Adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie depuis 2020, David Belliard s’impose comme une figure majeure de l’écologie politique à Paris. Alors qu’il se prépare pour les municipales de 2026 avec un slogan évocateur, « Paris est à vous », il revient sur son parcours, sa vision de la politique et les transformations qu’il souhaite poursuivre pour la capitale.
De l’associatif à l’action publique
Avant d’entrer dans l’arène électorale, David Belliard s’est formé au sein du monde associatif et du journalisme engagé. Passé par Sidaction entre 2004 et 2008, puis par la direction du développement du magazine Alternatives économiques, il considère que ces expériences relevaient déjà de l’action politique, dans la mesure où elles combinaient réflexions économiques, enjeux sociaux et combats de santé publique. Cette première étape l’a conduit naturellement vers l’engagement partisan et l’exercice de mandats locaux. Pour lui, il n’y a pas eu de rupture entre ces univers mais une continuité, avec un même objectif : pouvoir agir.
La politique au concret
Devenu élu parisien, il insiste sur la différence entre le travail intellectuel et militant d’avant et la pratique quotidienne d’un mandat local. Gérer un budget, orienter des services, transformer des rues et des places : autant de responsabilités qui, selon lui, permettent d’influer directement sur la vie des habitants. Piétonnisation de places emblématiques, développement des « rues aux écoles », végétalisation des quartiers : ces mesures traduisent la volonté d’apporter des améliorations visibles dans le quotidien.
Choisir des transformations radicales
À ses yeux, les évolutions récentes de Paris reposent sur des choix politiques assumés. La multiplication des pistes cyclables, par exemple, illustre une stratégie de rupture : en modifiant profondément l’équilibre entre voiture et vélo, la Ville a permis un basculement durable des usages. L’élu souligne que ce type de décision provoque des résistances, voire des oppositions frontales. Certains arrondissements, notamment à l’ouest, restent plus réticents à réduire la place de l’automobile, car leurs habitants dépendent davantage de la voiture. Mais il constate aussi qu’une fois les projets réalisés, l’acceptation progresse, comme ce fut le cas pour la piétonnisation des berges de Seine.
Penser la métropole
Belliard insiste sur les limites de l’action à l’échelle de Paris seule. Selon lui, les enjeux de mobilité et de climat doivent être pensés au niveau métropolitain, là où vivent 7,5 millions d’habitants. La Métropole du Grand Paris n’a cependant ni les moyens ni la gouvernance nécessaires pour mettre en œuvre une stratégie d’ensemble, ce qui complique la cohérence des politiques publiques.
Une écologie sociale et populaire
L’adjoint revendique une écologie de terrain, liée à la justice sociale. Les personnes âgées, les familles précaires ou les habitants proches du périphérique subissent de plein fouet les effets de la pollution et du réchauffement. Réduire la place de la voiture, créer des espaces végétalisés, offrir des alternatives de transport sûres et accessibles : autant de mesures qu’il rattache à la protection des plus vulnérables. L’objectif est de diviser par deux le trafic automobile en cinq ou six ans, rythme équivalent à celui observé lors des deux dernières décennies, mais sur une période beaucoup plus courte.
Redessiner l’économie urbaine
Pour Belliard, la transformation de la ville ne nuit pas à l’activité économique, au contraire. Les commerces de proximité bénéficient d’une piétonnisation accrue et d’une fréquentation locale renforcée. Il souhaite aussi réintroduire dans la capitale une forme de production artisanale et industrielle à petite échelle, afin de bâtir une économie plus résiliente et moins dépendante de la seule logique tertiaire. La ville de demain doit selon lui être hybride, mêlant espaces naturels, activités diversifiées et mobilités douces.
Une responsabilité générationnelle
En se présentant comme chef de file écologiste pour 2026, David Belliard affirme vouloir prolonger le travail engagé depuis 2020. Pour lui, la transition écologique constitue le défi central de la période actuelle. Il considère que sa génération a la responsabilité de transformer durablement la ville afin de l’adapter au réchauffement climatique et de la rendre plus juste pour ses habitants. Sa candidature s’inscrit dans cette continuité : amplifier les transformations déjà initiées et proposer un modèle urbain où la place de la voiture diminue, où les mobilités douces s’imposent et où l’espace public devient un bien commun.