Geoffrey Poirrier – L’Étincelle : « On forme les techniciens de la transition énergétique »

par Victoire NYS
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Geoffrey Poirrier, cofondateur de l’Étincelle, nous explique comment son entreprise forme des techniciens pour les métiers de la transition énergétique.

Que fait L’Étincelle ?

L’Étincelle se spécialise dans la formation des techniciens pour la transition énergétique. La première formation qu’on a lancée, est celle d’installateur et mainteneur de panneaux solaires photovoltaïques. Notre programme intensif de 7 semaines est destiné aux personnes cherchant à se reconvertir dans ce métier.

La formation est-elle certifiante ?

Aujourd’hui, la formation n’est pas certifiante parce qu’il n’y a pas de diplôme officiel sur ce métier-là. On travaille justement pour déposer un diplôme. Et d’ailleurs, sur l’ensemble des métiers émergents sur lesquels nous allons nous lancer, le but derrière, sera de lancer un diplôme pour que ce soit reconnu et certifiant. Actuellement, nous sommes capables de former des personnes qui n’ont aucune expérience préalable dans ce domaine, même sans compétences en électricité, mais qui ont des appétences pour les métiers techniques. Nous formons également des professionnels, tels que des électriciens et des couvreurs, qui souhaitent se reconvertir.

Quel est le ratio entre la théorie et la pratique dans la formation ?

C’est un gros sujet sur lequel nous avons voulu être innovants en termes de pédagogie. La formation se compose de 70 % de pratique et de 30 % de théorie. Il est essentiel de conserver une part de théorie pour fournir les bases, expliquer le fonctionnement du photovoltaïque et enseigner les règles de sécurité, qui sont indispensables. Cependant, dès le premier jour de formation, les apprenants passent rapidement à la pratique, d’abord sur le plateau technique d’électricité, puis sur celui du photovoltaïque, afin de se familiariser concrètement avec le métier.

Y a-t-il un centre physique de formation ?

Nous avons un campus avec des salles de cours, mais aussi des salles qui sont des plateaux techniques. Actuellement, pour le photovoltaïque, nous disposons d’un plateau électrique et d’un plateau photovoltaïque où les apprenants réalisent directement des installations et des montages.

Combien de temps dure la formation et comment est-elle organisée ?

Actuellement, notre formation intensive pour devenir installateur et mainteneur de panneaux solaires photovoltaïques dure 7 semaines, réalisée via le dispositif de POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuel). Nous développons également d’autres dispositifs pour éventuellement proposer des formations en alternance. Le POEI permet de répondre à la demande des entreprises en quête d’installateurs de panneaux photovoltaïques, tout en offrant des opportunités de reconversion ou d’entrée dans cette profession à des personnes intéressées.

Nous informons les entreprises de cette « réserve » de candidats motivés, qui peuvent alors les rencontrer et les faire travailler. Actuellement, 100% des apprenants qui débutent la formation POEI ont une promesse d’embauche en CDI ou en CDD longue durée, et sont directement recrutés par l’entreprise à la fin de leur formation. À ce jour, nous avons collaboré avec plus de 40 entreprises et nous avons l’intention de travailler avec 30 à 40 autres. Il ne nous reste plus qu’à trouver les bons candidats pour pouvoir concrétiser ces collaborations.

Quel est le retour des apprenants après la formation ?

Nous recevons d’excellents retours. Bien sûr, il y a un temps d’adaptation, car nos plateaux techniques en intérieur permettent des mises en service rapides, mais ne simulent pas de grandes installations. Malgré cette marge d’adaptation, nos apprenants et installateurs diplômés sont globalement très satisfaits. Ils estiment que la formation leur a fourni toutes les compétences et les outils nécessaires pour exercer ce métier aujourd’hui.

Le campus actuel et les projets d’expansion pour de futurs campus

Nous avons lancé notre premier campus en Île-de-France, à Choisy-le-Roi dans le 94. Actuellement, nous développons notre deuxième campus à Saint-Priest, en Auvergne-Rhône-Alpes, pour former des personnes dans la région qui compte le plus grand nombre d’installateurs de panneaux solaires en France. Pour l’avenir, nous envisageons d’étendre notre réseau dans le sud de la France, avec des projets potentiels à Montpellier et Toulouse.

Combien de personnes L’Étincelle a-t-elle formées et quels sont ses objectifs ?

Nous avons démarré notre activité en 2023, avec le début effectif des formations à la fin de l’année. À ce jour, nous avons déjà lancé et terminé quatre promotions, avec une nouvelle promotion chaque mois. Notre objectif est de former 200 installateurs d’ici la fin de 2024. Actuellement, nous en sommes à une cinquantaine, donc il reste encore beaucoup à faire. Nous visons à multiplier par trois ou quatre le nombre de formations chaque année.

La demande croissante pour les installateurs en France

La demande pour des techniciens photovoltaïques est estimée à 10 000 postes d’ici 2030. Actuellement, nous observons que les entreprises avec lesquelles nous collaborons augmentent considérablement leurs équipes de techniciens, doublant, triplant, voire quadruplant leurs effectifs. Cette situation souligne clairement l’énorme demande dans ce domaine.

Estimation de la rémunération après la formation

Actuellement, les installateurs de panneaux solaires photovoltaïques débutants gagnent généralement entre 1600 et 1800 euros nets par mois. Cependant, certains salaires peuvent être légèrement inférieurs, mais les primes pour repas et les indemnités de déplacement peuvent augmenter le revenu global. Pour les techniciens qui évoluent vers des postes de chef d’équipe, les salaires passent à environ 2200 à 2500 euros nets par mois. Cette rémunération plus élevée dépend de divers facteurs tels que l’expérience accumulée, la taille de l’équipe dirigée, et la fréquence des déplacements.

Quels sont les projets futurs de L’Étincelle ?

Les prochaines étapes de notre développement incluent l’ouverture d’un campus dans la métropole de Lyon et l’expansion vers d’autres métiers de la transition énergétique. Nous prévoyons de lancer une formation pour les installateurs et mainteneurs de bornes de recharge électriques en septembre. L’objectif est d’ouvrir environ deux nouveaux campus chaque année et d’introduire une nouvelle formation chaque année.

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