ZAN: Un modèle bien intégré mais encore en quête de stabilité, selon le baromètre annuel du Groupe SCET.

Par Laurent F.
3 minutes de lecture
ZAN : État des lieux du modèle selon le baromètre SCET

Le Groupe SCET vient de publier la quatrième édition de son baromètre «Objectif ZAN-De l’expérimentation à un nouveau modèle», un état des lieux consacré à la perception et à la mise en œuvre du Zéro Artificialisation Nette. Ce qu’il faut en retenir? En 2025, un constat s’impose: si la prise de conscience progresse nettement, la sobriété foncière reste fragilisée par des contraintes financières, politiques et techniques encore très fortes.

Les enjeux environnementaux beaucoup mieux pris en compte dans les décisions d’aménagement

Basé sur l’Observatoire du ZAN et sur une enquête menée auprès de 269 acteurs publics et privés, le Baromètre 2025 «Objectif ZAN-De l’expérimentation à un nouveau modèle» réalisé par le Groupe SCET (un cabinet de conseil, filiale de la Caisse des Dépôts, qui se consacre à l’accompagnement des territoires dans leurs différentes transitions) dresse un panorama des plus clairs: la France est bel et bien entrée dans l’ère du ZAN, mais sa réussite dépendra de la capacité collective à stabiliser, équiper et financer durablement ce changement de modèle. Ainsi, pour 66% des personnes interrogées, la transition vers une gestion plus sobre du foncier est bel et bien intégrée. En seulement un an, le ZAN est donc passé d’un sujet très controversé à un levier structurant de l’action territoriale. Et les effets concrets sont déjà visibles: 54% constatent une véritable transformation, marquée par le retour du recyclage des friches, une meilleure optimisation des sols et une intégration renforcée des enjeux environnementaux dans les décisions d’aménagement. Une progression significative: +9 points par rapport à 2024.

De la question épineuse du financement

Aucun doute: les collectivités s’approprient donc progressivement les outils et les approches nécessaires à la transition foncière. Toutefois, son modèle économique demeure une zone de fragilité majeure. Pire, les difficultés s’accentuent: en 2025, 63% des acteurs citent la soutenabilité financière comme premier frein, devant les tensions politiques (57%), les contraintes techniques (54%) et une fiscalité jugée inadaptée (52%). De plus, les évolutions récentes du cadre législatif renforcent la nécessité d’une stabilisation réglementaire pour sécuriser les projets. Sans nouveaux leviers (incitations fiscales, financements dédiés, ou encore outils de portage foncier…), le risque de voir l’ambition ZAN s’essouffler est grand.

Trois leviers stratégiques pour accélérer

A l’occasion de la publication de ce baromètre «Objectif ZAN-De l’expérimentation à un nouveau modèle», le groupe SCET a également publié un Livre blanc qui identifie trois axes structurants pour franchir un nouveau cap. Selon le cabinet de conseil, il s’agit désormais de construire des stratégies foncières intégrées, pensées à l’échelle intercommunale et inter-territoriale. De massifier le recyclage foncier et le renouvellement urbain, en intégrant l’habitat dégradé et les zones d’activités.Et, enfin, de renforcer les compétences par le biais de nouvelles formes de gouvernance et d’une fiscalité repensée. Trois axes qui se déclinent en treize pistes opérationnelles permettant aux collectivités, aux aménageurs et aux acteurs privés d’aborder la sobriété foncière comme un levier de revitalisation plutôt que comme une contrainte.

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