Fake news, Désinformation: 1% for the Planet élargit son champ d’action pour soutenir l’info environnementale

Par Laurent F.
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Vingt-trois ans après sa création, ce mouvement mondial -qui rassemble quelques 6 000 entreprises installées dans 90 pays- a fait le choix d’élargir son (déjà fort) engagement. A une époque ou fake news et désinformation populiste gagnent du terrain, les médias indépendants qui se consacrent à la transition doivent absolument être soutenus. Explications. 

Créé en 2002 aux États-Unis par les fondateurs de la marque Patagonia )et aujourd’hui présent dans plus de 90 pays), 1% for the Planet rassemble près de 6 000 entreprises s’engageant toutes  à reverser 1% de leur chiffre d’affaires annuel à des associations environnementales. En France, le mouvement fédère déjà près de 1 000 entreprises et des centaines de porteurs de projets qui agissent dans des domaines comme la préservation de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique ou encore l’éducation à l’environnement. À l’occasion des Rencontres pour la Planète organisées à Paris les 7 et 8 octobre prochains, 1% for the Planet France annonce une évolution de son engagement: le mouvement élargit désormais son périmètre en incluant les initiatives et les médias œuvrant à une meilleure représentation des enjeux climatiques et écologiques dans l’espace public.

«Dans un contexte de désinformation croissante, de traitement inégal des enjeux écologiques dans les médias généralistes et de fragilité économique des médias indépendants engagés, soutenir ceux qui luttent pour rendre visibles les faits scientifiques, les alternatives, les récits d’avenir doit devenir une priorité stratégique.»

Isabelle Susini, Directrice de 1% for the Planet France

Les enjeux environnementaux de moins en moins présents dans les médias

Car si les actions de terrain sont essentielles, 1% for the Planet France met en lumière un «angle mort»: le rôle central de l’information. En 2024, seuls 3,7% du temps d’antenne des programmes audiovisuels français auraient été consacrés aux enjeux environnementaux, soit une baisse de 30% par rapport à 2023. Dans un contexte où les fake news prolifèrent, cette sous-représentation contribue indubitablement à freiner l’engagement citoyen. Du moins, d’après Isabelle Susini, la Directrice de 1% for the Planet France: «Pour agir sur les causes profondes du manque d’engagement pour la transition écologique, il faut aussi agir à la racine sur ce qui structure les représentations, les débats publics, les décisions: l’information. », dit-elle. Avant de poursuivre: «Dans un contexte de désinformation croissante, de traitement inégal des enjeux écologiques dans les médias généralistes et de fragilité économique des médias indépendants engagés, soutenir ceux qui luttent pour rendre visibles les faits scientifiques, les alternatives, les récits d’avenir doit devenir une priorité stratégique

Un appel au soutien financier des médias indépendants et des associations

Concrètement, cette nouvelle orientation se traduit par le soutien à cinq associations: Conséquences, CUT! Cinéma Uni pour la Transition, Data For Good, Expertises climat et QuotaClimat. Cinq structures qui partagent un objectif commun: rendre visibles les enjeux climatiques, outiller les journalistes et renforcer la qualité de l’information. Mais, bien au-delà, 1% for the Planet appelle également les entreprises à se mobiliser financièrement pour soutenir les médias indépendants et les associations qui défendent la place des enjeux écologiques dans le débat public. Lors de l’édition 2024 des Rencontres pour la Planète, 2 millions d’euros avaient été collectés. Un objectif porté cette année à 3 millions d’euros, destinés à financer des projets environnementaux, sociaux et donc désormais médiatiques.

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