Enquête IFOP/Syndex: Où en est le dialogue social en France?

Par Laurent F.
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dialogue social

Elément central pour asseoir sa politique RSE/ESG, le dialogue entre dirigeants, salariés et représentants du personnel est absolument nécessaire. Mais comment est-il perçu par les différents intervenants? Quelles priorités sont-elles données par les uns et par les autres? Une étude réalisée par l’IFOP pour le cabinet d’expertise Syndex nous en dit plus.

Depuis 1971, le cabinet d’expertise Syndex conseille et accompagne les CSE et les organisations syndicales. Il compte 19 sites en France, 8 en Europe et 350 experts engagés aux côtés des salariés. Pour la septième année consécutive, le cabinet a publié il y a quelques semaines une enquête sur l’état du dialogue social dans les entreprises françaises. Une étude réalisée par l’IFOP qui a interrogé pour l’occasion 1 878 représentants des salariés (RP), 1 303 salariés et 400 chefs d’entreprise et DRH. A la clé, plusieurs enseignements.

Syndex, expert CSE et SSCT

L’utilité des CSE largement reconnue, mais très différemment perçue

Sur le papier, tout le monde est d’accord ou quasiment! D’un côté, 86% des salariés accordent à leur CSE un rôle clé, et 87% lui font confiance pour défendre leurs intérêts. De l’autre, 90% des dirigeants reconnaissent son importance, tout particulièrement sur les questions de sécurité et de conditions de travail, «mais aussi dans un rôle de médiation entre les revendications des uns et les décisions des autres» Pour autant, sa perception  est bien différente selon si l’on est un dirigeant ou un collaborateur. Les premiers accordent en effet au dialogue social dans leur organisation une note moyenne de 7,8/10 quand les salariés ne le placent qu’à 6/10. Quant aux représentants du personnel, ils sont encore plus critiques avec seulement 5,3/10. 

De manière générale, et face au contexte politique et social, ceux-ci se montrent en effet plus inquiets. «Ils sont également moins nombreux à juger bonne la situation économique de leur entreprise.», ajoutent les auteurs de l’enquête. L’écart de perception se retrouvant jusque dans leurs attentes: «proximité et prise en compte des avis du côté des RP versus respect de la législation pour les directions». Résultat: si 88% des RP pensent que leur action contribue à un bon dialogue social, ils ne sont que 47% à estimer leur rôle réellement reconnu par leur direction. 40% d’entre eux dénoncent même un affaiblissement de leur poids, 33% jugeant par ailleurs les ordres du jour trop chargés pour un traitement approfondi des dossiers.

Des priorités communes, mais sous-estimées par les dirigeants, selon leurs salariés

Bien-être au travail, santé… Dirigeants, RP et salariés partagent évidemment les mêmes priorités. Néanmoins, une nouvelle fois la perception des uns et des autres diffèrent. 47% des salariés jugent en effet que leur direction n’a pas une conscience suffisante de la pénibilité du travail. Un sentiment largement partagé par les RP qui ne sont que 28% à penser que cet enjeu est bien pris en compte. Quant aux dirigeants, face au contexte actuel ils semblent avoir lâché du lest ces derniers mois. Selon la dernière édition de cette étude IFOP/Syndex, ils «accordent sur tous les sujets une priorité moins forte à leur traitement par le CSE. Et l’environnement est jugé moins prioritaire.»

Pour un pouvoir décisionnaire mieux partagé?…

Reste un souhait émis par les salariés comme par leurs représentants: un meilleur partage du pouvoir décisionnaire. Toutefois, pour Syndex, cette évolution «implique proximité et moyens supplémentaires pour être au plus près du terrain. Un message que doivent entendre directions et pouvoirs publics, alors que l’utilité du CSE est reconnue et que la confiance est considérée par RP et directions comme l’ingrédient d’un bon dialogue social.»

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