Claire Pétreault – Les Pépites Vertes : « J’ai créé mon métier pour la planète »

Par Margot Cristiano
5 minutes de lecture

Claire Pétreault est fondatrice de la chaîne YouTube Les Pépites Vertes et autrice du livre Je bosse pour la planète, publié aux Éditions Eyrolles. Lors d’une interview réalisée au salon Talents For The Planet, elle revient sur son parcours, son engagement pour la transition écologique et les solutions qu’elle propose pour aider chacun à trouver un métier à impact.

Le parcours engagé de Claire Pétreault

Il y a cinq ans, rappelez-vous, nous entrions en confinement. Ce n’était pas une période facile, en particulier pour les étudiants. Et moi, j’avais déjà travaillé dans la transition écologique à ChangeNOW, à la Ruche qui dit oui! dans l’alimentation, et chez Cocycler dans la valorisation des biodéchets. J’avais donc beaucoup de jeunes qui me contactaient pour me demander comment trouver un job écolo : fallait-il aller dans une association ou un grand groupe, travailler à l’intérieur ou l’extérieur? Ils avaient beaucoup de questions. Je ne suis pas conseillère d’orientation, mais j’étais en réseau avec d’autres jeunes qui avaient fait le choix de s’engager pour la transition écologique à la sortie des études. J’ai donc décidé de créer une chaîne YouTube et d’utiliser mes compétences de communicante pour raconter des histoires inspirantes et montrer que c’était possible de s’engager dès la sortie des études.

Ça marchait bien au bout d’un an donc j’ai fini par quitter mon travail et me lancer à plein temps dans l’aventure Les Pépites Vertes.

Les Pépites Vertes : inspirer et fédérer

Le but des Pépites Vertes, c’est de montrer des métiers variés. J’ai ainsi présenté le parcours de Nicolas, boulanger bio en banlieue nantaise, de Sarah, agricultrice, de Jasser, consultant en transition énergétique, ou encore de Mathieu, expert en économie circulaire. Le but, c’était de mettre en avant tous les secteurs, tous les métiers, tout type de formation et montrer qu’ à partir du moment où il y a du durable, qu’il y a impact mesurable tous les jours, je vais au travail pour réduire l’impact négatif et augmenter l’impact positif.

D’initiatives personnelles à collaborations professionnelles

Il faut savoir que j’ai fait un master en Communication, puis un passage en Management de l’Innovation. Je n’avais donc pas vraiment de compétences entrepreneuriales. Mais grâce à ma capacité à fédérer des abonnés et à créer des contenus engageants, j’ai commencé à avoir une audience. Des entreprises, des institutionnels et des ONG ont commencé à me contacter. Ils me disaient : « Tu as l’expertise pour mettre en récit les métiers de la transition écologique. Nous, on a la compétence technique. Nous sommes l’ADEME, par exemple. Avec notre site MtaTerre, on doit mettre en lumière les carrières vertes et verdissantes. Est-ce que tu veux devenir notre partenaire pour créer des contenus Gen Z friendly ? »

Et à partir de ça, je me suis amusée à aller dans toute la France avec des partenaires pour présenter des métiers et être payée pour cela.  J’ai créé mon métier pour la planète.

Je bosse pour la planète: un guide pratique pour donner du sens à sa carrière

Dans Je bosse pour la planète, je propose un mix de conseils pratiques et de témoignages. Plus de 40 personnes témoignent, parmi lesquelles des experts présents ici à Talents For the Planet, comme Caroline de Birdeo ou Nicolas de Jobs_that_makesense. Mais c’est aussi un guide pour prendre du temps pour soi : s’autoriser un moment dans son café préféré, avec son carnet et son crayon, pour réfléchir à ce que l’on veut vraiment faire de sa vie. Identifier ses forces, ses rêves, ses freins, ce qu’il manque. Offrir à soi-même ce temps d’introspection, comme un moment de coaching, mais à l’écrit.

Je le dis souvent : dès que c’est écrit et déposé, cela devient concret. On s’engage vis-à-vis de soi-même, et cela facilite le passage à l’action.

L’essor des métiers à impact: une dynamique qui évolue

Depuis la sortie du COVID, il y a eu une grosse effervescence. Mon entreprise n’a cessé de grandir, et mon projet s’est beaucoup développé. J’ai eu de plus en plus d’opportunités. De manière très empirique, j’ai vu l’écosystème des métiers à impact grandir et se structurer. Je suis également au Conseil d’Administration du Mouvement Impact France, qui fédère de plus en plus d’entreprises à impact. En parallèle, les entreprises en transformation ont rejoint la Convention des Entreprises pour le Climat et ont commencé à faire en sorte que la direction RSE soit dans les comités de direction. L’écosystème s’est structuré.

L’année 2024 a été plus compliquée pour toutes les entreprises. C’est avant tout une crise générale, qui touche aussi les sujets environnementaux. Pour autant, je ne crois pas du tout à un recul écologique. Nous faisons face à une crise globale, dont nous subissons les effets.

Pour moi, 2025 marque l’ère des coalitions. Je le vois : les réseaux de réseaux s’organisent. GenAct qui se lance, le MIF qui fédère, la Climate House qui rassemble les énergies. Nous sommes en situation de multi-crise, mais il y a une prise de conscience : il ne sert plus à rien de se diviser. L’enjeu est désormais d’avancer collectivement, chacun avec ses forces, de part et d’autre.

En 2026, l’objectif est clair : faire « éclater la bulle » de l’impact et embarquer toujours plus de personnes. Pour l’instant, ce sujet reste encore une « bulle », mais ce n’est pas un problème. Il est important de la préparer, de la rendre de plus en plus poreuse, pour, au fur et à mesure, rassembler un maximum de gens autour de nous.

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