Estelle Lefébure – Cofondatrice de Speromare: « Il faut reconnecter l’être humain au sauvage »

Par Clara Epis
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Lors du World Impact Summit à Bordeaux, Estelle Lefébure, cofondatrice de Speromare, a partagé une vision d’un engagement environnemental sincère et ancré dans le réel. À travers l’histoire de Speromare, elle revient sur les leviers d’action locale et les défis collectifs à relever pour préserver notre lien avec l’océan.

Agir ensemble pour l’océan

Tout a commencé à Marseille, lors d’un salon du livre. Présente pour une dédicace, je fais la connaissance de Géraldine Parodi, scaphandrière marseillaise passionnée par les fonds marins. Très vite, on se découvre une passion commune pour la mer et une envie d’agir. Chacune avec ses compétences : Géraldine sur le terrain, et moi du côté de la sensibilisation. De fil en aiguille, nous décidons de fonder Speromare.

La crise du COVID a freiné nos premières actions, mais elle a aussi mis en lumière quelque chose de puissant : la capacité de la nature à reprendre ses droits lorsque l’homme se retire.

Refuser la peur, transmettre l’envie d’agir

Aujourd’hui, plus de 60 % des jeunes déclarent ressentir de l’éco-anxiété. Je pense qu’il est urgent de faire attention aux mots que l’on emploie. Il ne faut pas sombrer dans la peur ou la culpabilisation. Mettre trop de pression sur les citoyens, surtout les plus jeunes, est contre-productif.

Ce que je veux transmettre, c’est l’idée que chaque geste, aussi modeste soit-il, compte. Et que ce qu’ils font, ils le font avant tout pour eux, pour leur avenir.

Créer du lien à travers l’action collective

Pour sensibiliser les entreprises, l’essentiel est de recréer un lien direct entre les individus et le vivant. Les actions menées avec Speromare, comme les nettoyages de plages ou de fonds marins, permettent justement de sortir du cadre théorique pour revenir au concret.

Je crois qu’il faut simplement se dire: Il faut reconnecter l’être humain au sauvage. Je préfère être sur le terrain et j’ai envie de sensibiliser comme ça avec cette sincérité, parce que ça, ça peut toucher tout le monde.

Loin des clichés, une écologie pour tous

L’écologie est trop souvent présentée comme un sujet élitiste, réservé à certains milieux. Ce n’est pas ma vision. Je préfère être sur le terrain, parler avec sincérité, toucher les gens là où ils sont.

Dans de nombreux petits villages, des habitants s’engagent, agissent, nettoient, protègent. Ces initiatives-là aussi méritent d’être valorisées. Ce sont elles qui prouvent que l’écologie nous concerne tous.

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