Des collectivités territoriales comme le département du Finistère, Lille, Saint-Malo, Saumur ou le Pays de Montbéliard. Des entreprises comme Eiffage Énergie Systèmes, Suez, Citeo. Une centaine de clients font aujourd’hui appel à la solution d’optimisation des collectes de déchets proposée par Heyliot, Mais de quoi s’agit-il?

Des P.A.V. suivis à l’instant T
On le sait, les volumes de déchets recyclables sont voués à augmenter. Tout particulièrement celui des bio déchets dont le tri sera obligatoire pour tous à partir du 1er janvier prochain. Collectivités et entreprises doivent donc impérativement s’adapter et trouver des solutions efficaces et pertinentes. Une problématique d’autant plus épineuse que ces collectes peuvent s’avérer particulièrement complexes. Par leur diversité bien entendu, mais aussi par les risques de pollution qu’elles peuvent induire. Ainsi, par exemple, la forte production de méthane des bio déchets impose un ramassage et un recyclage rapides.

Créée en 2017 à Rennes, Heyliot a mis au point une solution digitale d’une grande simplicité. A la manière des puces électroniques et de l’Intelligence Artificielle proposées par Ficha et Suez (dont on a parlé ici), Heywaste (c’est son nom!) est composée d’un capteur ou d’une sonde posé(e) dans les contenants, principalement en Points d’Apport Volontaires (PAV). Ce à quoi vient s’ajouter une plateforme d’analyse des relevés qui permet un suivi à l’instant T des déchets. Ou comment optimiser rapidement les tournées de ramassage et le budget qu’elles nécessitent! D’autant que, si l’on en croit les dirigeants d’Heyliot, Heywaste offrirait, aux entreprises comme aux collectivités, «une économie de 20 à 30%, essentiellement sur les postes de carburant et de maintenance». «Chaque camion qui part sait déjà le volume qu’il aura à collecter.», précise Cyril Pradel, son co-fondateur. Et l’économie s’étend à tous les types de collectes puisque ce capteur s’adapte autant aux déchets du quotidien qu’au verre, aux emballages, aux biodéchets ou au textile.
«Un conteneur à verre qui se remplit en six mois, ce n’est pas forcément pertinent. On a un vrai souci de valeur d’usage de la donnée.»
Stéphane Thockler, Directeur des Systèmes d’information du Pays de Montbéliard Agglomération.
Le Pays de Montbeliard vient d’intégrer Heyliot à son programme «Territoire intelligent et durable»
Concrètement, Heyliot revendique 4 200 capteurs actuellement en fonction, qui ont produit jusqu’ici environ 17 millions de mesures. Et la solution se veut elle aussi plutôt économique: 149 euros à l’achat, auxquels s’ajoutent 5 euros par mois pour chaque capteur installé. Le tout pour un fonctionnement annoncé de cinq à six ans et une faible consommation d’énergie, les dits capteurs communiquant sur le réseau bas débit.
Autant de raisons qui ont amené le Pays de Montbéliard Agglomération à choisir très récemment Heyliot pour intégrer son programme «Territoire intelligent et durable». Et à faire ainsi le choix de la sous-traitance pour collecter et transporter ses biodéchets vers son site de méthanisation.

Une optimisation quasi immédiate
Concrètement 1 445 capteurs sont en cours d’installation sur l’ensemble du territoire de l’agglomération franc-comtoise, soit 250 km2 et des communes de 90 à plus de 20 000 habitants. Sont concernés les Points d’Apport Volontaires, mais aussi les poubelles de l’espace public, essentiellement dans les parcs et les zones d’activités. Et avec la moitié des capteurs d’ores et déjà installés, les premiers enseignements sont déjà là. «Un conteneur à verre qui se remplit en six mois, ce n’est pas forcément pertinent. On a un vrai souci de valeur d’usage de la donnée. Nous avons découvert là un autre usage des capteurs qui nous permettent de suivre la bonne gestion des conteneurs par le sous-traitant.», se félicite Stéphane Thockler, Directeur des Systèmes d’information du Pays de Montbéliard Agglomération.