Il est maire de la commune de Saint-Ay et coprésident de la Commission nationale, transports, mobilité et voirie pour l’association des maires de France, Frédéric Cuillerier nous a fait le plaisir de répondre à nos questions sur le salon Drive To Zéro.
Quelle est la fonction des élus locaux sur les sujets de la mobilité ?
C’est un sujet qui leur tient à cœur. Et les élus locaux de France travaillent au quotidien sur ces questions de la voirie décarbonée et de rechercher toutes les solutions possibles, à la fois pour développer des liaisons douces qui favorisent la décarbonation, mais aussi pour entretenir les infrastructures dont ils ont la charge.
Par qui l’entretien des infrastructures est financé ?
C’est très mal financé, c’est-à-dire que les collectivités locales et les communes et intercommunalités doivent trouver par elles-mêmes les ressources nécessaires à l’entretien des 700 000 kilomètres de route (64% des routes) , mais également des 120 000 ponts et ouvrages d’art dont nous avons la responsabilité. Donc c’est une charge financière considérable avec des aides de l’État qui sont extrêmement réduites.
Comment trouver ces financements ?
C’est une part du budget communal qui est affectée chaque année, avec pour un certain nombre de communes, des plans pluriannuels ou à l’échelle d’intercommunalités, et des phénomènes de mutualisation qui sont opérés pour diminuer les coûts de chaque commune membre de l’intercommunalité. Donc, c’est un travail qui est fait avec des fonds qui sont principalement des ressources propres ou l’emprunt des collectivités locales, parce que l’État nous accorde très peu d’aide dans ce domaine. Il y a bien sûr quelques amendes de police. Il y a des actions qui sont faites pour les voiries nouvelles, les voiries douces, à travers le plan vélo et marche, il s’agit du déploiement de pistes cyclables.
Sur ce plan, il y a un effort de l’État, puisqu’il a décidé de consacrer 2 milliards d’euros pour les quatre prochaines années pour accompagner les communes, dans leurs développements. Cependant, ça reste insuffisant à l’échelle du coût des infrastructures que nous avons à entretenir.
Comment les maires et les élus locaux entament cette transition durable ?
C’est un sujet majeur, aujourd’hui, la décarbonation, se fait avec une sensibilisation auprès de nos concitoyens qui eux aussi sont sensibles au fait de se déplacer de façon décarbonée. Donc, nous y travaillons au quotidien. Nous avions commencé avant, avec la création de pistes de liaisons douces, de pistes cyclables, pour conduire à des points stratégiques, des équipements structurants (un collège, une école, un stade). Il y a beaucoup de travail qui a été fait par les communes dans ce domaine. Il y a aussi un travail qui se fait sur l’installation de bornes électriques sur le territoire. Et puis aussi la recherche d’infrastructures qui soient plus décarbonées avec des matériaux renouvelables. Tout ce travail se fait et c’est une préoccupation, je dirais, quotidienne des Maires de France.
Comment l’association des maires de France accompagne-t-elle les maires et les élus ?
Nous accompagnons de deux manières. D’une part, en intervenant auprès des services de l’Etat, du gouvernement, pour obtenir des moyens financiers supplémentaires. Mais également, pour travailler en concertation avec l’État pour pouvoir entretenir et développer ces infrastructures. On a donc le plan marche vélo que nous mettons en œuvre, dans les collectivités locales. Et puis le deuxième point, c’est l’information qui peut se faire, le travail qui se fait au sein de la Commission pour expliquer les bons exemples en France, les bonnes pratiques que l’on peut transmettre et irriguer vers les 35 000 communes de France. Par exemple, on va organiser une journée, un séminaire sur la marche et le vélo et on va prendre en France une vingtaine d’exemples de pistes cyclables et piétonnes parfaitement réussies.
Ce sont des cas d’usages réussis que nous voulons implanter dans d’autres communes. Et là, ce matin, par exemple, j’ai préconisé à ce qu’on puisse établir un guide des infrastructures décarbonées avec la Fédération des routes de France ?