Pour accélérer la transition énergétique, de multiples initiatives se sont développées ces dernières années. Notamment celle d’une auto-consommation partagée s’organisant entre citoyens et collectivités. Un label qualité vient même distinguer les démarches les plus vertueuses.
Parce que la transition écologique passe inévitablement par le développement des énergies renouvelables, pose de panneaux photovoltaïques ou d’’éoliennes sont vivement encouragées tant dans les territoires que chez les particuliers. Pour autant, la situation économique (induisant restrictions budgétaires pour les uns, crise du pouvoir d’achat pour les autres) peut souvent freiner considérablement les choses, décourageant élus et particuliers de mener à bien des projets qui s’avèreront coûteux. C’est ainsi que l’idée d’une auto-consommation collective (donc partagée) est née.
Un label qualité au service des territoires et des citoyens
A la tête de ce mouvement en pleine croissance, se tient la bien nommée Énergie Partagée qui -depuis sa création en 2010- accompagne et finance les projets de production d’énergie renouvelable menés par des collectifs citoyens et des collectivités locales. Une entreprise reconnue Entreprise solidaire d’utilité sociale, qui se veut aussi «un outil d’investissement qui soutient les projets citoyens d’énergie renouvelable, en y investissant en fonds propres l’épargne de plus de 7 300 actionnaires citoyens.» Ainsi a-t-elle engagé «plus de 48 millions d’euros dans 156 projets, pour partie en développement ou en chantier.»
Surtout, soutenu par l’Ademe, Énergie Partagée est aujourd’hui devenu un label. Et même le seul label qualité dans le secteur des énergies renouvelables qui vient distinguer les démarches vertueuses de développement d’énergies renouvelables pour les territoires en se basant sur douze critères répartis autour de cinq axes essentiels: l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée, et bien entendu l’écologie.
Un label Energie Partagée de plus en plus exigeant
Pour parfaire la dynamique et assurer l’efficacité de ce mouvement collectif, Énergie Partagée a entrepris pendant un an de longs travaux aux côtés de quelque 70 acteurs. Des travaux centrés sur la phase du développement des projets, et dont elle vient de communiquer les résultats, aboutissant ainsi à quelques recommandations et, surtout, à l’ajout de deux nouveaux critères au fameux label. Ses responsables expliquent: «Dans certaines situations, les habitants n’ont pas la possibilité d’investir directement dans le projet, en tout cas au moment où la labellisation du projet est examinée. En vertu d’un nouveau critère, les porteurs de projet doivent alors dédier des moyens suffisants pour mobiliser les habitants dès le développement du projet. L’objectif est de contribuer à l’émergence ou au développement d’un collectif d’habitants·susceptible de rejoindre la gouvernance du projet.»
Le soutien des territoires concernés est essentiel
Autre nouveau critère: il s’agit désormais de rechercher activement le soutien des collectivités d’implantation. «La vocation même des projets citoyens d’énergies renouvelables est d’associer leur territoire d’implantation à la réalisation du projet, et qu’il bénéficie des retombées positives, sur les plans économique et social. Un nouveau critère a ainsi été ajouté pour inciter les porteurs de projet à informer et à dialoguer avec les collectivités locales dès les premières étapes de développement.» Lancée en septembre 2023, cette démarche collaborative (surnommée «Bac à sable du développement») a notamment donné lieu à un cycle de cinq ateliers, mobilisant 140 participations parmi lesquelles des collectifs de citoyens, des structures régionales d’accompagnement, des collectivités et leurs sociétés d’économie mixte (SEM) ainsi que des développeurs EnR.