La RSE s’impose désormais comme un critère clé dans les stratégies immobilières. C’est ce que révèle la 3ème édition du Baromètre des implantations tertiaires réalisée par l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI), en partenariat avec EY, l’EPA Euroméditerranée et La Française REM.
La décarbonation des bureaux, une priorité absolue!
Les résultats du Baromètre 2025 des implantations tertiaires sont clairs et nets. Ils traduisent une double dynamique: les entreprises affichent à la fois la volonté forte de décarboner leurs bureaux en même temps qu’ils expriment de plus en plus fortement leurs attentes vis à vis des bailleurs. En effet, 81% des dirigeants considèrent la décarbonation comme une priorité stratégique. Dans les grandes entreprises, c’est même 86%. Le message est donc limpide: les immeubles tertiaires performants ne sont plus seulement un atout, mais un véritable prérequis pour répondre aux objectifs réglementaires, maîtriser les coûts et satisfaire aux attentes des collaborateurs.
Des actions concrètes et rapides pour y parvenir
Pour y parvenir, les actions mises en œuvre privilégient d’abord des mesures accessibles et rapides à déployer. Favoriser la mobilité durable (76%), sensibiliser les collaborateurs (75%), une meilleure gestion des déchets (74%) et un pilotage énergétique des bâtiments (55%) pour commencer. Quant aux travaux plus lourds -comme la rénovation thermique, la modernisation des systèmes de chauffage et de climatisation, ou l’installation d’énergies renouvelables- ils comptent aussi pour beaucoup, mais nécessitent évidemment des investissements bien plus conséquents.
Un fossé entre les ambitions des entreprises et l’offre disponible
Malgré cette forte implication, une réalité s’impose à tous: la réalité du marché immobilier, notamment en régions. «L’offre immobilière ne correspond pas toujours aux attentes en matière de performance environnementale», constate Marc Lhermitte, associé chez EY. De fait, 40% des sondés exerçant en régions jugent l’offre de bureaux inadaptée à leurs besoins, regrettant même un manque de flexibilité et de modernité. Plus de la moitié d’entre eux estiment d’ailleurs que des rénovations structurelles sont indispensables pour répondre aux normes actuelles. Et près de 68% des entreprises souhaitent que les propriétaires financent directement les travaux liés au confort thermique et à l’efficacité énergétique. Une demande qui atteint jusqu’à 84% dans certaines régions.
«Les sujets ESG ne sont plus réservés aux experts, ils sont désormais au cœur des discussions entre propriétaires et locataires.»
Virginie Wallut, responsable d’activité ISR chez La Française REM
Des entreprises prêtes à payer plus
Quoiqu’il en soit, plus d’une entreprise sur deux estime aujourd’hui que ces enjeux reconfigureront profondément les stratégies immobilières d’ici cinq ans. Autre signe fort (voire étonnant!): plus de la moitié des répondants se disent prêtes à payer un loyer plus élevé (en moyenne +7,7%) pour accéder à des bureaux à meilleure performance environnementale. Encore faut-il que les bailleurs s’investissent sur ces sujets… Et c’est, heureusement, de plus en plus le cas, si l’on en croit les observateurs. Virginie Wallut, responsable d’activité ISR chez La Française REM, le confirme: «Les sujets ESG ne sont plus réservés aux experts, ils sont désormais au cœur des discussions entre propriétaires et locataires.»
Bref, c’est bien une transformation durable du marché tertiaire qui se dessine ces temps-ci. Pour l’ADI (qui représente plus de 400 directeurs immobiliers en France), la RSE s’impose désormais comme un critère structurant dans les décisions d’implantation. Le bureau n’est plus seulement un lieu de travail: il devient un outil stratégique au service de la performance environnementale, du bien-être des collaborateurs et de la compétitivité.