Le leader mondial de la gestion de l’énergie et de l’automatisation illustre de manière exemplaire la manière dont un grand groupe industriel peut transformer en profondeur sa flotte automobile. Schneider Electric ne se contente pas d’afficher des ambitions : il déploie depuis plusieurs années une stratégie structurée, mesurable et cohérente avec son positionnement historique autour de l’efficacité énergétique. On fait le point.
Une flotte 100% électrique d’ici 2030
L’adhésion en 2020 de Schneider Electric au programme international EV100 a marqué un engagement fort : remplacer l’intégralité de sa flotte automobile mondiale par des véhicules 100% électriques d’ici 2030. Cette décision engage plus de 14 000 véhicules répartis dans près de 50 pays, dont environ 2 200 véhicules en France. Ainsi, depuis 2021, l’entreprise a cessé toute nouvelle commande de véhicules diesel au profit de modèles électriques ou hybrides rechargeables. Et les progrès enregistrés au fil du temps sont significatifs : au fil des renouvellements de ses véhicules, le groupe ambitionnait d’atteindre une flotte à 50% électrifiée d’ici la fin 2025. Ce qu’il atteindra très probablement.
A noter : Evidemment, Schneider Electric investit également (et massivement) dans les infrastructures de recharge. Plusieurs sites majeurs ont été équipés en bornes. Et le groupe déploie également des solutions de recharge à domicile pour les collaborateurs, tout en facilitant l’accès à des réseaux externes pour les déplacements professionnels.
Une stratégie globale
Cette électrification s’inscrit dans une trajectoire plus large de neutralité carbone que Schneider Electric vise pour 2050, avec une étape intermédiaire en 2030 pour ce qui concerne la réduction de ses émissions directes et indirectes. Surtout, le passage à l’électrique contribue à renforcer la cohérence stratégique du groupe qui propose des solutions facilitant la transition énergétique de milliers d’entreprises clientes. En clair, Schneider Electric se plait à appliquer à lui-même les principes d’efficacité qu’il promeut.
Une transformation d’ampleur et de nombreux défis
Bien entendu, l’électrification d’une flotte aussi vaste implique un certain nombre de défis. L’un des plus importants concerne sans aucun doute l’accès aux infrastructures. Pour garantir une expérience utilisateur fluide, il est indispensable de proposer des solutions de recharge adaptées à chaque profil de mobilité. Deuxième défi, pouvoir répondre à tous les usages professionnels. Certains métiers nécessitent des déplacements longs, imprévus ou urgents. Pour ceux-ci, l’électrique impose une planification forcément plus fine que pour de simples trajets Domicile-Travail. Enfin, le renouvellement simultané de milliers de véhicules constitue un défi logistique et budgétaire de premier ordre, imposant une coordination avec les constructeurs automobiles, une gestion anticipée des délais d’approvisionnement et une stratégie claire concernant le réemploi ou la revente des véhicules thermiques sortants.
Quelles perspectives ?
Dans les prochaines années ? Schneider Electric entend intensifier ses efforts et accélérer le remplacement de ses véhicules thermiques encore en circulation. Une montée en puissance qui sera accompagnée d’un renforcement des infrastructures de recharge, d’une augmentation du nombre de bornes rapides sur les sites les plus stratégiques et d’un élargissement de l’offre de véhicules électriques proposée aux salariés. L’entreprise étudie également l’intégration de solutions intelligentes afin d’optimiser la consommation d’énergie, ainsi que l’usage de données télématiques pour mieux comprendre les besoins réels et ajuster les politiques internes. Surtout, à mesure que l’autonomie progresse et que les coûts d’usage deviennent plus compétitifs, le groupe s’attend à une adoption plus naturelle et plus fluide de ses collaborateurs. Ou quand la résistance au changement devrait vite appartenir au passé !