Vers une IA (vraiment) éco-responsable?

Par Laurent F.
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Il y a un mois, en parallèle du Sommet pour l’action sur l’IA qui s’est tenu à Paris, le Ministère de la Transition écologique organisait son Forum pour l’IA durable. Plusieurs mesures ont été annoncées qui visent au développement d’une éthique et d’une véritable durabilité. Le tout, en partenariat avec de nombreuses entreprises qui ont d’ores et déjà placé le bon usage de l’IA au centre de leurs politiques RSE et ESG.

Co-organisé par la France et l’Inde le Sommet pour l’action sur l’IA aura abouti à une déclaration commune signée par 61 pays, promouvant une intelligence artificielle à la fois «inclusive», «éthique» et «durable pour la population et la planète». On en a moins parlé, mais pendant ce temps quelque 200 personnes participaient au Forum pour l’IA durable organisé par le Ministère de la Transition écologique. Avec, pour chacune, le même mot d’ordre: «placer l’intelligence artificielle sur une trajectoire plus éco-responsable». A ce titre, plusieurs mesures ont été annoncées. Voici les principales.

Un Observatoire mondial dédié à l’énergie et à l’IA

Selon plusieurs études, si les data centers consommaient 1,4% de l’électricité mondiale en 2023, les chiffres devraient doubler voire tripler d’ici 2030. C’est pour mieux faire face à cette perspective que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé la création d’un Observatoire mondial dédié à l’énergie et à l’IA. Celui-ci aura pour mission de donner une «vision globale et éclairée de l’impact de l’IA sur le secteur énergétique» en anticipant les besoins des data centers et des modèles d’IA, mais aussi en travaillant sur l’optimisation des systèmes afin de réduire les émissions CO2. Autre ambition: faire de cet observatoire un outil de référence tant pour les pouvoirs publics que pour les chercheurs et les entreprises du secteur.

Une coalition mondiale pour une IA durable

Une «Coalition pour une Intelligence Artificielle écologiquement durable» a également été annoncée à l’issue de ce Forum organisé par le Ministère. Son objectif: «accélérer la dynamique mondiale visant à placer l’IA sur une voie plus durable sur le plan écologique.» A la clé, une plus grande collaboration autour des initiatives existantes mais aussi une plus large «visibilité des solutions innovantes et le partage des connaissances». Pour l’heure, l’initiative regroupe déjà 91 partenaires, dont 37 entreprises. Parmi celles-ci, Capgemini, EDF, Orange, Thales ou encore Mistral AI…

Des normes mondiales pour bientôt?

Une trentaine d’experts internationaux ont communiqué une feuille de route visant à «normaliser l’évaluation de l’impact environnemental de l’IA.» Il y a quelques mois, l’Afnor avait déjà publié un document regroupant une trentaine de bonnes pratiques. Ce dernier pourrait servir de base aux discussions en vue de la création d’une norme européenne. Voire (pourquoi pas?) Une norme internationale.

5 défis clés identifiés

Enfin, en collaboration avec le Ministère et l’INRIA, 36 partenaires (scientifiques, industriels, ONG et institutions publiques) ont identifiés les cinq principaux défis à relever:

  • L’amélioration de la performance environnementale des technologies
  • Le développement d’IA plus spécialisées et plus sobres
  • L’amélioration des méthodes d’évaluation de l’impact environnemental
  • L’intégration des équipements dans une logique de circularité 
  • La sensibilisation aux enjeux d’une IA durable.

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