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Sondage: Quelle est la position des copropriétaires face à la rénovation énergétique?

par Laurent F.

Saviez-vous que les copropriétés représentent 30% des logements en France? Pour répondre aux crises climatique et énergétique, la rénovation de ces copropriétés s’avère incontournable. Mais un récent sondage montre encore quelques sérieux freins.

Lancé depuis le printemps 2021 jusqu’à la fin 2023 (et porté par Île-de-France Énergies), le programme de rénovation énergétique des copropriétés «Rénovons collectif» regroupe 51 collectivités partout en France. Engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique, celles-ci mènent de nombreuses actions de sensibilisation et d’information auprès des 86 500 copropriétés qu’elles dénombrent. Et plus généralement auprès des 20 millions d’habitants que ces territoires comptent.

rénovation copropriétés

Afin de connaître les intentions des copropriétaires face à l’indispensable rénovation énergétique, «Rénovons Collectif » et l’IFOP ont réalisé un sondage auprès d’un échantillon représentatif de 1001 copropriétaires (dont 879 copropriétaires de leur logement principal) et 250 bailleurs. Les résultats viennent tout juste d’être publiés. En voici les principaux enseignements.

Une rénovation partielle plutôt que globale

Sans surprise, la crise actuelle et la diminution du pouvoir d’achat conduisent un grand nombre d’entre nous à la prudence et aux économies. Ainsi, 59% des personnes interrogées préfèrent privilégier les «petits gestes» ou une rénovation partielle plutôt qu’une rénovation globale forcément plus coûteuse. Là, ils ne sont que 13%, à l’envisager. Outre la question du coût des travaux (52% les jugent trop chers), c’est la complexité des démarches qui freinent 29% d’entre eux. Mais ce frein se lèvera peut-être bientôt.

Du moins en théorie, puisque, dans le but de simplifier la vie des copropriétaires, le ministre en charge du logement Olivier Klein, vient d’annoncer de nouvelles mesures pour le début de 2023. Avec, par exemple, un nouveau quorum qui devrait voir le jour pour faciliter l’organisation d’assemblées générales extraordinaires qui pourraient aussi pouvoir se tenir à distance.

La rénovation globale doit devenir une réelle priorité (…) tant pour atteindre les ambitions de la stratégie bas carbone de la France que pour permettre aux Français de réduire réellement leurs factures énergétiques.

«Rénovons collectif»

La baisse des factures d’énergie comme condition primordiale

Dans son communiqué annonçant les résultats de ce sondage, «Rénovons Collectif» analyse la situation. «Ce penchant vers les petits gestes et les rénovations partielles alors que l’attente relève plutôt des rénovations globales s’explique probablement par la communication importante d’une majorité d’acteurs dans ce sens. Celle-ci ne doit surtout pas faire passer au second plan la rénovation globale. Elle doit devenir une réelle priorité et être enfin considérée comme la véritable solution, tant pour atteindre les ambitions de la stratégie bas carbone de la France que pour permettre aux Français de réduire réellement leurs factures énergétiques.» 

Et c’est justement l’argument qui séduit les copropriétaires. Pour 80% d’entre eux, ils pourraient envisager cette rénovation globale si leurs factures s’en trouvaient divisées par deux. «Une baisse drastique est tout à fait réaliste, à condition de transformer les bâtiments anciens en bâtiments basse consommation au moyen d’une rénovation globale», poursuit «Rénovons collectif». Avant d’ajouter: «Les petits gestes sont nécessaires en complément, mais ne permettent pas de baisse structurelle et massive de la consommation d’énergie. Quant aux rénovations partielles, elles peuvent même avoir un effet contraire, en empêchant d’atteindre une performance bas carbone, et donc d’obtenir une économie significative sur leurs factures.»

rénovation copropriétés

Copropriétaires et bailleurs attendent plus de simplicité

Du côté des bailleurs? La loi Climat et résilience pourrait bien être un levier important puisque c’est la crainte d’une baisse de valeur du bien (et celle de ne plus pouvoir louer leur logement) qui pourrait les convaincre. Toutefois, 49% d’entre eux n’envisagent pas d’entreprendre des travaux dans les deux prochaines années!

Au final, pour un copropriétaire et un bailleur sur deux, des solutions et des accompagnements plus simples inciteraient fortement à passer le cap. «Il y a donc une nécessité de développer les offres en rénovation énergétique des accompagnants», analyse encore «Rénovons Collectif» qui vient lui même de développer une offre de formation gratuite auprès des syndics de copropriété. «La communication est un point central, car il s’agit avant tout d’une perception. La multiplication des témoignages de copropriétaires et la valorisation des projets déjà menés permettraient de renverser cette tendance, et de démontrer ainsi que ce n’est ni si complexe ni si cher.»

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