E-commerce: Près de 4,4 milliards de sacs plastiques inutiles seront livrés aux Français d’ici 2030 selon une étude

Par Laurent F.
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Les sacs plastiques

 

Selon une étude réalisée par Development Economics pour DS Smith, s’ils sont désormais interdits dans les magasins physiques les emballages plastiques sont encore très largement utilisés chez les e-commerçants. La preuve en ces quelques chiffres impressionnants.

Parce que la législation les interdit depuis juillet 2016 dans les magasins physiques, les sacs plastiques à usage unique ont quasiment disparu du paysage. Mais seulement chez ceux qui consomment dans leurs magasins de proximité. Car la réalité est toute autre lorsque l’on opte pour le commerce en ligne: non concernée par cette réglementation, les enseignes d’e-commerce -elles- n’ont rien abandonné de leurs habitudes d’emballages, bien au contraire. C’est ce que vient montrer une étude réalisée par Development Economics pour l’entreprise d’emballages durables DS Smith. 

Une uniformisation de la loi est nécessaire, mais… 

Concrètement, ce sont aujourd’hui plus d’1,5 million de sacs en plastique livrés chaque jour aux Français. Pire: si rien ne change d’ici là, et au regard de l’explosion du e-commerce, l’étude de DS Smith estime à 43% l’augmentation de leur usage d’ici à 2030. Le secteur pourrait ainsi livrer environ 4,4 milliards de sacs plastiques inutiles en France d’ici 2030. Soit 837 millions chaque année, et 83 000 sacs plastiques livrés chaque heure. Une situation d’autant plus préoccupante que seulement 4% de ces sacs emballant des produits de mode livrés en France sont aujourd’hui réutilisés ou recyclés, les 96% restants (557 millions en 2024) terminant leur course en décharge ou dans les incinérateurs. D’où l’absolue nécessité d’uniformiser la loi en étendant l’interdiction de l’usage des emballages plastiques à usage unique au e-commerce. Une option d’ailleurs souhaitée par 72% des Français.

Trop peu d’alternatives au plastique

PDG de DS Smith Packaging France, Thibault Laumonier souligne toutefois les efforts entrepris par certaines enseignes. «Avec certaines des plus grandes marques du monde, nous estimons avoir déjà remplacé plus d’un milliard de pièces en plastique au cours des quatre dernières années. Mais nous devons faire plus. Alors que les achats en ligne ont augmenté, les enseignes d’e-commerce sont en retard par rapport aux magasins physiques. Des marques comme Zalando ont prouvé que le changement est possible, mais il y a un obstacle: il n’y a tout simplement pas assez d’alternatives en papier disponibles. Notre industrie doit intensifier ses efforts pour les fournir.»

Et le PDG de poursuivre: «Les consommateurs n’en veulent pas, et les marques risquent leur réputation en l’ignorant. Nous pensons que la législation peut et devrait être plus exigeante envers nous tous en éliminant progressivement certains plastiques pour aider à créer des conditions équitables qui encouragent l’innovation, l’investissement et génèrent une concurrence saine pour remplacer le plastique.»

Une tâche complexe?

Parmi les marques déjà engagées dans cette évolution, citons en effet Zalando notamment qui, depuis cinq ans, utilise des sacs en papier fabriqués à partir de contenu recyclé et de fibres vierges certifiées FSC. Pour David Fischer, Directeur Logistique Durabilité et Emballage de l’enseigne, «après l’introduction de nos premiers sacs en papier, la satisfaction des clients concernant notre nouvel emballage a augmenté de 16% d’une année sur l’autre. (…) Cependant, trouver la solution parfaite est une tâche complexe, surtout dans un environnement où les alternatives plus durables ne sont pas encore totalement évolutives ou peuvent ne pas répondre aux exigences minimales tant en termes de durabilité que de faisabilité opérationnelle.»

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