On n’y pense pas forcément, mais le numérique (tablettes, ordinateurs, smartphones, box internet et téléviseurs) a un véritable impact environnemental. Voici pourquoi.

Passer un appel, naviguer sur le net, se réunir en visioconférence ou utiliser nos applis préférées n’est pas sans conséquence sur notre environnement. Aussi virtuel soit-il, le numérique possède un réel impact sur la planète. Saviez-vous, par exemple, qu’il consomme à lui seul près de 10% de l’électricité en France? C’est-à-dire l’équivalent de la consommation de 8,5 millions de foyers! Energivore donc, mais polluant aussi puisqu’il accumule 2,5% de l’empreinte carbone du pays. Par comparaison, ces 2,5% annuels sont l’équivalent de 2 254 kilomètres parcourus en voiture par habitant!
De plus en plus polluant
Hélas, aussi éloquents que soient ces chiffres, ils semblent aujourd’hui bien modestes au regard des sommets qu’ils risquent d’atteindre bientôt. Selon les spécialistes, l’empreinte carbone du numérique devrait en effet frôler les 7% dans les années 2040. Et ce n’est pas tout… Chaque année, 62,5 millions de tonnes de ressources sont extraites pour produire nos équipements numériques. Et ce sont 20 millions de tonnes de déchets qui sont accumulés annuellement sur tout le cycle de vie des produits.

Principale cause: la fabrication des outils numériques
Les principales émissions de gaz à effet de serre nous viennent de différents vecteurs, mais ce sont tout de même les «simples» terminaux utilisateurs qui pèsent le plus lourd (79%). Leur fabrication aussi (78%), énergie fossile et extraction de métaux obligent. C’est simple: la fabrication d’un ordinateur portable de 2 kg émettrait quelques 103 kg de CO2 sur les 156 kg émis sur l’ensemble de son cycle de vie. Et il nécessiterait pas moins de 600 kg de matières premières, 500 pour une box Internet.
Leur utilisation? Un peu moins lourde elle pèse tout de même à 21% du fait de l’électricité qu’elle nécessite. Restent les très énergivores data centers (16%), les infrastructures réseau (5%). Et les transports que la livraison et la distribution de ces appareils nécessitent forcément (1%). A cela vient évidemment s’ajouter des effets qu’on dira collatéraux: en faisant autant appel aux minéraux et aux métaux naturels (parfois rares) nos sols s’épuisent et subissent la pollution. Tout comme l’eau et l’air. Sans oublier les radiations ionisantes soulignées par les scientifiques.
Bon à savoir: Depuis le 1er janvier 2022, les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d’accès à Internet ont pour obligation de communiquer à leurs abonnés l’équivalent en émissions de gaz à effet de serre de leur consommation de données.
Limiter notre propre impact n’est pas si compliqué
Dans un prochain article, nous vous donnerons quelques conseils concrets pour s’engager vers une nécessaire sobriété numérique. D’ici là, quelques évidences s’imposent: réparer (si possible) nos appareils en cas de panne plutôt qu’en racheter d’autres semble -de loin!- le geste le plus responsable. Sans oublier de faire régulièrement le tri en supprimant fichiers, applis et photos inutiles notamment.
Pour en savoir plus: Afin de pouvoir mesurer son propre impact numérique, l’ADEME a créé un intéressant simulateur. Si vous souhaitez connaître le vôtre, c’est par ici.