fabrications de batteries et donc pour réalimenter les gigafactories. Ça, c’est la première partie du recyclage. Après, c’est à partir de la matière récupérée, qu’on refabrique des matériaux de cathode, ce qu’on appelle les pré-CAM et les CAM.

Le recyclage des batteries des voitures électriques

Grâce à notre future usine de recyclage, l’objectif, c’est de recycler la batterie et d’également se conformer à la réglementation européenne qui vise à recycler à un taux important. Aujourd’hui, notre procédé permettra de récupérer tous ces matériaux d’intérêt dans le cadre du recyclage, pour ensuite alimenter les nouvelles usines et ensuite des gigafactories. On aura à Dunkerque une usine de recyclage et deux usines de fabrication de matériel actif de cathode.

Un objectif de nombre de batterie sorties ?

Aujourd’hui, sur la partie recyclage, on pourra recycler l’équivalent, en gros, de 100 000 batteries de véhicules. Mais, pour recycler, il faut d’abord qu’on ait accès aux batteries. D’où notre partenariat avec Stellantis, signé en octobre dernier, pour la création d’une coentreprise dédiée au recyclage. Donc, via ce partenariat, nous aurons accès aux batteries de fin de vie, mais également aux rebuts de production des gigafactories. C’est un démarrage quand même assez spécifique et très délicat, donc il y a des rebuts de production importants. À  leur démarrage nos usines seront alimentées majoritairement par des rebuts de production, mais très rapidement, elles seront remplacées par les batteries de fin de vie, puisque effectivement, le marché est en très grande progression. Donc, on arrivera à réintroduire 10% de matières de cathode dans les nouvelles batteries d’ici 10 ans.

Le partenariat entre Stellantis et Orano

En octobre dernier, nous avons signé un partenariat avec Stellantis en vue de créer cette co-entreprise. Elle sera dédiée au pré-traitement, c’est-à-dire extraire les modules de la matière active. On pourra, ensuite, utiliser cette matière active dans la partie hydrométallurgique du recyclage pour en extraire les métaux. Grâce à ce partenariat, nous aurons accès au revu de production des gigafactories, puisque pour fabriquer leurs batteries, ils ont besoin effectivement des matières actives. Ensuite, on aura accès aux batteries de fin de vie, mais qui arriveront progressivement. D’ici une dizaine d’années, on arrivera à une stabilisation du nombre de batteries à recycler.

Comment inscrire ce genre de projet chez Orano ? 

C’est un projet très important puisque les trois usines qu’on a prévu de construire à Dunkerque représentent un investissement de plus de 1,5 milliard avec 1 300 employés nécessaires pour les faire tourner . Aujourd’hui, c’est un projet assez important, mais qui s’inscrit dans l’ADN d’Orano, qui est de proposer des solutions décarbonées. Notre objectif est de concevoir et proposer des produits dans une optique de réutilisation, en mettant toujours le recyclage au cœur des préoccupations d’Orano et de la filière nucléaire. En effet, on réutilise le combustible nucléaire via le MOX, pour avoir une vue circulaire et ne pas mettre en déchet des matières.

Aujourd’hui, la préoccupation majeure est vraiment de proposer une solution intégrée, c’est-à-dire, la fin de vie mais aussi le devenir et assurer également une préservation des ressources. En effet, grâce au recyclage, on va également éviter d’avoir accès aux ressources primaires, ce qui va limiter notre impact sur l’environnement. Penser vraiment à l’avenir, penser un usage aujourd’hui, et quel sera notre impact pour réduire au maximum. Réduire notre impact, c’est également pouvoir réutiliser ces matières pour de nouveaux usages.

Articles similaires