Dans une optique de valorisation de ses déchets non recyclables, le secteur cimentier entend travailler étroitement avec les territoires. Mais s’il parvient à couvrir aujourd’hui plus de la moitié des ses besoins énergétiques annuels grâce à cette démarche, l’objectif des 80% qu’il s’est fixé à l’horizon 2030 est encore loin… Pour l’épauler, France Ciment en appelle au soutien de l’Etat.
Comme son nom l’indique, France Ciment regroupe les acteurs de l’industrie cimentière. A savoir les cinq sociétés productrices de ciment en France: Heidelberg Materials, Imerys SA, Lafarge France, Eqiom et Vicat. A eux tous, ces groupes emploient près de 4 500 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de 2,4 milliards d’euros. Profitant du Salon des maires et des collectivités locales qui s’est tenu récemment, et à une époque où les territoires sont appelés à accélérer sur les différents défis liés à la transition écologique, France Ciment a souhaité rappeler les liens aussi étroits que nécessaires qui lient la filière à ces collectivités. A commencer par ceux qui concernent la gestion raisonnée des déchets non recyclables dans laquelle elle prend une part très active.
L’économie circulaire, maillon fort de la valorisation locale des déchets non recyclables
Dans un communiqué, l’organisation professionnelle se félicite: «Alors que la France doit mettre totalement fin à l’enfouissement des déchets d’ici 2030, plus de 17 millions de tonnes étaient encore enfouies en 2022. En prenant en charge chaque année 1,5 million de tonnes de déchets, le secteur cimentier permet aux collectivités territoriales de réduire l’enfouissement et l’incinération des déchets en donnant une seconde vie aux refus de tri. Une démarche de «double valorisation» qui permet de transformer ces déchets en source d’énergie et en matière première, réduisant d’autant l’empreinte de l’industrie.» Concrètement, la vingtaine de sites industriels cimentiers que compte la France s’active aujourd’hui à favoriser «la création de boucles d’économie circulaire en tant que maillon fort de la valorisation locale des déchets. Elle participe au renforcement d’une industrie française plus durable, souveraine, solidement ancrée dans les territoires et pourvoyeuse d’emplois.»
Comment s’opère la valorisation de ces déchets?
Ces déchets non recyclables sont d’abord valorisés comme source d’énergie. Les cendres issues de leur combustion fusionnent avec la matière première minérale durant la cuisson du clinker (le principe actif du ciment). Au total, 140 000 tonnes sont ainsi revalorisées. «Ce qui permet d’éviter chaque année l’émission d’1,8 million de tonnes de CO2 d’origine fossile, et d’abaisser de 0,6 million de tonnes les prélèvements en ressources minérales primaires.», précise encore France Ciment. Avant d’ajouter: «En 2023, 52% des besoins en énergie thermique des cimenteries françaises ont été couverts grâce à la valorisation des déchets, permettant de diminuer d’autant le recours aux ressources fossiles. Le secteur ambitionne d’atteindre un taux de substitution de 80% en 2030.»
Une démarche trop peu reconnue par l’Etat, selon France Ciment
Et France Ciment d’en appeler à une meilleure reconnaissance de l’Etat et de la loi face à ce travail de double valorisation énergie et matière pour les combustibles alternatifs utilisés dans son secteur. «La filière souhaite poursuivre le dialogue avec les autorités compétentes, de concert avec les collectivités territoriales, pour s’accorder sur cette reconnaissance.»