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mégots de cigarettes

Villes et entreprises: Pour en finir avec le fléau des mégots de cigarettes

par Laurent F.

Les chiffres peuvent surprendre, voire effrayer : tous les ans, en France, on estime à près de 30 milliards le nombre de mégots jetés par terre. Et 40% d’entre eux finissent dans la nature. Dans le monde, environ 137 000  seraient même jetés… à chaque seconde qui passe ! Cette pollution du quotidien représente donc forcément un défi de taille pour les municipalités comme pour les entreprises. D’autant que, d’après les spécialistes, ces mégots de cigarettes mettraient entre douze et quinze ans pour s’autodétruire.

Comment faire alors pour « limiter la casse » ? Privilégier le tri à la source évidemment, en installant des poubelles dédiées comme il en existe déjà pour le verre, le papier ou le textile. De plus en plus de communes et d’entreprises en sont déjà équipées, et peuvent ainsi prévoir leur recyclage plutôt que de les voir s’amonceler sur leurs trottoirs ou dans leurs espaces verts.

Eco Mégot : Pour une économie circulaire et un emploi local

C’est là que des solutions sont développées par certaines entreprises spécialisées. Comme Eco Mégot. Née en 2016, elle est portée par une entreprise de l’économie sociale et solidaire, Keenat. Son objectif : « faire converger économie circulaire et emploi local en créant une filière spécifique de valorisation de ce déchet dangereux. » En d’autres termes, Eco Mégot propose de collecter, dépolluer et transformer les mégots en un matériau d’isolation qui servira ensuite à la filière du bâtiment. Plus de 1 000 entreprises et collectivités, en France et à l’étranger, ont déjà fait appel à cette société créée par Erwin Faure. Comme les villes de Lyon et de Bordeaux, ou comme TotalEnergies, Amazon, FDJ, ou encore Air France et la chaîne d’hôtels Eklo. Emmanuel Petit, son PDG, nous disait d’ailleurs ici faire appel à cette solution. 

@TchaoMégot

TchaoMégot : Des cendriers connectés pour recycler mieux

Autre entreprise, basée dans l’Oise, TchaoMégot propose elle aussi la collecte, le traitement et le recyclage des mégots. Née également en 2016 dans le garage de son fondateur Julien Paque, elle ne cesse aujourd’hui de grandir. En 2022, l’entreprise a traité 8 tonnes de mégots et fabriqué 8 tonnes d’isolants qui, là encore, servent au bâtiment. Et même au rembourrage de doudounes (qu’on peut commander sur le site de TchaoMégot !). « En dépolluant les filtres de cigarettes, 99,7% de la fibre sort propre, les 0,3% restant ressort en concentré liquide. Il devient un produit chimique de laboratoire (PCL). On les envoie en labo où les métaux lourds sont détruits par des microalgues et les hydrocarbures par des champignons. », expliquait récemment Julien Paque au quotidien Le Parisien.  

@TchaoMégot

Résultat, les demandes affluent. TchaoMégot compte aujourd’hui plus de 1 300 clients. Des entreprises privées, mais aussi des collectivités comme la municipalité de Béthune qui a utilisé l’isolant pour des bâtiments communaux et pour son université. L’objectif de l’entrepreneur, désormais ? « Passer rapidement à 200 tonnes de mégots traités par an. » Pour y parvenir, TchaoMégot a d’ores et déjà déployé 2 500 bornes de collectes un peu partout en France, qui peuvent être connectées pour informer leurs gestionnaires de leur besoin d’être vidées et envoyées au recyclage. Vous pourrez en trouver par exemple à Strasbourg, à Fréjus, à Lille ou encore à Beauvais…

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