Fanny Demulier – Raison d’Être chez Veolia : « On veut une transformation écologique ample et rapide, car il y a urgence à agir »

Par Lilou Helias
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Lors du salon Talents for the Planet, Fanny Demulier, Directrice de la raison d’être et des relations avec les parties prenantes chez Veolia, revient sur l’engagement du groupe pour une transformation écologique portée par sa raison d’être.

Veolia : un engagement global pour l’environnement

Veolia est une entreprise de services à l’environnement pour les collectivités et les industriels. Elle agit sur trois métiers essentiels : l’eau, la propreté et l’énergie. Le groupe est présent sur tous les continents, dans 52 pays, avec un collectif de 220 000 collaborateurs engagés dans ces activités. 

La raison d’être comme cap collectif

J’ai la chance de coordonner la raison d’être chez Veolia. Mon titre complet, c’est Directrice de la raison d’être et des relations avec les parties prenantes. Ce lien est essentiel, car les relations avec les parties prenantes sont un levier clé pour activer notre raison d’être.

Chez Veolia, on a commencé à s’intéresser à cette question dès 2019, au moment de la loi PACTE. Notre président a même contribué au rapport Nota-Senard, qui encourage les entreprises à réfléchir à leur impact environnemental et sociétal, à leur rôle dans la société, à leur utilité. Et faire de cette utilité un gage de prospérité, pas l’inverse. C’est l’utilité qu’on vise d’abord, avant la prospérité.

Je n’ai pas rédigé la raison d’être, mais j’ai facilité son élaboration. Chez Veolia, c’est un texte, pas un slogan. Il fait 500 mots, ce qui est assez atypique. On a voulu poser un vrai manifeste, qui définit notre mission, notre rôle et la manière dont on agit.

Le rôle d’un Purpose Officers 

On a mis en place un réseau de Purpose Officers, parce que l’enjeu, c’est vraiment d’intégrer nos dimensions environnementales, sociales et économiques dans une vision qu’on appelle “plurielle”. L’objectif, c’est de mettre en œuvre une performance qui équilibre les enjeux économiques et financiers – évidemment très suivis dans un groupe coté au CAC 40 – avec la performance sociale et environnementale. En résumé, intégrer pleinement la RSE dans la stratégie de l’entreprise.

Ces Purpose Officers ont été désignés dans l’ensemble de nos business units, c’est-à-dire dans toutes nos entités à l’international. Leur rôle, c’est d’être des chefs d’orchestre, des vigies, pour s’assurer que la raison d’être est bien mise en œuvre, au plus près du terrain. Aujourd’hui, on en compte une centaine. Dans certains pays très vastes, il peut y en avoir plusieurs. Et on en a aussi au siège, sur des fonctions support comme la finance ou les ressources humaines.

Concrétiser la raison d’être sur le terrain

L’objectif, c’est d’être le plus opérationnel possible. La mission première des Purpose Officers, c’est de s’assurer que le texte est bien approprié en interne, car ce texte est notre cap collectif, sur le long terme. On leur fournit des outils pour mobiliser à la fois les managers – qui ont des responsabilités hiérarchiques – et les collaborateurs de terrain. Chacun est invité à choisir, par exemple, un mot dans ce texte qui lui parle particulièrement, pour en faire un point d’ancrage personnel, une source d’engagement, et aussi un vecteur de cohésion.

On a aussi conçu des outils comme la roue de la performance plurielle. C’est une façon de penser notre activité dans toutes ses dimensions, y compris pour nos clients. On a également mis en place une politique de bonus, qui récompense les bonnes pratiques alignées avec les objectifs du programme stratégique du groupe.

Le Purpose Officer veille à ce que, dans son entité, les indicateurs soient suivis et que les équipes concernées soient mobilisées. Il joue aussi un rôle dans le dialogue avec les parties prenantes.

Renforcer la dynamique collective pour accélérer la transformation

Depuis le COVID, plus que jamais, la question du sens est présente. Celle de la cohésion aussi. Et celle de l’innovation. On parle de transformation écologique parce qu’on veut que cette transformation soit ample, rapide. Il y a urgence à agir.

On sent une vraie envie de collaborer, de s’informer. On a mis en place un dispositif qui s’appelle +1 pour une écologie en action, qui vise à faciliter les coopérations. L’idée, c’est de casser les silos – en interne comme en externe – pour mieux appréhender les problématiques dans toutes leurs dimensions. Souvent, tout le monde n’a pas les compétences économiques ou financières pour tout saisir. Donc on va chercher des partenaires, pour élargir les points de vue, et innover davantage en collaborant.

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