Accueil » Entreprises et Collectivités » Rémi-Pierre Lapprend: «Le mécénat environnemental nécessite une implication sur le long terme.»

Rémi-Pierre Lapprend: «Le mécénat environnemental nécessite une implication sur le long terme.»

par Laurent F.

Une Fondation consacrée aux arbres, un engagement social fort, une politique de sensibilisation qui l’est tout autant… Rémi-Pierre Lapprend, Directeur RSE et Engagement de Maisons du Monde, et Directeur Général de Maisons du Monde Foundation (son fonds de dotation) nous en dit plus sur les engagements éco-responsable de l’enseigne.

Maisons du Monde Foundation

En 2022, Maisons du Monde a lancé le mouvement «Good is Beautiful» au sein duquel s’inscrit Maisons du Monde Foundation. De quoi s’agit-il? 

Rémi-Pierre Lapprend: «Avec «Good is Beautiful», nous avons souhaité donner une nouvelle dimension à la démarche RSE que nous avons entamée dans les années 2010. L’idée était de mieux l’intégrer à notre stratégie d’entreprise. Et de la rendre visible à nos clients pour pouvoir les embarquer et en faire ainsi une force de notre marque. Cela passe par notre offre de produits et notre volonté de réduction de notre empreinte carbone, mais aussi par nos engagements RH. Et par nos actions de mécénat que nous portons avec Maisons du Monde Foundation. «Good is Beautiful» rassemble donc tous ces aspects et résume notre volonté d’allier le «Beau et le Bon».»

Parlons de cette Fondation, d’abord…

Rémi-Pierre Lapprend: «Avant sa création, le sujet de la déforestation était déjà au cœur de notre politique RSE puisque les arbres sont au centre de notre activité. Se posait alors pour nous un double enjeu. D’une part, proposer des produits issus de forêts gérées durablement et, de ce fait, ne pas participer à la déforestation. D’autre part, redistribuer une partie de nos bénéfices à des associations qui agissent pour la préservation des arbres. En 2015, afin d’augmenter l’impact des premiers projets mis en place et de pérenniser notre démarche, nous avons créé cette Fondation devenue Fonds de dotation en 2021. Elle porte sur deux grands axes: le soutien à des associations de terrain, et des actions de sensibilisation auprès du grand public

«Il ne s’agit pas seulement de planter des arbres au kilomètre mais d’accompagner des projets opérés par et pour les populations locales afin de leur ouvrir de nouveau débouchées économiques.»

Rémi-Pierre Lapprend, D.G. de Maisons du Monde Foundation

Quelles associations soutenez-vous?

Rémi-Pierre Lapprend: «Une trentaine, par le biais de conventions de trois ans renouvelables. Car le mécénat environnemental nécessite une implication sur le long terme. Nous les sélectionnons par appels à projets aux côtés d’un comité d’experts issus d’associations de terrain. Je peux vous citer notamment le Fonds pour l’arbre, une structure créée en France pour aider les agriculteurs à réintégrer les arbres dans leurs parcelles. Dans les pays du sud nous soutenons entre autres l’Institut Jane Goodal sur un projet au Sénégal et un autre en Tanzanie. Le tout, avec des approches toujours holistiques. Car il ne s’agit pas seulement de planter des arbres au kilomètre mais d’accompagner des projets opérés par et pour les populations locales afin de leur ouvrir de nouveau débouchées économiques.»

Fonds pour l’arbre @ Maisons du Monde Foundation

Concrètement, que représente ce fonds?

Rémi-Pierre Lapprend: «Un peu plus de 7 millions d’euros pour une soixantaine de projets soutenus depuis notre création.» 

Outre cette aide, agissez-vous sur d’autres leviers?

Rémi-Pierre Lapprend: «Oui, nous leur apportons des outils méthodologiques afin de leur permettre d’évaluer l’impact de leurs projets. Notre objectif est de les outiller, et de les aider à construire un écosystème en les mettant en relation avec d’autres acteurs agissant sur les mêmes enjeux.

Cela étant dit, nous souhaitons collaborer davantage avec d’autres mécènes. Sur cet aspect environnemental nous sommes assez peu nombreux. Nous avons donc besoin de travailler ensemble afin de mieux identifier les projets, et de répondre le plus finement possible aux problématiques. Ainsi, le Fonds pour l’arbre est désormais soutenu par plusieurs autres fondations, comme Yves Rocher, Nature & Découvertes, M6… Nous avons également lancé récemment un nouvel appel à projets en partenariat avec la Fondation Yves Rocher. Ce type de mutualisation est important; il participe à la sensibilisation du grand public.»

De quelle manière? 

Rémi-Pierre Lapprend: «Toutes ces marques bien connues deviennent alors les porte-voix de ces causes. Lorsque nous proposons à nos clients l’arrondi en caisse pour soutenir l’une de ces associations, nous les sensibilisons à la déforestation. Et cela fonctionne bien: plus de 2 millions d’euros ont été collectés depuis 2017 grâce à ces micro-dons de 15 centimes en moyenne 

Welovegreen @ Maisons du Monde Foundation

Et au delà de votre seule clientèle? De quelle façon pensez-vous sensibiliser le grand public?

Rémi-Pierre Lapprend: «Nous ambitionnons de multiplier les prises de parole. Ainsi, par exemple, depuis l’an passé, nous sommes partenaires du festival Welovegreen au cours duquel nous organisons des animations autour des arbres et de la déforestation. Toucher le grand public et lui donner des clés pour agir est véritablement la «deuxième jambe» de notre action. »

Vous impliquez également vos collaborateurs, notamment par les Solidaritrips. Quel est le concept? 

Rémi-Pierre Lapprend: «Nous finançons des projets qui sont souvent assez éloignés de chez nous. Pour les fédérer encore davantage, nous avons donc souhaité embarquer nos 8 000 collaborateurs à nos côtés, sur le terrain. Deux voyages sont organisés chaque année. Ils s’adressent à des collaborateurs se déclarant candidats, et qui sont tirés au sort sans aucun critère d’éligibilité. Nous envoyons un groupe de huit à dix personnes sur un projet dans un pays du sud (cette année, à Madagascar), et sur un un autre en France via le Conservatoire Méditerranéen Partagé que nous soutenons aussi.»

Solidaritrips @ Maisons du Monde Foundation

Autre volet de votre démarche RSE, votre engagement pour l’égalité hommes-femmes… 

Rémi-Pierre Lapprend: «Absolument. Là encore, nous avons deux piliers. En interne,  d’abord. Certes, nous avons 2/3 de femmes dans nos effectifs, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser notre vigilance. Nous travaillons donc beaucoup sur cette égalité. En terme salarial, mais aussi de promotions internes et de bien-être au travail. En parallèle, nous menons là encore des actions de mécénat avec la création de lieux de vie.»

C’est-à-dire?

Rémi-Pierre Lapprend: «Ces lieux de vie «Good is Beautiful» répondent à un engagement né en 2020, lors du premier confinement. Nous nous sommes alors demandés comment Maisons du Monde pouvait intervenir et se rendre utile. La Fondation des Femmes a été l’une des premières associations à frapper à notre porte en nous demandant de l’aider à créer des lieux chaleureux et confortables pour les femmes victimes de violences conjugales dont le nombre a particulièrement augmenté pendant ces mois de confinement. Depuis, d’autres nous ont fait le même type de demandes. Nous agissons donc désormais auprès de plusieurs associations qui viennent en aide à différents profils de femmes en situation de vulnérabilité. Nous le faisons par des dons de produits. C’est notre modeste contribution à leur reconstruction. 

Articles connexes