Portrait: Virginie Vast, Responsable de l’impact des achats mondiaux chez Amazon

Par Laurent F.
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Virginie Vast

Plus d’1,5 millions de collaborateurs et environ 310 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. Un chiffre d’affaires qui dépasse les 10 milliards d’euros annuels sur le seul marché français. Est-il vraiment besoin de présenter le leader mondial du e-commerce?… Responsable des achats et de leurs impacts au sein de la firme de Jeff Bezos, la Française Virginie Vast y tient un poste clé pour sa transition environnementale et sociétale.

Son titre exact? Global Procurement Social & Community Impact. En français? Responsable de l’impact social et communautaire des achats mondiaux. Cette fonction des plus prestigieuses, au sein de l’une des plus grandes multinationales de la planète, Virginie Vast l’a obtenu en juin 2024, quatre ans après son arrivée chez Amazon . Et après avoir été (avec un large succès) la responsable mondiale du programme Amazon Procurement for Good.

Sa fonction, la Française la résume ainsi sur son profil Linkedin: «Ma passion consiste à naviguer dans un paysage mondial en constante évolution en proposant des solutions innovantes et transformatrices qui renforcent l’avantage concurrentiel de l’entreprise et favorisent un impact positif sur les individus et les communautés locales dans lesquelles nous opérons.» Avant de préciser son crédo devenu son quotidien: Tirer «stratégiquement partie de la portée mondiale de l’organisation en établissant des partenariats avec les parties prenantes pour défendre des stratégies qui respectent les droits de l’homme, améliorent la vie des communautés locales et protègent l’environnement.» 

Flèche ou sourire: quel message est caché dans le logo Amazon?

Des ambitions tournées vers l’international et les engagements RSE

Egalement fondatrice d’Amazon Global Infertility Affinity Focus Group qui vient soutenir les employés de l’entreprise dans leur accès à la parentalité, cette femme particulièrement engagée a d’abord été été nommée responsable des achats, de l’innovation et de la durabilité chez Amazon Europe. A l’époque (en avril 2020), elle travaille déjà au Luxembourg où se situe le le siège d’Amazon. Mais, à l’autre bout de la rue, chez Vodafone.

Sur le site internet de l’école de commerce du Havre où elle a fait une petite partie de ses études (l’EM Normandie), elle résume son parcours: «Je suis arrivée ici après avoir passé trois années aux États-Unis pour mon Bachelor en système d’information.(…) J’ai passé deux années sur le campus du Havre, puis j’ai effectué une année de Master en Suède, à Göteborg. (…) J’avais déjà une attirance pour la mixité des cultures et le travail en anglais. Et mon année de Master a vraiment confirmé cette volonté de travailler à l’international.» 

Son premier job? Le service des achats chez Siemens

De fait, en 2004, dans le cadre de ses études elle devient cheffe de projet chez Volvo, à Göteborg. Avant de rejoindre Munich un an plus tard pour intégrer Siemens où (sans parler un mot d’allemand) elle devient analyste commerciale de la chaîne d’approvisionnement. «J’ai choisi de partir à Munich où Siemens était en pleine réflexion sur l’organisation de son service achats. C’était ma première expérience professionnelle, juste après avoir obtenu mon diplôme.» Rapidement, la firme  lui propose un poste au sein du service des achats. Un poste basé à Saint-Denis (93) où elle restera trois ans. Pour autant, arrive bientôt l’expérience Vodafone. «Un chasseur de tête m’a contactée en me proposant un poste de Global Category Manager dans une centrale d’achat qui allait s’ouvrir dans un petit pays. Vodafone cherchait une personne pour gérer l’organisation mondiale des achats au Luxembourg. (…) J’y suis restée douze ans.» 

Ses deux fondamentaux: l’environnement et les enjeux sociétaux

Jusqu’à ce qu’Amazon, après plusieurs tentatives infructueuses, finisse par la convaincre de rejoindre ses équipes. «Amazon est une organisation extrêmement innovante. Quand on entre dans la «machine», on se rend compte de l’ampleur de la logistique qui se trouve derrière. C’est assez incroyable!» Sa principale responsabilité, désormais? «S’assurer que nos fournisseurs travaillent de manière éthique ou encore que nos salariés travaillent dans les meilleures conditions possibles.» Sans oublier une autre tâche aussi nécessaire que très ambitieuse au point qu’elle tient du défi: répondre évidemment (et pleinement) aux besoins du géant du e-commerce tout en minimisant les dommages environnementaux.

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