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Le commerce équitable est-il vraiment… équitable ?

par Laurent F.

L’appellation est devenue si quotidienne qu’on finit par ne plus savoir ce qu’elle implique. Ni ce qu’il faut croire ou non. Vaste terrain pour un greenwashing sans état d’âme ou appellation réellement humaniste et solidaire ? À l’occasion de la «Quinzaine du commerce équitable» qui se tient jusqu’au 28 mai, on fait le point. 

Chaque année, la «Quinzaine du commerce équitable» mobilise les acteurs du secteur, et c’est depuis le 13 mai jusqu’au 28 que l’édition 2023 se déroule. Durant ces quinze jours, entreprises, collectivités et associations engagées organisent, soutiennent et relaient des centaines d’opérations. Débats, conférences, animations, diffusions de films, jeux et dégustations sont ainsi organisés partout en France. Une grande campagne nationale coordonnée par le collectif Commerce Équitable France.

Un commerce très encadré… et contrôlé !

Cette actualité posée, est-il vraiment utile de le rappeler : pour être équitable, le commerce (donc les produits et services vendus) doit garantir une juste rémunération des producteurs. Ceci pour s’assurer que celles et ceux qui en sont à l’origine puissent vivre dignement de leur métier. Il doit aussi leur assurer un accompagnement «dans la mise en œuvre et l’adoption de modes de production permettant de faire face aux enjeux du réchauffement climatique et de la protection de la biodiversité.» Des gages de sérieux et d’authenticité, donc. Mais qui sont parfois remis en doute par les consommateurs qui peuvent parfois penser à un greenwashing plutôt qu’à un réel engagement. Erreur, en vérité. Car si tel a parfois été le cas il y a quelques années, le commerce équitable est aujourd’hui régulé par la loi de 2014 sur l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). 

Aujourd’hui, ce sont donc quelque 10 000 produits et plus de 500 entreprises qui sont certifiés équitables par l’un ou par l’autre des huit labels existants. Ceux-ci viennent garantir la conformité des produits et services selon des critères bien définis, mis en œuvre par l’ensemble des acteurs économiques des filières concernées. Et, pour éviter tout abus, des contrôles indépendants sont très régulièrement organisés. 

 

Les 8 labels présents sur le marché français

Absolument obligatoires, les huit labels de commerce équitable présents sur le marché français sont de différentes natures. Certains encadrent les filières internationales autant que l’origine France : 

  • Biopartenaire (Equitable & Bio)
  • Fair for Life
  • Fairtrade Max Havelaar
  • Guaranteed Fair Trade (World Fair Trade Organization)
  • Tourisme Équitable (Attention : ce label n’a rien à voir avec les labels Afnor Engagé RSE qui peuvent aussi être décernés à des entreprises ou des organisations du secteur touristique)

D’autres garantissent les seules filières françaises : 

  • Agri Ethique France
  • Bio Equitable en France

Enfin, Producteurs Paysans encadre les filières internationales.

 

Les 7 principes fondamentaux fixés par la Loi ESS 

Pour être reconnus issus du commerce équitables et bénéficier de l’un ou l’autre de ces labels, les produits mis en vente doivent répondre à sept principes fondamentaux fixés par la loi ESS de 2014. Ces sept principes sont les suivants :

  • Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée.
  • La valorisation de modes de production et d’exploitation respectueux de l’environnement et de la biodiversité tels que l’agroécologie.
  • La transparence et la traçabilité des filières.
  • Le versement d’un montant supplémentaire pour financer des projets et des dynamiques collectives.
  • Le renforcement des organisations de producteurs avec une gouvernance démocratique.
  • Un partenariat commercial sur la durée.
  • La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables.

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