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Flottes automobiles: Une année 2022 en demi-teinte, mais pourquoi?

par Laurent F.

Si, après quatorze mois de forte baisse le marché automobile a connu une légère embellie en août, il n’en va pas tout à fait de même pour celui des flottes… qui poursuivent néanmoins leur verdissement!

Le marché national automobile a beau avoir montré un léger rebond cet été, les ventes de véhicules particuliers et d’utilitaires légers auprès des entreprises se maintiennent solidement dans la crise: leurs immatriculations ont chuté de 16,4% depuis janvier.

Certes, selon l’Arval Mobility Observatory (anciennement Observatoire du Véhicule d’Entreprise) la baisse s’est un peu ralentie au mois d’août. Mais tout relatif, le ralenti. Si les ventes de véhicules particuliers (VP) se sont montrées plutôt stables (26 618 unités, -0,5%) les utilitaires légers (VUL) se sont littéralement effondrés :13 366 unités vendues, soit -16,5%.

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Les véhicules 100% électriques s’en sortent bien, le superéthanol aussi!

Quelles sont les énergies les plus recherchées par les entreprises, ces temps-ci? Certainement pas le diesel, en tout cas. Sans surprise, son repli est massif: c’est encore -17,7% d’immatriculations enregistrées en août. Plus surprenant, les hybrides non plus. Elles enregistrent une chute de 11,4%. Non, les reines des flottes d’entreprises seraient plutôt à chercher du côté des voitures essence (+22%). Et surtout des voitures électriques qui, elles, ont multiplié leur présence à hauteur de +25,7%. Mais (toujours selon l’Arval Mobility Observatory), un autre engouement absolument spectaculaire s’est fait jour: le superéthanol. La hausse des immatriculations parle d’elle-même: +2 200%

Bref, les parts de marché des différentes énergies (VP et VUL inclus) sont désormais les suivantes: 46,42% pour le diesel, 24,34% pour l’essence, et 8,29% pour l’électrique. Quant à la part des hybrides elles sont représentées à hauteur de 19,04%: 10,85% pour les hybrides simples et 8,19% pour les rechargeables.

La possible augmentation du coût du carburant en 2023 inquiète 59% des gestionnaireS de flottes de transport européens.

Pénuries et inflation généralisée sont passées par là

Reste à comprendre les raisons de ce bilan très contrasté. Et elles sont multiples. Bien sûr, le marché des flottes suit logiquement le marché national automobile. Et même mondial puisque la baisse est générale. Depuis janvier 2022, l’ensemble de l’Europe a ainsi vu ses immatriculations chuté de 11,8% rapport à 2021. En cause notamment, les problèmes d’approvisionnement qui ralentissent la production et la livraison des véhicules. Linflation aussi, qui gonfle les prix au point de devenir souvent dissuasif. Sans compter les frais de fonctionnement des flottes, eux aussi à la hausse. Du moins si l’on en croit un récent sondage réalisé par l’institut de sondage britannique Censuswide, pour l’éditeur de logiciels de gestion américain Solera. Un sondage effectué sur 1 523 gestionnaires de flottes de transport, venus de neuf pays européens: l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni et la Suisse. 

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Vers une pénurie de chauffeurs?

Sa conclusion? Selon 76% des gestionnaires, assurer le bon fonctionnement des parcs est beaucoup plus coûteux depuis six mois. Et cela risque de se poursuivre: la possible augmentation du coût du carburant en 2023 inquiètent 59% d’entre eux. Les responsables de flottes du dernier kilomètre sont même 66% à le craindre. Autre crainte: une possible pénurie de chauffeurs au regard de l’augmentation du volume des livraisons à effectuer. Bref, pas de quoi inciter à l’achat de nouveaux véhicules!

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