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Gabrielle Piot : « L’idée, c’est qu’on ait des synergies et qu’on puisse guider les personnes »

par Clémentine Elisabeth

Gabrielle Piot, Responsable Partenariat et Écosystème, donne un aperçu complet de l’atelier 2tonnes, en expliquant son déroulement, ses objectifs ainsi que le suivi auprès des participants.

2tonnes, la suite logique de la Fresque du Climat ?

C’est vraiment ça. On s’est inspiré de la fresque du climat. Les deux cofondateurs sont d’ailleurs fresqueurs du climat. Je suis moi-même fresqueuse également. On part du constat qu’il ne suffit pas d’avoir compris qu’il y avait des enjeux climatiques très graves pour passer à l’action, mais d’avoir les ordres de grandeur et d’avoir envie d’agir, d’avoir des idées de solutions qu’on peut activer à l’échelle individuelle et collective. C’est comme ça qu’est né 2tonnes. L’idée, c’est d’accélérer ou même d’impulser des transitions pour transformer tous les acteurs et actrices de la société en acteurs épanouis de la transition sociale et écologique.

Concrètement, comment ça se déploie ?

Ça se déploie en un atelier d’intelligence collective, en groupe de 6 à 15 personnes, qui dure trois heures, donc sur le même modèle que la fresque. L’idée, c’est qu’on fait un voyage collectif jusqu’en 2050, parce que 2tonnes, c’est deux tonnes de CO₂ équivalent par personne en moyenne par an, en 2050. Ça découle de l’accord de Paris pour contenir le réchauffement climatique sous 1,5 degré. Ça implique, suivant les scénarios du rapport de GEC, d’être en moyenne à deux tonnes par personne et par an en 2050.

Qu’est-ce qu’on va faire dans ce voyage jusqu’en 2050 ?

Avant l’atelier, on calcule son empreinte carbone grâce à notre simulateur. Durant l’atelier, on va, tour à tour, prendre des actions individuelles et collectives, comme par exemple : remplacer la viande rouge par de la viande blanche à l’échelle individuelle, voyager plus proche….  À l’échelle collective, on va, par exemple : changer les pratiques agricoles,  éduquer les populations, remplacer le parc automobile par des voitures plus légères et électriques… Ces actions vont être rentrées en temps réel dans la plateforme et on va voir à chaque tour les baisses d’empreinte carbone que cela génère pour nous, pour le
groupe et pour le Français moyen également.

Cela permet de se fixer des objectifs clairs pour les années à venir

C’est ça.  Pour simplifier, les solutions ont été réparties par thématiques, par tour. Dans la réalité,
tout est activé à peu près en même temps. On ne va pas faire trois ans d’alimentation, puis trois ans de
transport.  Mais nous, pour simplifier, on a fait alimentation, logement, transport, énergie, etc.

La mise en application des solutions

On a pas mal de petits coups d’éclat. Typiquement, dans mon ancienne école, je vais vous parler d’un  sujet qui me touche, on a eu un déploiement l’année dernière :  une après-midi, 900 élèves qui ont fait l’atelier. On a aussi la communauté du plateau Picard. On a sorti un post là-dessus et il y a même un article sur notre site à ce sujet. On a aussi des grosses entreprises qui le déploie, notamment Danone. On a des vidéos et des posts LinkedIn à ce sujet.

Combien de personne ont réalisé les ateliers 2tonnes ?

Aujourd’hui, on est en train de passer le cap des 150 000 personnes. Et on a 8 000 animateurs et  animatrices qui sont formés à l’animation de l’atelier 2tonnes. C’est en France et à l’international, majoritairement en France, mais on a aussi  une version 2tonnes Monde qui permet d’adapter l’atelier dans quasiment tous les pays.

Après 2tonnes, qu’est-ce qu’il se passe ?

Après 2tonnes, il y a plein de choses. L’idée, c’est qu’on ait des synergies et qu’on puisse guider les personnes, les l’organisation, les entreprises, les associations, vers une suite, parce qu’effectivement, ça ne s’arrête pas à la sensibilisation. C’est un moyen pour prendre action par la suite. Un exemple que je peux donner, c’est un partenariat qu’on a avec Samy, qui fait du bilan carbone. Et donc, typiquement, on a l’équipe Grand Compte, qui se charge de transformation des entreprises et qui est en lien très souvent avec Samy pour rediriger les personnes. Une fois qu’on a fait l’atelier 2tonnes en entreprise, on calcule son bilan carbone et on suit un plan d’action. Toujours en entreprise, on a un partenariat avec les collectifs. On va avoir des apéros, des ateliers avec les personnes des collectifs qui peuvent impulser les transitions à l’intérieur des entreprises. On va les sensibiliser, puis leur donner des outils. Après, on a plein de choses à l’échelle individuelle ou collective. Je prenais tout à l’heure l’exemple d’Helios ou Greengot, une fois qu’on voit aussi l’impact de son argent, qui est très important, que ce soit dans les cartes avec les exemples d’actions, en post-atelier, ou quand on discute, il y a pleins d’exemples. À chaque fois, quand on anime, on pose plein de questions sur toutes les solutions à mettre en place après l’atelier.

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