A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le gaspillage alimentaire organisée ce 16 octobre, Phenix vient de dévoiler son Baromètre 2025 sur la revalorisation des invendus dans la grande distribution. Et les résultats confirment une tendance lourde: loin d’être un simple engagement éthique (ou une communication faussement engagée), la lutte contre le gaspi s’impose désormais comme un levier de performance environnementale, mais aussi économique et sociale.
Une transformation structurelle de la grande distribution
Autrefois perçue comme une contrainte, la gestion des invendus est devenue un enjeu stratégique du côté de la grande distribution. Pour preuve, après avoir observé et analysé 253 magasins (69% de supermarchés et 31% d’hypermarchés), le spécialiste de la gestion des invendus et du surplus alimentaire Phenix a publié son Baromètre 2025. Et celui-ci confirme une incontestable progression. En l’espace de deux ans, ce sont en effet 40% de tonnes de déchets supplémentaires qui ont été évitées en hypermarchés. Mieux: jusqu’à 82% des invendus sont désormais revalorisés. Du moins, dans les enseignes les plus engagées. Au total, 220 000 repas sont sauvés chaque année en hypermarchés, 89 000 en supermarchés. Là où, autrefois, cette gestion des invendus reposait sur quelques initiatives isolées, elle est aujourd’hui fortement intégrée au quotidien.
Trois axes principaux
Ainsi, plusieurs dispositifs ont été mis en place au fil du temps. Et tous ont été pérennisés. Les promotions sur les produits à date courte, d’abord. Des ventes qui ont progressé de 31% en deux ans dans les hypermarchés. Autre levier: le don alimentaire, pilier historique, représente en moyenne 120 000 repas redistribués par an et par hypermarché. Enfin, les paniers anti-gaspi (par des applis comme Too Good Too Go, notamment) sont de plus en plus plébiscités. Et permettent de sauver quelques 4 600 repas par an en hypermarchés, 2 600 en supermarchés. Tout en évitant jusqu’à 20 tonnes de CO₂ par magasin.
Des bénéfices concrets pour la planète… et pour les comptes
Mais, toujours selon cette étude réalisée par Phenix, la revalorisation des invendus ne se limite pas à un geste responsable. Elle a aussi un impact économique. En moyenne, un hypermarché gagne en effet 430 624 € HT par an grâce à la revalorisation de ses invendus, un supermarché 173 588 € HT. Quant aux dons, ils représentent à eux seuls respectivement 164 000 € et 62 000 €. Enfin, à l’échelle nationale, la généralisation de ces pratiques permettrait d’éviter près de 300 000 tonnes de déchets et 1,8 million de tonnes de CO2 chaque année. Soit l’équivalent des émissions annuelles de 180 000 Français.
Une responsabilité RSE devenue levier de compétitivité
Pas de doute: longtemps associée à une stratégie promotionnelle, la lutte contre le gaspillage alimentaire est bel et bien devenue un véritable levier de compétitivité. En d’autres termes, les enseignes les plus vertueuses ne se contentent plus d’éviter la perte: elles créent de la valeur, améliorant à la fois leur marge, leur bilan carbone et leur image auprès des consommateurs. Reste toutefois à poursuivre (et à amplifier) les gros efforts entrepris. Car si la grande distribution a indéniablement progressé, le potentiel de réduction du gaspillage alimentaire demeure évidemment considérable.